Gucci fête ses 100 ans avec un défilé sexy glam et un piratage surprise
Pour la prochaine collection automne-hiver de Gucci baptisée Aria, Alessandro Michele nous a convié ce jeudi à une birthday party qui mêle l’histoire de Gucci, la période Tom Ford et les codes de Demna Gvasalia chez Balenciaga.
Abracadabra ! Voir imprimer Balenciaga en toutes lettres sur un tailleur Gucci ressemble à un tour de magie. Alessandro Michele aime surprendre. C’est réussi. Il aime aussi la façon dont Demna Gvasalia a réveillé la maison Balenciaga avec sa rigueur anti-conformiste et ses volumes inédits. Il a donc pris le parti, après concertation avec ce dernier (dont la griffe appartient aussi à Kering), de lui voler quelques pièces –celles de sa première collection pour Balenciaga- qu’il avait particulièrement aimé. Il les intègre ainsi dans ce défilé filmé plein de surprises (et retransmis aujourd’hui sur le digital) qui célèbre avec faste les 100 ans de la maison Gucci.
Un évènement en soi qui crée le buzz mais attention, cette collection est bien plus qu’un hacking fun et inédit. Pour la présenter, le créateur fantasque a co-réalisé avec la réalisatrice Floria Sigismondi (les clips de Rihanna, David Bowie, Dua Lipa, Justin Timberlake, c’est elle !) un petit film mettant en scène un groupe de filles et garçons défilant dans le long corridor d’un club imaginaire, «Le Savoy», dont les murs sont constellés de flash et de caméras rappelant les paparazzis de l’âge d’or du cinéma italien et hollywodien. Le Savoy, c’est aussi l’hôtel londonien où Guccio Gucci a travaillé dans sa jeunesse comme portier. Alessandro Michele a pris le parti cette saison de célèbrer aussi bien le fondateur de la maison que l’univers très riche de la griffe.
Gucci, laboratoire de piratages
La collection haute en tensions mêle le glamour hollywoodien, les codes équestres chers à Gucci, la tension sexuelle de Tom Ford quand il y officiait, le charme discret de la bourgeoisie, l’élégance masculine et le style de Demna Gvasalia chez Balenciaga, donc, qui s’invite sur une dizaine de silhouettes reconnaissables aux épaules oversize et leggings et cuissardes afférents. «Je poursuis une poésie de l’illégitime, raconte le créateur qui a aussi posé sa patte fantaisiste sur ces silhouettes sexy chic. En ce sens Gucci devient pour moi un laboratoire de piratage fait d’incursions et de métamorphoses. Une manufacture alchimique de contaminations où tout est en lien avec tout. Un lieu où des vols et des réactions explosives se produisent : un générateur permanent d’étincelles et de désirs imprévisibles». De ces garçons et filles qui défilent dans ce corridor lumineux, on retient surtout cette envie : celle de s’habiller (enfin) pour sortir, se faire plaisir avec des tailleurs loose parfaitement coupés, des jupes crayons ultra glamour portés avec des dessous chic, des robes longues fluides et froncées rehaussées de corsets en cuir, des manteaux et capes à tomber et du glitter, de la plume, du logo, des bijoux métalliques à souhait qui célèbre la mode dans ce qu’elle a de plus dopant.
Avec Alessandro Michele, Gucci est une jeune fille centenaire qui flirte cette saison avec une allure bourgeoise moderne et borderline. Une femme sophistiquée, fantaisiste et sexy –casques sur la tête et bottes cavalières aux pieds- qui en a sans doute assez de trainer en jogging ou pyjama douillet et qui prend désormais le temps de se composer un look magnétique parfaitement dosé. En sortant de ce club festif, filles et garçons se retrouvent dans un jardin poétique peuplé de chevaux et de perroquets blancs. De l’air aussi, on en a tant manqué. D’ailleurs, derrière nos écrans, ça ressemble presque au paradis…
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