De "Belle de jour" à "Martin Guerre", le scénariste de génie Jean-Claude Carrière en onze films
02/09/2021
Après avoir réalisé quelques courts métrages dans les années 60, Jean-Claude Carrière s’est investi à la même période dans un travail de scénariste qui l’a amené à participer à des monuments du 7e art, auprès de grands réalisateurs, et à écrire la grande Histoire du cinéma. Petite sélection en hommage.
« Le Journal d’un femme de chambre » (Luis Buñuel, 1964)
Jean-Claude Carrière est le coscénariste, avec Luis Buñuel, du film adapté du roman d’Octave Mirbeau (1900). Film franco-italien, tourné en français, Le Journal d’une femme de chambre lance avec brio le partenariat du scénariste français avec le cinéaste espagnol. Carrière, par ailleurs acteur, y endosse également le rôle du curé. Jean-Claude Carrière et Luis Buñuel travailleront ensemble durant dix-neuf ans, jusqu’à la mort du réalisateur en 1983, sur des films comme Cet obscur objet du désir (1977).« Belle de jour » (Luis Buñuel, 1967)
C’est un trio de légende qui porte la paternité de ce film culte de Buñuel, Lion d’Or à Venise en 1967 : Luis Buñuel (réalisateur et coscénariste), Jean-Claude Carrière (coscénariste), et enfin Joseph Kessel, auteur du roman (sorti en 1928) dont le film est adapté. Belle de jour marquera également un temps fort dans la carrière de Catherine Deneuve.« Le Charme discret de la bourgeoisie » (Luis Buñuel, 1972)
En 1973, une autre collaboration entre Luis Buñuel et Jean-Claude Carrière, Le Charme discret de la bourgeoisie, se voit récompensée aux Oscars en tant que meilleur film étranger et aux British Academy Film Awards (BAFA) pour le meilleur scénario. Une consécration internationale, de part et d’autre de l’Atlantique, pour le tandem Buñuel-Carrière.« La Piscine » (Jacques Deray, 1969)
Avec Jean-Emmanuel Conil, Jean-Claude Carrière est le coscénariste de cet autre film culte du 7e art, marqueur du cinéma français au tournant des années 60 et 70, réalisé par Jacques Deray et illuminé par les retrouvailles sur grand écran d’Alain Delon et Romy Schneider.
« Borsalino » (Jacques Deray, 1970)
Borsalino marque une autre grande collaboration de Jean-Claude Carrière avec Jacques Deray. Le scénario est co-signé à quatre : Carrière, Deray, Jean Cau, Claude Sautet. Le film, orchestré pour réunir les deux plus grandes stars du cinéma français de l’époque, Jean-Paul Belmondo et Alain Delon, a été produit par ce dernier.« Le Tambour » (Volker Schlöndorff, 1979)
Adaptation du roman (1959) de Günter Grass, Le Tambour (film germano-franco-polonais) est cosigné, côté scénario, par son réalisateur Volker Schlöndorff, Jean-Claude Carrière et Franz Seiz. Volker Schlöndorff. Cette histoire saisissante d’un enfant qui décide de s’arrêter de grandir durant la montée du nazisme, adaptée avec brio au cinéma, a raflé les plus hautes récompenses en son temps, de la Palme d’or à Cannes (ex-aequo avec Apocalypse Now de Coppola) en 1979 à l’Oscar du meilleur film étranger en 1980.« Sauve qui peut la vie » (Jean-Luc Godard, 1980)
À la fin des années 70, Jean-Claude Carrière cosigne le scénario, avec Anne-Marie Miéville, du film de Jean-Luc Godard Sauve qui peut la vie, qui sortira en 1980 avec un beau trio d’acteurs : Jacques Dutronc, Nathalie Baye, Isabelle Huppert.
« Le Retour de Martin Guerre » (Daniel Vigne, 1982), César du meilleur scénario
Jean-Claude Carrière recevra en 1983 le seul César de son brillant parcours pour Le Retour de Martin Guerre, adaptée d’une histoire vraie remontant au 16e siècle. Pour ce film qui met en vedette Gérard Depardieu et Nathalie Baye, Carrière a coécrit le scénario avec le réalisateur Daniel Vigne. Le long métrage sera distingué par trois César, dont celui du meilleur scénario original ou adaptation.« Valmont » (Miloš Forman, 1989)
Adaptation du roman Les Liaisons dangereuses (1782) de Laclos, Valmont, réalisation de Miloš Forman sur un scénario cosigné par Forman et Carrière, met en scène les acteurs Colin Firth et Annette Bening et vaut notamment une nomination aux César pour Forman, au titre du meilleur réalisateur. Quelques décennies plus tôt, Jean-Claude Carrière a travaillé avec Miloš Forman sur un autre film, Taking Off, sorti en 1971.« Milou en mai » (Louis Malle, 1990)
Tourné en 1989, Milou en mai marque les retrouvailles de Jean-Claude Carrière comme co-scénariste avec Louis Malle avec lequel il a déjà travaillé à deux reprises dans les années 60 (pour Viva María en 1965, Le Voleur en 1967). Cette très jolie chronique de Mai 68, marquée par une belle distribution (Michel Piccoli, le regretté Bruno Carette qui disparaîtra quelques mois après le tournage) vaudra un César à l’actrice Dominique Blanc et plusieurs nominations.« Cyrano de Bergerac » (Jean-Paul Rappeneau, 1990)
Célébrissime adaptation cinématographique de la pièce (1897) d’Edmond Rostand, sur un scénario co-écrit par le réalisateur Jean-Paul Rappeneau et Jean-Claude Carrière, Cyrano de Bergerac obtient une reconnaissance internationale, avec d’innombrables récompenses : prix d’interprétation masculine à Cannes et César du meilleur acteur pour Gérard Depardieu, César du meilleur film, du meilleur réalisateur, pour un total de dix César en 1991… Jean-Claude Carrière est nommé pour le César du meilleur scénario original ou adaptation. Le film reçoit également plusieurs nominations aux Oscars 1991 et des distinctions aux Golden Globes 1990 dont le meilleur film en langue étrangère. Cinq ans plus tard, Carrière cosignera le scénario d’un autre film épique de Rappeneau, Le Hussard sur le toit, adaptation du roman (1951) de Jean Giono.Jean-Claude Carrière a collaboré, en tant que scénariste, à environ 70 films. Reconnu pour sa contribution au cinéma mondial, Jean-Claude Carrière a reçu un Oscar d’honneur en 2015.
Source: Lire L’Article Complet