Pourquoi ne sent-on plus son propre parfum ?
« Tu sens bon ! », « Oh merci, perso je ne me sens plus ! ». Cet échange, vous ne le connaissez que trop bien. Mais vous êtes-vous demandé pourquoi, à la longue, vous ne sentiez plus votre parfum ? Même si elle est très capiteuse, c’est inévitable, la fragrance s’atténue rapidement, et pas seulement parce que sa composition est très volatile. C’est ce qu’on appelle l’adaptation olfactive – la nose fatigue ou fatigue du nez. Et ce phénomène a tout à voir avec la façon dont notre corps réagit… au danger. Explications.
Lorsqu’une odeur arrive dans notre nez, elle stimule 10 millions de récepteurs olfactifs et naissent alors des messages nerveux acheminés par le nerf olfactif jusqu’au cerveau. Et, une fois que nous nous sommes habitués à une odeur et que notre corps a décidé que celle-ci n’était pas annonciatrice de danger, il la bloque ; ainsi, notre cerveau indique à notre nez qu’il peut se mettre en quête de nouvelles odeurs à détecter pour connaître le degré de risque qu’ils présentent. C’est vital et ça existe chez les animaux comme chez les hommes. « Ce n’est pas le nez qui est en cause, mais le cerveau », explique Romano Ricci – fondateur des parfumsJuliette Has a Gun, avant d’étayer : « Ce dernier, programmé à sa racine pour signaler les dangers, les changements comme par exemple une odeur de feu, de gaz ou autre, s’acclimate petit à petit à un parfum en le classant parmi les informations qui ne sont plus dangereuses ». Et le parfumeur de poursuivre : « Progressivement, il décide d’en prendre de moins en moins note, même si l’odeur est toujours aussi présente qu’au premier jour. Mais le résultat est que le sujet a l’impression de ne plus sentir ».
Réapprendre à se surprendre
« Je ne sens plus mon parfum ! », « C’est qu’il te va parfaitement bien ». Cet échange aussi vous le connaissez. Et il vous laisse un arrière-gout de frustration – justement – parce que l’achat d’un flacon représente souvent un petit investissement. Existe-t-il des solutions ? Peut-on, par exemple, changer d’effluve un temps, puis y revenir ? Pas vraiment, de l’avis de Romano Ricci : « une fois informé de la « non dangerosité » d’une odeur, le nez aura tendance à la traiter de la sorte de manière permanente. Donc même le fait de changer de parfum, puis de revenir à l’ancien, ne résoudrait le problème que très temporairement. Ce qui fait qu’il n’y a pas vraiment de solution au problème.»
Bien sûr, on peut essayer de tromper le quotidien. Ainsi, via le concept-store beauté Nose qui s’est spécialisé dans le diagnostic sur-mesure, on peut découvrir en ligne d’autres jus dans la même veine que le nôtre. À l’issue d’un questionnaire détaillé, vous seront proposés 5 parfums parmi plus de 500 fragrances. De quoi diversifier. On peut également s’offrir des coffrets qui permettent de varier les plaisirs. Chez Hermès, on compose le sien avec « 8 Hermessence » de son choix, de 15 ml chacune, pour 288 euros. Chez Louis Vuitton, le carrousel de 5 parfums miniatures de 10 ml permet la diversité moyennant 210 euros. Chez Rituals, on peut aussi varier et surprendre son nez. Les odeurs des rituels Sakura et Ayurveda ont par exemple leur pendant olfactif en crèmes, gommages ou brumes. On peut enfin se laisser tenter par le layering, ou l’art de combiner plusieurs produits parfumés entre eux. Première possibilité : associer à son jus des soins corps ou cheveux dont les notes appartiennent à la même famille. Par exemple, un gel douche et une crème parfumée à la rose comme base, avant de se parfumer avec une fragrance florale. Deuxième possibilité, plus experte : se lancer dans la superposition de deux parfums. Attention, dans ce cas, ce sont plutôt les opposés qui s’attirent : épicé + sucré, frais + gourmand, fruité + floral. Ce qui, certes, ne risque pas de vous faire faire des économies. En réalité, une seule question se pose : « Porte-t-on un parfum pour les autres, ou pour soi ? », interroge Romano Ricci. À chacune de trancher…
Article initialement publié par Glamour.
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