Les claquettes "Birkinstock" à 76.000 dollars ou quand une sandale devient de l'art

Un collectif artistique américain a utilisé quatre sacs Birkin signés Hermès afin de créer une claquette, sur le modèle des Birkenstock. Résultat : une sandale pur luxe, qui pourrait bien être la plus chère du monde.

Rien n’a été validé dans cette collaboration. Et c’est sans doute ce qui rend le projet encore plus fascinant. L’idée vient du collectif MSCHF, un groupe artistique américain fondé en 2016 et basé à Brooklyn, réputé pour passionner les foules avec des projets mode un peu fous comme la «Jesus shoe», une paire de Nike aux semelles remplies d’eau bénite… vendue en seulement une minute ou une collection de tee-shirts baptisée «L’impossible collaboration». Le dernier en date est une paire dite de «Birkinstock», comprendre une sandale réalisée à partir du modèle Arizona de Birkenstock et la matière d’un sac Birkin d’Hermès. Le collectif a dépensé 122 500 dollars en sacs, donc matières premières, pour pouvoir mettre au point son projet, sans compter les semelles en liège de la griffe allemande. Et s’est lancé dans un travail de déconstruction du Birkin pour mettre au point sa claquette. «Le simple fait de découper un sac Birkin a effrayé tant de gens», a déclaré Lukas Bentel, directeur créatif de la MSCHF à CNN.

Ces sandales sont disponibles à la commande en différents coloris sur le site de MSCHF aux prix allant de 34.000 à 76.000 dollars pièce. N’ayant pas reçu l’aval des deux marques, le collectif s’expose à des représailles juridiques de la part de Hermès et Birkenstock. D’autant plus lorsque l’on sait que Hermès protège avec précaution son célèbre Birkin, mais aussi la nuance d’orange utilisée pour ses emballages, également reprise par MSCHF. Selon le site The Fashion Law, il en est de même pour Birkenstock qui détient des droits sur son nom et les variations de son nom, ainsi que sur le design de ses sandales.

Pour l’équipe, la peur des représailles n’existe pas, et argue avant tout le projet artistique : marier deux objets connus de deux mondes différents afin d’inciter le consommateur à remettre en question la symbolique de ces objets, et questionner sur leur véritable valeur.

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