Sexe, mode et rock and roll : Halston, le premier couturier star des États-Unis
Premier couturier star des États-Unis, Roy Halston Frowick, dit Halston, est le héros d’une minisérie Netflix signée Ryan Murphy, avec Ewan McGregor dans le rôle titre.
Tout en col roulé et lunettes noirs, «hypnotique» selon l’auteur de Hollywood et de The Politician, Ewan McGregor se glisse dans le costume du flamboyant play-boy, dont les créations chics et minimalistes sont autant gravées dans les mémoires que ses légendaires excès.
La coqueluche des VIP
Le 20 janvier 1961, lors de l’investiture de JFK, Jackie Kennedy arbore un magnifique bibi rose : les images font le tour du monde et la renommée du modiste Halston, alors âgé de 29 ans. Sa muse et grande amie Liza Minnelli, dont il conçoit les tenues de scène, l’introduit à Hollywood. Dans les années 1970, ses robes et ses combinaisons fluides, entre épure et glamour, séduisent Bianca Jagger, Lauren Bacall, Margaux Hemingway ou Elizabeth Taylor, dont il dessine les célèbres turbans.
Ewan Mcgregor devient Halston dans la minisérie Netflix réalisée par Ryan Murphy.
Le styliste avant-gardiste
Amoureux des lignes claires, qu’il défend avec sa signature Ultrasuede, inventeur du casual chic, le perfectionniste Halston devient la réponse américaine à Dior et Saint Laurent .«Grâce à lui, les créateurs américains sont devenus dignes d’intérêt. Avant lui, il n’y avait que des copies de ce qu’il se passait en France», dira Roland Ballester, producteur d’un documentaire sur le styliste. Visionnaire, le dandy le sera aussi en engageant des modèles noires parmi les «Halstonettes», les mannequins vedettes qui l’accompagnaient pour chacune de ses apparitions. Halston, c’était aussi l’image d’une mode inclusive, éclatante et décomplexée.
L’homme de la démesure
À travers lui, c’est aussi l’Amérique des années 1970 qui se raconte, celle de la libération de la femme, affranchie des carcans vestimentaires et sociaux des sixties, mais aussi celle de toutes les excès. Pilier du mythique Studio 54, où il copine avec Andy Warhol et se lâche avec son amie Elsa Peretti (jouée par la Française Rebecca Dayan), Halston multiplie les amants et les fêtes orgiaques, devient toxicomane et finit par perdre le contrôle de sa griffe, dévalorisée par des contrats bas de gamme avec la grande distribution. En 1990, il meurt à 57 ans des suites de complication liées au sida. Malgré sa fin de carrière chaotique, il est encore cité comme une influence majeure de la mode américaine par ses pairs, Tom Ford, Diane von Furstenberg et Calvin Klein en tête.
Halston, de Ryan Murphy, sur Netflix ,à partir du 14 mai.
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