Londres, Milan, Paris : Fashion Weeks virtuelles, demandez le programme !
Plateformes numériques, marques absentes, happening… Avec la distanciation sociale, tout le monde ou presque peut assister aux défilés. Le point sur les shows à ne pas rater.
Verra-t-on un jour le retour à la normale des fashion weeks ? Les principaux acteurs du monde de la mode s’accordent à dire que oui, mais avec des règles du jeu certainement repensées depuis que les principales villes ont transformé l’essai grâce aux plateformes numériques. En attendant que ce monde d’après se mette en marche, les semaines de la mode ont basculé vers un format totalement numérique, Covid oblige. Pour le moment, fini les premiers rangs serrés, les shows lancés avec trente minutes de retard, les photographes tout azimut à l’affût de dégaines pointues ou encore Anna Wintour en lunettes noires. Mais bienvenue aux défilés ouverts à tous qui démarrent à l’heure pile : autant parler d’une révolution. Le spectacle, le plus souvent filmé à l’avance, n’est plus réservé à un cercle d’initiés, il s’offre à qui veut le suivre… depuis son écran. Tour d’horizon du planning des collections automne-hiver 2021-2022.
New York et ses absents
Traditionnellement, c’est la ville de New York qui donne le coup d’envoi des festivités. Ce qu’elle a fait du 14 au 17 février, mais sans la majorité de ses grands noms, qui ont peu à peu déserté les podiums new-yorkais, d’abord au motif d’une migration parisienne (Thom Browne et Altuzarra), puis plus récemment de la crise sanitaire, pour s’affranchir du calendrier (Ralph Lauren, Marc Jacobs, Michael Kors, Tory Burch, Telfar ou encore Pyer Moss). Tom Ford est l’un des rares noms à être resté à l’affiche du programme établit par le syndicat américain de la mode (CFDA), dont il est président.
Pour la jeune création, cela a été l’occasion toute trouvée de se voir offrir une visibilité plus forte, à l’instar du label Maisie Wilen (conçu par Maisie Schloss, la première bénéficiaire de la bourse mode lancée par Kanye West) qui a présenté une quatrième collection nourrie de robes extensibles, sa marque de fabrique. Les projecteurs se sont aussi braqués sur No Sesso, un collectif créatif dirigé par Pierre Davis, devenu la première femme transgenre à figurer sur le calendrier officiel en 2019. Et Proenza Schouler qui a choisi de faire défiler Ella Emhoff, la belle-fille de Kamala Harris.
Les défilés new-yorkais sont à voir sur la plateforme Nyfw.com.
Londres privilégie les défilés mixtes
Ici, peu d’absents. La capitale britannique, via le British Fashion Council, a décidé de rassembler deux rendez-vous en un, en faisant défiler, du 19 au 23 février 2021, les collections homme et femme en même temps. Résultat, un calendrier très dense avec la présentation des collections automne-hiver de 95 créateurs annoncés. On y retrouvera Erdem, Simone Rocha (qui s’apprête à lancer en parallèle une collection en collaboration avec H&M), Victoria Beckham, Roksanda, Temperley London ou encore Tod’s, avec le Central Saint Martin’s College of Art and Design.
Ces présentations prendront la forme d’un mini-film, d’un dessin animé ou d’un simple défilé filmé dans un espace vide. Le tout sera diffusé sur la plateforme numérique mise en place par le BFC, ainsi que sur les sites web et les médias sociaux des marques.
Les défilés londoniens sont à voir sur la plateforme Londonfashionweek.
En vidéo, la collaboration Simone Rocha x H&M
Milan, le grand show
La cité lombarde non plus ne désemplit pas. Milan annonce une semaine de la mode largement virtuelle (61 shows, dont 15 en présentiel et 42 présentés en format numérique), du 23 février jusqu’au 1er mars. Une Fashion Week qui promet de donner la parole au spectacle avec de grands noms à l’affiche : il sera possible de suivre le premier défilé prêt-à-porter de Kim Jones pour Fendi, et les très attendus Prada, Moschino, Dolce & Gabanna ou encore Valentino (qui délaisse Paris cette saison pour rallier le calendrier de la ville italienne).
Le bal des défilés sera ouvert par Black Lives Matter in Italian Fashion, un collectif de cinq stylistes créé en 2020 qui a présenté une première collection en septembre dernier. «C’est un signal très fort de la Chambre de la mode italienne. C’est nous qui allons donner la tendance, a déclaré à l’AFP Michelle Ngonmo, cofondatrice du collectif. C’était une dure bataille. Désormais, la Chambre est prête à nous écouter».
Les défilés milanais sont à voir sur la plateforme Milanofashionweek.
Plusieurs débuts attendus à Paris
Le calendrier officiel de Paris n’est pas encore totalement fixé si l’on en croit l’incertitude qui plane encore sur la date de présentation de la collection de Dior. Toutefois une chose est sûre : le programme s’annonce lui aussi très serré, avec plus 93 marques annoncées entre le 1er et le 9 mars 2021 dont les collections seront présentées sur la plateforme de la Fédération de la Haute Couture et de la Mode (FHCM). Parmi les grands noms attendus, on retrouve Hermès, Chanel, Louis Vuitton, Balmain ou encore Givenchy, dont le directeur artistique Matthew Williams dévoilera sa première collection Homme et Femme.
Dans les temps forts attendus, il faut aussi compter sur les premiers défilés de la créatrice américaine Gabriela Hearst chez Chloé et de Nicolas De Felice chez Courrèges. Mais aussi l’absence de valeurs sûres de la semaine de la mode parisienne, qui ont choisi de s’affranchir du calendrier, à l’instar de Kenzo qui présentera sa collection le 26 mars, Celine, Saint Laurent ou encore Jacquemus.
Les défilés parisiens sont à voir la plateforme Parisfashionweek.
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