Avec la fusion entre TF1 et M6, quels changements pour le public ?
- TF1 et M6 ont annoncé lundi soir un projet de fusion.
- Si ce rapprochement pourrait avoir de lourdes conséquences sur le marché publicitaire et les droits TV, quel impact aura-t-il sur les téléspectateurs et téléspectatrices ?
- « Il n’y aura aucune conséquence avant la fin 2022 », avance Philippe Bailly, président du cabinet NPA Conseil, spécialisé dans l’économie de l’audiovisuel.
Une épreuve des poteaux pour départager le gagnant ou la gagnante du Meilleur Pâtissier ? Une semaine spéciale « boîte noire » pour les candidats et candidates de Danse avec les stars ? Est-ce à cela que vont ressembler les émissions de télé dans quelques mois ? Après
l’annonce de la fusion entre TF1 et M6 ce lundi, les hypothèses plus inventives les unes que les autres vont bon train.
Cette nouvelle va bousculer le paysage audiovisuel puisque le produit du mariage entre TF1 et
M6 devrait représenter entre 65 % et 75 % du marché publicitaire. Ça, c’est ce qui fait partie de la tambouille interne des médias. Le public, lui, se préoccupe plus des répercussions de cette fusion sur le petit écran.
« Pour le téléspectateur, comme d’ailleurs pour l’ensemble des professionnels, il n’y aura aucune conséquence avant la fin 2022, compte tenu des mécanismes de contrôle par le CSA et par les autorités de la concurrence », souligne Philippe Bailly, président du cabinet NPA Conseil, spécialisé dans l’économie de l’audiovisuel. Et passer à travers toutes ces étapes n’est pas chose aisée puisqu’il va falloir convaincre les acteurs de l’audiovisuel que ce projet ne va pas agir tel un rouleau compresseur sur les chaînes concurrentes.
La mire pour trois chaînes
Si le projet obtient l’approbation du CSA et de l’Autorité de la concurrence, il va falloir faire des choix. La loi permet d’accorder sept autorisations de diffusion sur les ondes hertziennes à un même groupe de télévision. Le souci, c’est qu’à eux deux, TF1 et M6 en détiennent dix. Selon Philippe Bailly, le nouveau mastodonte des médias devrait renoncer à la licence de TNT payante de Paris Première, « ce qui n’empêchera pas la chaîne de poursuivre dans les bouquets Bouygues Telecom, Canal+, Free, Orange ou encore SFR », précise-t-il.
TF1 Séries Films, anciennement nommée HD1 lors de son lancement en 2012 avec la promesse d’une large offre de fiction, pourrait également voir son signal coupé sur le hertzien. « Il est plus compliqué de construire aujourd’hui une identité forte, compte tenu de la multiplication de l’offre de séries et films en replay, SVoD, AvoD », justifie le président du cabinet NPA Conseil.
Enfin, l’avenir de W9 et
TFX semble compromis. Des Marseillais à La Villa des Cœurs Brisés en passant par 10 Couples Parfaits et Les Princes et les Princesses de l’amour, les deux chaînes accumulent les programmes de téléréalité et proposent une programmation relativement proche. « Elles pourraient être mises en balance comme troisième “sacrifiée” », note Philippe Bailly.
Bientôt le lancement de TF1Radio ?
Et si jamais vous rêviez de voir Stéphane Plaza animer The Voice sur M6 ou Nikos vendre des appartements sur TF1, ce ne sera pas pour tout de suite. Il ne fait aucun doute que les deux chaînes ont tout intérêt à garder leurs spécificités de marque pour capter deux publics différents. En revanche, les nouvelles sœurs n’auront plus à se livrer de bataille sur la programmation et pourraient donc éviter de diffuser, par exemple, deux séries américaines différentes le même soir.
Là où le changement pourrait être le plus visible, ce serait (ironiquement) à la radio. Le groupe M6 possède trois stations (RTL, RTL2 et Fun Radio) contrairement à son actuelle concurrente qui n’en compte aucune. À l’heure où l’on entend de plus en plus de voix venues d’animateurs et animatrices de télévision sur les ondes, TF1 aurait tout intérêt à profiter de la fusion pour faire des stars de ses chaînes de nouvelles égéries de radio.
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