La "Folle Journée" de Nantes 2023 aborde le thème de la nuit dans la musique classique
Des concerts courts et éclectiques, à des prix abordables : la Folle Journée de Nantes joue à partir de mercredi sa partition pour rendre la musique classique accessible au plus grand nombre, en abordant pour sa 29e édition le thème de la nuit. « Je voulais un thème transversal, qui puisse rassembler tous les publics », explique René Martin, directeur artistique du Créa Folles Journées, au sujet de cette « Ode à la nuit » qui durera du 1er au 5 février.
« Dans toute l’histoire de l’art, en musique comme en peinture, la nuit a beaucoup inspiré les compositeurs, de la Renaissance jusqu’à aujourd’hui. Et chaque compositeur a exploré à sa façon tous les aspects de la nuit: vous avez la nuit paisible, la nuit tourmentée, la nuit sereine, la nuit inquiétante »
à l’AFP
Autour de minuit
Parmi les quelque 270 concerts qui seront joués à Nantes sur ce thème, certains seront donc donnés à des heures plutôt inhabituelles. Ainsi, à 7H30 le matin, on pourra entendre des « leçons de ténèbres » issues de la musique baroque. A l’époque, « il y avait une petite théâtralité qu’on va recréer d’ailleurs à Nantes. Vous aviez douze cierges. Quand on chantait les leçons des ténèbres, on éteignait cierge après cierge », explique René Martin. Tard le soir, vers minuit, la programmation prévoit un spectacle baptisé Round Midnight en référence à l’œuvre de l’artiste de jazz américain Thelonious Monk.
Le thème de la nuit permettra aussi de découvrir des « Sérénades », qui historiquement étaient jouées en extérieur la nuit, des berceuses à l’image de la célèbre berceuse de Brahms, et aussi de nombreux artistes venus de l’étranger. Le musicien indien Debashish Bhattacharya présentera notamment les « ragas de nuit », « une musique extrêmement savante, une musique très structurée », souligne René Martin.
« La musique, ça se partage »
Depuis la création du festival en 1995, l’objectif est de démocratiser l’accès à la musique classique, avec chaque année de nouvelles initiatives, comme le fait de proposer des concerts partout dans la région Pays de la Loire, de diffuser des représentations sur Arte et France Musique, ou encore de faire jouer des artistes sur un piano droit à l’intérieur d’une rame de tramway nantais. Mais les deux aspects essentiels de cette démarche restent inchangés, à savoir des concerts de 45 minutes, vendus en moyenne 13 euros la place.
« Quand j’ai créé le concept, je me suis dit: ‘si je veux m’adresser à un très très large public, il faut absolument que les concerts soient courts’. Parce que, si vous rentrez dans une salle de concert et que le concert dure une heure et demie, deux heures, si vous n’êtes pas habitué, vous allez décrocher et là c’est terrible parce que vous vous dîtes: ‘ce n’est pas pour moi », explique René Martin.
« En fin de compte, la musique, ça se partage, (…) c’est convivial la musique, ce n’est pas un plaisir que d’esthète. Et le prix est une barrière énorme. Si vous êtes une famille de cinq enfants et que les prix sont inaccessibles, et bien, vous ne venez pas »,
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En 2023, le festival lance pour la première fois une « journée pro » destinée aux directeurs de théâtre et autres professionnels qui pourront repérer des artistes parmi les 1900 participants, avec l’objectif de les programmer plus tard.
Le festival prévoit de vendre environ 200 000 billets pour l’ensemble des spectacles prévus à Nantes et dans la région, après deux années 2021 et 2022 marquées par les difficultés liées au Covid-19.
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