Salle vide et chauffage d'appoint : le pianiste Francesco Tristano raconte l'enregistrement de son album, entre vague de froid et crise sanitaire

Les salles de spectacles sont fermées depuis trois mois, mais elles ne sont pas vides. Au théâtre de la Scala, à Paris, le pianiste Francesco Tristano vient d’enregistrer son prochain album, « On Early Music ». En pleine crise sanitaire, alors que le piano de concert de la salle n’avait pas été joué depuis plusieurs mois, il a fallu faire quelques ajustements. 

« On ne s’attendait pas à ce qu’il fasse −5°C, confie le pianiste. Il y avait un souci avec la clim, alors on a mis trois chauffages d’appoint, très proches, qui entourent la banquette du piano ». Francesco Tristano a également dû revoir ses horaires et s’adapter. « Quand j’ai froid, il me faut une heure pour me chauffer, donc c’est une heure pratiquement perdue pour le temps d’enregistrement. Chauffer une salle avec un volume pareil, c’est compliqué », poursuit-il. 

Malgré les contraintes, le pianiste luxembourgeois a tenu à jouer dans une salle pour ce nouvel album dont l’enregistrement a démarré en studio, à Tokyo, en novembre 2019. « C’est un luxe de pouvoir enregistrer dans une salle, estime le musicien. Le piano est un instrument vivant, de par son matériau, le bois. Donc, quand on le met dans une salle d’un grand volume, il sonne mieux. Les micros captent cette différence ».

Pianiste atypique, passionné par l’œuvre de Bach et amoureux des musiques électroniques, Francesco Tristano conçoit son 22e album comme un retour aux sources. Entre pièces anciennes et compositions personnelles, il le consacre au répertoire baroque. 

« L’expérience virtuelle ne m’a pas apporté grand-chose »

à franceinfo

Comme tous les artistes, il ne peut plus se produire sur scène, à cause de la crise sanitaire. « Cela fait à peu près trois mois, j’ai joué mon dernier concert en novembre, se souvient-il. C’est évidemment une période difficile. Alors on a essayé de faire des concerts en livestream [diffusion en direct sur Internet], avec la prétention que c’est la même chose. Mais bien sûr, cela n’a rien à voir. On n’a pas le feedback du public, on n’a pas la chaleur humaine, on n’a pas l’écoute »

« On est seulement dans les débuts de la technologie. On aura peut-être des meilleures idées pour rendre cette formule plus dynamique », espère l’artiste. En attendant de retrouver le public, il va donner un concert, samedi 13 février, depuis la Scala diffusé sur la page Facebook du théâtre et sur son site internet. 

Francisco Tristano enregistre son nouvel album à la Scala : le reportage d'Anne Chépeau–‘—-‘–

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