Kamala Harris en une de "Vogue", la couverture qui fait déjà polémique

Pour sa couverture de février, le magazine dirigé par Anna Wintour a choisi de mettre à l’honneur la vice-présidente américaine, élue avec Joe Biden. Mais la couverture a déjà soulevé un vent de protestations.

Ce n’est pas une, mais deux couvertures numériques que propose l’édition américaine de Vogue pour le mois de février. Toutes deux dédiées à Kamala Harris, la vice-présidente élue des États-Unis qui prendra ses fonctions le 20 janvier, au côté de Joe Biden. Sur l’une, la femme politique vêtue d’un tailleur clair pose en plan serré. Sur l’autre, elle porte un costume noir et une paire de Converse, posant en pied devant un mur vert habillé d’un drap en soie rose, en référence aux couleurs emblématiques de l’Alpha Kappa Alpha, première sororité noire du pays, née en 1908 à Howard, l’université de Washington.

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Sur les réseaux, les couvertures ont fait grandement réagir. En particulier, l’éclairage choisi pour les photos, jugé trop lumineux et accusé d’éclaircir la peau de la vice-présidente des États-Unis. «Quel gâchis. Anna Wintour ne doit vraiment pas avoir d’amis et de collègues noirs», a tweeté Wajahat Ali, journaliste au New York Times. Pour de nombreux internautes, Kamala Harris aurait été victime de «whitewashing», un terme qui dénonce le blanchiment de la peau d’une personne noire.

Dans les colonnes du New York Post, le magazine américain se défend d’avoir retouché la couleur de peau de la vice-présidente, mais cela n’a pas suffi à mettre fin à la polémique. «La photo en elle-même n’est pas si terrible. Elle est juste très, très en dessous des standards de Vogue. Ils n’y ont pas réfléchi. Comme si le boulot avait été fait à la va-vite», a tweeté la militante LGBTQ Charlotte Clymer.

La vice-présidente élue fait l’objet d’un long portrait dans le magazine. Un article qui revient sur son parcours et les objectifs qu’elle souhaite atteindre une fois à la Maison-Blanche. Les références mode en revanche y sont quasiment inexistantes.

Et c’est aussi ce qui fait réagir certains internautes qui critiquent la décision du magazine de présenter la première femme vice-présidente ainsi que la première Américaine noire et asiatique à être élue à ce poste, portant des baskets Converse. Des baskets que Kamala Harris collectionne depuis des années. On l’a vue faire campagne avec, notamment lors de la dernière ligne droite en septembre et octobre 2020. Elle est apparue faisant un déhanché groovy à Jacksonville, paire de Chuck Taylor basses aux pieds, ce qui lui a valu de mettre Twitter en émoi et de propulser le hashtag #ChuckTaylor dans ceux les plus recherchés de la plateforme.

Les Converse de Kamala Harris se glissent dans le droit fil du renouveau vestimentaire de cette nouvelle génération de femmes politiques américaines prêtes à changer les références stylistiques du Parti démocrate. On pense à Alexandria Ocasio-Cortez et ses tee-shirts militants ou à Ilhan Omar, la réfugiée somalienne musulmane devenue députée démocrate du Minnesota et dont le turban a fait la une du New Yorker. Des baskets qui pourraient donc bien être un instrument de communication à l’heure où la circulation rapide des images sur les réseaux sociaux représente un enjeu politique.

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