« Je veux être libre » : Pascal Obispo lance sa « maison de musique » via sa propre application
Il voulait être libre de créer à sa guise, autant qu’il le souhaitait. Novateur, le chanteur est le premier artiste français à créer son application musicale.
Pascal Obispo est un sacré numéro. Fan de rock, notamment de la scène rennaise des années 1970-1980 – donc de Marquis de Sade – il a connu le succès dans la variété. Fan de Michel Polnareff, il lui a rendu hommage avec un album de reprises, mais sous les railleries du résident californien.
Infatigable et protéiforme, il a multiplié les collaborations et créé, à la fin des années 2000, le personnage de Captain Samouraï Flower pour un album et une tournée. Dans les années 2010, il s’est lancé dans des spectacles musicaux, Adam et Ève puis Jésus, de Nazareth à Jérusalem. Et a consacré un disque entier à la poésie de Marceline Desbordes-Valmore.
Boulimie de création
Tout cela raconte Pascal Obispo et sa boulimie de création tous azimuts. Pas surprenant donc d’apprendre que, ces deux dernières années, il s’est longuement enfermé en studio pour enregistrer plus de cent cinquante chansons ! Avec une idée derrière la tête : créer sa propre plateforme de diffusion.
L’artiste est lucide. À 56 ans, dans un schéma classique, il se voyait encore sortir trois-quatre albums, guère plus. « Nous sommes dans un système qui impose un tempo, dit-il. Aujourd’hui, je veux être libre, faire ce que je veux. Alors, j’ai fabriqué ma maison de musique, ma maison de plaisir. Je peux enfin me réaliser dans un truc pas industriel, mais une petite boutique. »
Il sait que le modèle actuel de streaming rapporte surtout aux artistes qui vendent beaucoup. Ce n’est plus son cas. Comme il est propriétaire de son catalogue, il peut tourner le dos aux maisons de disques et proposer sa plateforme musicale (Obispo All Access), disponible via une application.
Une partie est gratuite
Une partie est gratuite, notamment l’accès à dix de ses onze albums (le dernier est encore sous contrat). Ses nouvelles créations sont, par contre, accessibles par abonnement, avec l’idée d’ajouter, chaque vendredi, des nouveautés. Sans se priver de sortir, à l’occasion, un album physique.
L’application a été lancée vendredi. On peut y écouter l’album inédit ElectrObispo ; un disque hommage (Obispo chante Christophe), deux titres pour chacun des nouveaux albums Obispo traditions et Standards 80 qui seront complétés peu à peu ; le live Captain Samouraï ; ses derniers singles, etc. Arriveront, au fil des semaines, des titres reggae, rock, un album jazzy, un autre pour méditer…
« J’ai aussi envie de chanter toutes les chansons que j’aime, du Cabrel, du Chamfort, du Daho, du Marc Seberg, l’album Beauséjour de Michel Berger. Et puis enregistrer un disque avec Benjamin Biolay… Sans cette application, tout cela n’aurait pas été possible. » L’application propose aussi diverses interviews (par sa femme Julie Hantson), des documentaires, un dessin animé…
Pascal Obispo n’est pas dupe que retirer des bénéfices d’un tel modèle économique n’est pas garanti. Il se pose là en précurseur et en passionné de musique.
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