Victor Solf : Son nouvel album Still There's Hope, son groupe Her, COLORS… Il se confie (INTERVIEW EXCLU)
On a pu rencontrer l’ancien membre du groupe Her, Victor Solf, à l’occasion de la sortie de son album, Still. There’s Hope. Découvrez notre interview exclusive.
Les sorties d’albums s’enchaînent en ce moment. Damso vient de dévoiler son opus QALF Infinity, on vous en a d’ailleurs fait la critique. Mais ce n’est pas le seul ! Victor Solf, ancien membre du groupe français Her, vient de sortir sont tout premier album solo, intitulé Still. There’s Hope. Un opus aux mélanges d’influences pop, soul et électro qui saura a coup sûr vous plaire. Il y a un mois on avait déjà pu découvrir un extrait avec son morceau « How did we ? » en collaboration avec l’artiste ZéFIRE ou encore le super « I Don’t Fit » sorti en février dernier. On a pu rencontrer Victor Solf et pour vous, il est revenu sur son parcours avec Her, son passage dans le COLORS SHOW et l’écriture de ce nouveau projet. On vous laisse découvrir ça juste en dessous. Et sinon, on connaît enfin la date de sortie du prochain album de Lana Del Rey !
melty : Salut Victor, tu vas bien ? Tu viens de sortir ton album, comment s’est passé l’écriture ?
Victor Solf (chanteur, ancien membre du groupe Her) : Bah ça va ! Super content là j’ai dédicacé plein de vinyles que les fans avaient précommandés, donc ça fait plaisir. Je me sens hyper motivé. Je pensais pas sortir l’album aussi tôt. Il y a un an là, quasiment jour pour jour, je me suis dit : « Tu fais l’album ». J’avais lâché mon appartement à Montreuil donc ça a été très compliqué de me trouver un espace de travail. Je me suis réfugié en Bretagne, sans internet et sans matériel. J’en ai ramené petit à petit. Je me suis mis une auto-discipline assez stricte, je travaillais tous les jours de 10h à 18h. Ça a été 3 semaines / un mois de stress et d’angoisse quand même. Et puis j’ai quand même fini par trouver mon rythme et après j’écrivais un titre toutes les semaines.
melty : Quelle est ta chanson préférée de cet opus ?
Victor Solf : Je pense que c’est « Drop the ego ». Parce que c’est la plus exigeante de l’album, dans toutes les influences qu’on a mis dedans. Il y a vraiment un songwritting derrière qui me fait penser à du Elton John, du John Lennon et en même temps aujourd’hui à des artistes comme Father John Misty ou Andy Shauf. On retrouve cet héritage pop.
melty : L’album s’intitule Still. There’s Hope. Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Victor Solf : Et bien parce que je me suis rendu compte, qu’après l’écriture de l’album, la question lancinante que je me posais tout au long c’est : « Est-ce que j’ai encore de l’espoir ? ». Est-ce que c’est encore possible en 2021, est-ce que je me considères encore optimiste. Et donc je tente d’y répondre, et de rassurer les gens. C’est un album très personnel, j’y évoque des thèmes comme mon rôle de père, de mari, mon deuil vis à vis de Simon (NDLR : Son ancien acolyte de Her). Et plus j’explorai des choses en moi, plus je me rendais compte que ça pouvait avoir une portée universelle.
melty : Ton EP, Aftermath, était très soul, gospel mais aussi pop. Tu gardes le même style pour l’album ?
Victor Solf : Oui c’est vraiment dans la continuité et particulièrement « Traffic Lights » qui est un des titres de l’EP que j’ai gardé sur l’album. En fait dans ce morceau on retrouve à la fois le piano, la soul avec les harmonies vocales et en même temps il y a l’électro, la musique actuelle. C’est vraiment ces trois univers de j’ai essayé de mêler tout au long de l’album. J’essaye beaucoup de me fixer des limites, un cadre, quand je travaille.
melty : Quelles sont tes influences en musique ?
Victor Solf : Bah Ray Charles beaucoup. Après c’est des grands artistes de blues, il y a Memphis Slim, B.B King. Et ensuite j’ai découvert la soul. Le blues et la soul m’ont permis d’entrevoir mon piano d’une différente manière. De sortir un peu des partitions et d’être beaucoup plus sur l’improvisation et sur le ressentit, l’émotion. J’ai passé des mois à travailler Marvin Gaye, Sam Cook, Al Green…
melty : Tu as pu chanter dans le COLORS SHOW le morceau “Five Minutes” de ton ancien groupe Her. Ça s’est passé comment l’enregistrement ?
Victor Solf : Moi je suis né en Allemagne, Berlin je connais bien, avec Her on a eu l’occasion de pas mal tourné là-bas. Le hangar de COLORS, c’est très berlinois, il y a beaucoup d’endroits là-bas qui paye pas de mine et en fait c’est un truc de dingue. C’était super. Mais c’était peu de temps après la disparition de Simon et donc j’étais aussi un peu sorti de mon corps. J’étais en mode soldat, je réfléchissais plus, j’essayais de ressentir les choses le moins possible.
melty : Avec Simon Carpentier, vous avez également pu chanter un peu partout aux Etats-Unis. Tu peux nous raconter cette expérience ?
Victor Solf : C’était notre rêve avec Simon, c’est toujours mon rêve. On vient vraiment de cette génération où les Strokes sont apparus, les Arctic Monkeys, les Libertines. En fait, c’était des jeunes de notre âge qui se mettaient à faire du rock et qui voyageaient dans le monde entier. Et quand j’ai eu 18 ans, avec Simon on s’est dit que c’était ça ce que l’on voulait faire. Chanter en anglais, voyager et être libre. Ça nous a pris des années mais on était tellement fier. On venait de gagner un tremplin français, le Deezer Adami, et notre manager nous a demandé ce qu’on voulait faire avec l’argent qu’on venait de remporter. Et on a décidé de tout dépenser pour partir à New-York. Entre temps, il y a eu une pub qui est tombée avec Apple avec « Five Minutes » et du coup quand on a joué à New York, c’était complet et tout le monde connaissait les paroles. La musique de Her passait pendant les matchs de basket et tous les labels étaient venus pour nous signer. Alors que quelques semaines avant on était inconnu au bataillon (rires).
melty : Tu as donc porté jusqu’au bout le projet de Her. Et en 2020 tu te décides à te lancer en solo avec ton EP, Aftermath. Tu appréhendais tes débuts en solo ?
Victor Solf : Déjà c’est pas quelque chose que j’ai vraiment eu l’impression de décider. C’était devant mes yeux. J’avais perdu mon meilleur ami, mon témoin de mariage et mon acolyte, ma moitié dans Her. J’avais pas envie de continuer à être dans le déni de son absence et j’avais l’impression qu’en refaisant un groupe, j’aurais essayé de faire vivre un truc qui n’est plus là. Ce projet solo, je me suis dit que la musique m’avait toujours permis d’exprimer des choses que je ressentais et je voulais continuer à le faire. Je me suis dit qu’avec ce projet solo, j’allais me reconstruire et me tourner vers l’avenir. Comme le dit le nom de l’album, vers l’espoir. J’espère que cet album fera du bien aux gens comme il m’a fait du bien. J’espère que ce sera une énergie qui sera communicative !
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