Halston : la série Netflix mode qui retrace le parcours du sulfureux couturier

Envie de mettre des paillettes dans vos vies ? Vous avez rendez-vous depuis le 14 mai 2021 sur Netflix pour découvrir la nouvelle série du géant du streaming. Nommée "Halston", elle revient sur le destin grandiose de Roy Halston Frowick, couturier américain des 70’s.

  • Halston, série 100 % mode
  • Qui est le couturier Roy Halston ?
  • Le chapeau d’investiture de Jacky Kennedy
  • Ami de Lizza Minnelli 
  • Batailles de Versailles 
  • De la haute couture au prêt-à-porter
  • Halston chassé de sa propre maison
  • Mort d’Halston
  • Marque Halston 

Sortez les robes à sequins, les folles fourrures et les combinaisons qui brillent. Netflix, toujours à fond sur la mode, a dévoilé le 14 mai 2020 sa toute nouvelle série, intitulée Halston.

Pourquoi Halston est une série mode ?

Cette série comprend cinq épisodes avec au casting l’acteur écossais Ewan McGregor dans le rôle-titre, mais aussi la comédienne américaine Krysta Rodriguez pour jouer la chanteuse Liza Minnelli, la Française Rebecca Dayan pour endosser le rôle de la joaillière récemment décédée Elsa Peretti, ou encore la mannequin Dilone choisie pour incarner la top Pat Cleveland. Pour écrire le scénario d’Halston, Netflix a fait appel à Ryan Murphy. C’est à lui que l’on doit Glee, American Horror Story et l’une des plus grandes réussites de ces dernières années, l’extravagante série Pose, véritable plongée dans la scène ballroom des années 80.

Pour imaginer les costumes de ses héros, Ryan Murphy a sollicité Jeriana San Juan. C’est elle qui avait habillé les personnages de la série sur les débuts du hip-hop The Get Down en 2016 ou plus récemment les acteurs de The Plot Against America.

En retraçant au cours de ces cinq épisodes le parcours flamboyant d’Halston, Netflix immerge le spectateur dans le New  York des 70’s, entre disco, cocaïne et excès en tout genre. Et nous plonge par la même occasion dans le monde de la mode américaine, que l’on connaît moins bien de notre côté de l’Atlantique. Les personnages mythiques s’y succèdent : Eleanor Lambert, la grande prêtresse des relations publiques américaine, à l’origine du Met Gala et de la Fashion Week new-yorkaise, mais aussi les couturiers Oscar de la Renta, Stephen Burrows, Bill Blass et Anne Klein, qui prennent tous part à la « Bataille de Versailles » au côté d’Halston en 1973. Sans oublier les stars de l’époque, comme Liza Minnelli et Bianca Jagger, que l’on voit faire une arrivée fracassante à son anniversaire au Studio 54, chevauchant un cheval blanc à l’intérieur-même de la boîte de nuit iconique.

Qui est le couturier Roy Halson Frowick ?

Roy Halson Frowick, à l’origine du chapeau de l’investiture de Jacky Kennedy

Le couturier américain, né Roy Halston Frowick, a vu le jour le 23 avril 1932 à Des Moines, ville de l’Iowa. Après des études à l’Art Institute of Chicago, Halston se lance en tant que chapelier à New York, où il rejoint les équipes de la modiste française Lilly Daché. En 1959, le célèbre grand magasin américain Bergdorf Goodman en fait son chapelier officiel. Une nomination qui lui permet de signer le bibi bleu pâle arboré par Jackie Kennedy lors de l’investiture de son mari le 20 janvier 1961. Ce coup de pouce transforme sa carrière. Dans la série, le 21 janvier 1961, c’est la cohue chez Bergdorf Goodman, où les clientes se pressent pour s’offrir à leur tour un couvre-chef signé Halston.

L’ami de Liza Minnelli

En 1966, changement de cap. Halston s’enhardit et décide de lancer une ligne de vêtements, puis une maison de couture en 1968. Parmi ses clientes, son amie Liza Minnelli, qu’il rencontre, selon la série, lors de l’un de ses spectacles. Il lui propose de lui dessiner ses costumes de scène et l’entente est immédiate. Ils deviennent rapidement inséparables, partagent les gloires, les déboires amoureux, les addictions en tout genre et les soirées au Studio 54, the place to be à la fin des 70’s. Là, le quotidien est fait de soirées, de drogues et de sexe. New York est une fête.

Dès lors, la notoriété du créateur ne fait que croître. Véritable star de la couture, Halston compte parmi ses « Halstonettes« , la cohorte de tops qui le suit à chacune de ses sorties, les mannequins noires Pat Cleveland et Alva Chinn. Il se constitue ainsi une cabine inclusive, fait rarissime à l’époque.

La bataille de Versailles

En 1971 et 1972, il remporte le Coty American Fashion Critic’s Awards, prix en vogue jusque dans les 80’s, pour son influence sur la mode de l’époque. L’année suivante, Halston est à un moment charnière de sa carrière. Les Américaines adorent son travail mais sa marque n’est pas rentable, et ce malgré l’invention de son best-seller, la robe en Ultrasuède, une sorte de daim très fin qui supporte toutes les intempéries. La publiciste Eleanor Lambert le persuade alors de prendre part à la « Bataille de Versailles ». Ce nom martial dissimule un événement caritatif organisé pour récolter des fonds et rénover le château français, en décrépitude totale. Le temps d’une soirée, la crème de la crème de la couture française (Yves Saint Laurent, Pierre Cardin, Emmanuel Ungaro, Marc Bohan pour Christian Dior et Hubert de Givenchy) affronte les plus célèbres designers made in USA (en plus de Halston, Oscar de la Renta, Stephen Burrows, Bill Blass et Anne Klein). Pour rendre ces défilés inoubliables, les deux délégations font appel aux plus grandes voix de l’époque : Joséphine Baker et Liza Minnelli. Un véritable succès, conclu par une victoire des créateurs américains.

De la haute couture au prêt-à-porter

D’après la série, c’est le groupe Norton Simon qui aurait financé la venue de la délégation américaine à Paris pour la « Bataille de Versailles ». Son but : séduire Halston pour qu’il lui cède son label. Acculé par la situation financière de sa griffe, le créateur jusqu’ici seul maître à bord, finit par accepter à la condition de conserver son rôle de directeur artistique. La transaction s’élève à 16 millions de dollars et donne des ailes au couturier, qui commence à diversifier ses créations. En plus de la haute couture, Halston propose des lignes plus abordables, du prêt-à-porter, en somme. Mais aussi des parfums, dans un flacon signé Elsa Peretti, de la bagagerie, etc. Tant et si bien que ses investisseurs lui suggèrent, en 1982, de dessiner une collection de vêtements abordables pour l’enseigne J.C. Penney. Une collaboration, bien avant qu’H&M et Lagerfeld ne banalisent l’exercice, qui n’est alors pas vue d’un bon œil et ternit sa réputation.

Halston, chassé de sa propre maison

Accro à la cocaïne et fêtard sans limite, Halston voit son génie se ternir peu à peu. Surtout, de nouveaux investisseurs prennent le contrôle de sa marque, qui n’est plus aussi rentable qu’avant. Ils voient d’un mauvais œil les retards à répétition et les colères homériques du créateur. En 1984, c’est la douche froide pour Halston. Après avoir embauché un jeune costumier, John David Ridge, pour l’épauler dans son processus de création, les propriétaires de la marque qui porte son nom décident de remercier Halston. Le couturier ne pourra plus jamais rien créer sous sa griffe, malgré ses nombreuses tentatives pour la récupérer.

De quoi est mort Halston ?

Dans la série, Netflix ne précise pas les raisons de la mort d’Halston. Tout juste sait-on qu’il s’est éteint à San Francisco, après avoir passé « les 18 derniers mois de sa vie à conduire le long de l’Océan Pacifique« . Ce qui est en revanche raconté le long des épisodes, c’est que le petit ami et ancien escort de Halston, surnommé Victor Hugo, est atteint du sida. Le début des ravages de ce qui était alors, par méconnaissance du virus, appelé « le cancer gay », signe la fin d’une époque d’insouciance et de liberté sexuelle. Un thème évoqué dans Pose, mais également abordé avec brio par la toute récente série britannique It’s a sin de Russel T Davies. Le 26 mars 1990, Halston a succombé à un cancer des poumons nommé sarcome de Kaposi, qui se développe chez les personnes infectées par le VIH.

La marque Halston aujourd’hui

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Voir un exemple

La griffe Halston continue d’exister sous les coups de crayon de son nouveau directeur artistique, Robert Rodriguez, nommé à ce poste en janvier 2020. Relancée en 2006 par Harvey Weinstein, la créatrice Rachel Zoe et Tamara Mellon (co-fondatrice de la marque Jimmy Choo), la marque Halston s’appuie depuis sur le fonds d’investissement Hilco Brands. Le créateur Marco Zanini épaulé de 2010 à 2011 par l’icône mode du cinéma Sarah Jessica Parker, a été l’artisan de la relance. Aujourd’hui, la griffe se définit comme « la première marque de luxe américaine ». Grâce au coup de projecteur de Netflix sur son histoire, elle pourrait bien revendiquer ce titre à nouveau d’ici quelques saisons.

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