Fasion circus : Retour de Cannes

Chaque année, la rédaction de Gala prend ses quartiers au Festival de Cannes, préparant chaque jour le Gala Croisette, un quotidien de 120 pages sur papier glacé. Shootings minute, tapis rouges, courses folles et stars internationales, on vous raconte les coulisses de cet événement de rêve.

Depuis treize ans, pendant le Festival, la redac de Gala installe ses ordis à Cannes. Au Majestic, nous sommes une trentaine à débarquer pour quinze jours, chargés comme des baudets (hello la tendinite du biceps), prêts à boucler toutes les nuits le Gala Croisette, un quotidien de près de cent pages devenu un incontournable de ce grand raout du cinéma international sous les palmiers.

Glamour, paillettes et soirées sur la plage, Cannes vend du rêve que nous nous attelons à rendre dans cet objet de désir mitonné dans l’ombre de notre salle de labeur sise dans les coulisses de cet événement hautement affriolant.

Envers du décor

Alors que le monde du ciné s’éveille, nous nous retrouvons au “bureau” pour écrire les flashs actus de la Croisette. Repérage de tendances festivalières (gros succès cette année de la chemise hawaïenne, de la robe cut out et des wet hair), sélection des meilleures photos avec la maquette, décision d’un lieu de dej (oui QUAND MÊME). En fin d’après-midi, accélération du (pas le) time. Avec le photographe, son assistant et les vidéastes, nous entamons une course contre la monde de suites en chambres, de couloirs en escaliers encombrés de starlettes en robes chantilly, de palace en palace (évidemment situés à 20 minute l’un de l’autre) pour shooter la cover du lendemain et les photos du portfolio paru dans le Gala national de cette semaine.

Retour à la redac. 18h30 Dès la première montée, alors que vous observez pépère dans votre canapé les plus belles stars fouler le tapis rouge un spritz à la main, Marie-Gabrielle, Béa “de la beauté” et moi débutons une longue soirée “légendes red carpets”. Entre éclats de rire et désespoir, une salade sur nos coins de table, nous scrutons, textotons, supplions comédiens, comédiennes, agents et attachées de presse de nous dire qui les habille, les coiffe, les maquille ce soir-là. La dernière montée ayant souvent lieu à minuit (merci Thierry Frémeaux), on boucle rarement avant 2h du mat’, dans un état physique permettant peu de nous mêler ensuite à l’élégante ferveur festive des festivaliers.

Chaque saison, on se dit que c’est épuisant, totalement incompatible avec la bonne tenue d’un brushing digne de ce nom ou celle d’un regard jeune et frais. Et chaque année à notre descente de train à Paris, alors que les plages se démontent et que les stars s’envolent loin de la Riviera, on n’a qu’une envie, y retourner. Vite.

Cette année, on a traqué Tom Cruise pendant deux heures devant un ascenseur du Palais des festivals et puis il est apparu et nous a fait coucou (COUCOU !). J’ai croisé Xavier Dolan sautillant avec allégresse en chemise hawaïenne dans les escaliers du Majestic, spotté in extremis Julia Roberts pieds nus dans ceux du Martinez, puis Benjamin Biolay devisant de bon matin, gobelet de café à la main devant les cabriolets du Majestic avec Edgar Ramirez, shooté Alessandra Ambrosio en musique devant la Méditerranée scintillante puis Anne Hathaway en robe immaculée à deux minutes d’intervalle, Jennifer Connelly en 27 secondes avant qu’elle ne s’enfuit par un passage secret pour retrouver Tom Cruise poireautant derrière des vitres fumées de la voiture les emmenant au Palais (Toooooom !)…

Tom Cruise à Cannes dans les couloirs du Palais des Festivals

… vu des diamants éblouissants, uniques, rayonner au cou de légendes qui ne le sont pas moins, bu de l’eau Celine dans la suite Celine, rêvé de m’enfuir en courant avec tous les portants, croisé Michael Fassbender en peignoir et chaussons de l’hôtel, loupé l’arrivée au Martinez de Kristen Stewart parce qu’on était allées faire pipi (note pour l’année prochaine : trouver une solution à cet anatomique problème), dévalisé le Zara de Cannes malgré mes énormes valises, bu des cafés des cafés des cafés, posé cent fois la question « Tu penses qu’elle va venir, Diam’s ?? Moi j’crois paaas. », sprinté derrière des stars avec mes lunettes qui filment, pris des photos de mes collègues avec mes lunettes qui shootent (« Tu peux arrêter steuplè ? »), cherché du réseau partout (« On est trop nombreux à faire des stories ici, ça bouffe tout »), tutoyé des gens que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam mais que j’ai considéré immédiatement comme des proches parce qu’ils étaient là. Là dans cette immense colo où s’affaire un impressionnant aréopage de petits êtres extatiques qui, comme nous, oeuvrent avec passion pour continuer de faire vivre ce rêve, celui du cinéma sur grand écran, des stars américaines qu’on croise au café du coin avant qu’elle n’enfilent leurs habits de lumière, prêtes à créer par leur seul pouvoir d’attraction des moments de légende. De ceux qui font oublier un instant les bruits du monde. Juste un instant peut-être mais qu’est-ce que c’est bon.

Vivement l’an prochain.

Crédits photos : Photo perso

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