Alix Poisson : "J’aime ressortir grandie d’un tournage"
Dans ce thriller de France 2, Disparition inquiétante : instincts maternels, mercredi 13 janvier à 21 h 05, la comédienne incarne Esther Lewanski, une enquêtrice prête à l’impossible pour faire la lumière sur la disparition d’une jeune fille dont elle était proche.
Affirmée professionnellement, Esther, votre personnage, semble manquer d’assurance en tant que parent. Est-ce exact ?
Alix Poisson : Ce n’est pas forcément tout blanc d’un côté ou tout noir de l’autre. C’est vrai qu’elle est très passionnée comme on peut l’être par son travail, et c’est encore plus marqué dans la police, un métier qui vous «happe». Mais à côté de cela, elle a cette fragilité qui est celle de n’importe quelle mère qui se demande si elle est à la hauteur. Elle se sent d’autant moins légitime qu’elle n’est pas la maman biologique de ses enfants.
Pourquoi la maternité est-elle au cœur de la plupart de vos rôles ?
À 41 ans, cela me paraît normal qu’on me confie ce type de personnage plutôt que des ingénues. Et puis, comme j’ai commencé à tourner assez tard, vers 30 ans, j’ai tout de suite eu droit à des partitions de femmes «complètes». Ce qui m’intéresse chez ces mères, c’est justement qu’elles ne sont pas que cela : elles sont aussi complexes, toxiques ou déchirées. Elles se battent pour ou contre quelque chose.
Quel regard portez-vous sur la prestation de Rayane Bensetti, qu’on était habitué à voir dans un répertoire plus léger ?
Je ne le connaissais pas du tout, j’étais donc neutre et vierge d’avis le concernant. Je me suis simplement trouvée en face d’un acteur, qui est très généreux dans le jeu et dans l’échange. Lui et moi sommes très instinctifs et on s’est rejoints là-dessus.
Vous avez déclaré privilégier des œuvres qui ont une portée civique et émotionnelle. Vous n’accepteriez pas un film qui serait un pur exercice de style ?
Non, je préfère qu’il y ait du sens. J’aime ressortir grandie d’un tournage. Toutes les expériences sont intéressantes, mais j’ai besoin qu’elles interrogent le monde ou une facette de l’être humain.
Votre relève est-elle assurée avec Jules, votre fils, qui selon vous a un vrai tempérament d’artiste ?
Effectivement, il adore la musique. Mais la profession qu’il choisira m’est totalement égale. Il fera ce qu’il veut, dentiste, paléontologue ou garagiste, du moment qu’il y met toute son âme, que cela l’épanouit et lui fait défendre certaines valeurs.
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