Demna Gvasalia s'exprime pour la première fois après la polémique liée à une campagne Balenciaga
- Demna Gvasalia : "Cette expérience m’a imposé de réévaluer beaucoup de choses dans la façon dont je travaille"
- Sur la présence d’enfants et d’accessoires Balenciaga "punk"
- Sur la manière dont Demna Gvasalia a réagi à la polémique sur les réseaux sociaux
- Sur la présence des documents en lien avec la protection des enfants
- Sur le caractère provocateur de la mode de Demna Gvasalia
C’est la polémique mode qui a le plus agité les réseaux sociaux en fin d’année 2022. La maison Balenciaga s’est retrouvée dans la tourmente après la diffusion de sa compagne pour le printemps-été 2023.
Intitulée Gift shop, cette dernière venait mettre en lumière les nouveaux accessoires phares de Balenciaga. Problème, cette campagne incarnée par des enfants contient certaines pièces qui font écho à la contre-culture BDSM.
Le tollé est monstrueux et se retrouvent pêle-mêle les aficionados de la marque, des légions de complotistes et des acteurs de la mode pour le moins désemparés.
Ce mercredi 8 février, Demna Gvasalia a donc pris la parole sur les plateformes de Vogue alors que la marque et la Fondation Kering ont annoncé un programme d’aide aux enfants victimes de violences.
Demna Gvasalia : « Cette expérience m’a imposé de réévaluer beaucoup de choses dans la façon dont je travaille »
Si la mode n’en n’est pas à sa première polémique, il n’empêche que celle qui a entouré la campagne de Balenciaga a dépassé pour beaucoup les conversations habituelles de par la présence d’enfants.
Si au début la marque craint une volonté de malveillance et porte plainte contre certains prestataires, aujourd’hui les choses semblent plus posées et la direction qu’elle entend prendre pour faire tourner la page, plus claire.
« Tout ceci n’était nullement intentionnel, mais nous avons échoué collectivement. J’ai pris une mauvaise décision et j’en assume la responsabilité. Nous en avons tous tiré des leçons, nous avons pris des mesures et changé nos méthodes de travail pour que cela ne se reproduise plus », a de son côté déclaré Cédric Charbit, le PDG de Balenciaga au magazine Vogue.
Il faut dire aussi que la maison devra, dans quelques semaines, présenter la collection Balenciaga automne-hiver 2023-2024. L’heure parfaite pour rompre le silence.
Sur la présence d’enfants et d’accessoires Balenciaga « punk »
« Je n’ai pas réalisé à quel point il serait inapproprié de mettre ces objets [dans l’image] tout en ayant toujours l’enfant au milieu. C’était malheureusement une mauvaise idée et une mauvaise décision de ma part. Nous n’aurions pas dû mettre en scène des enfants dans des images comprenant des objets qui n’avaient rien à voir et qui étaient inappropriés pour eux. Personne, moi y compris, n’a soulevé la question du caractère inapproprié de ces objets. Des processus de contrôle étaient en place, des personnes étaient impliquées – en interne et en externe –, mais nous n’avons tout simplement pas su voir que cela pouvait être problématique. C’était une erreur de jugement. Je la regrette beaucoup. Nous en avons tiré les leçons et nous allons procéder à des contrôles plus étroits et plus attentifs et mettre en place de nouvelles étapes de validation avant la diffusion de toute image. Je tiens à vous dire que je suis désolé ; je présente mes sincères excuses pour ce qui s’est passé et à quiconque s’est senti blessé par cette erreur. »
Jamais ne me viendrait l’idée de plaisanter avec un sujet aussi terrible et grave que la maltraitance des enfants – Demna Gvasalia
Sur la manière dont Demna Gvasalia a réagi à la polémique sur les réseaux sociaux
« C’était très dur, en plus de l’horreur d’être associé à ce problème [de maltraitance sur les enfants]. Ce sont les erreurs que nous avons commises, et nous devons en assumer la responsabilité. Je ne m’amuserais jamais avec un tel sujet. Je veux dire, qui ferait une chose pareille ? La nature de mon travail a parfois pu être jugée provocatrice par le passé, je m’en rends compte. Et je pense que j’ai donc aussi joué un rôle à cet égard, vous savez, par la façon dont les gens perçoivent [mon travail]. Comme s’il s’agissait d’un autre coup. Mais ce n’était pas le cas. J’ai dû réfléchir à ce qui n’allait pas dans mon jugement. »
Sur la présence des documents en lien avec la protection des enfants
« Lorsque le scandale a éclaté, j’étais choqué [par les documents et les accessoires], comme tout le monde, comme mon équipe. Je ne sais pas comment ces objets se sont retrouvés là. Ils n’étaient pas censés y être. J’étais complètement abasourdi. »
Sur le caractère provocateur de la mode de Demna Gvasalia
« Malgré les doutes que certains ont pu avoir, cette campagne ne s’inscrivait en aucune façon dans une démarche de provocation – jamais ne me viendrait l’idée de plaisanter avec un sujet aussi terrible et grave que la maltraitance des enfants ».
Pour lire l’intégrale de l’interview de Demna Gvasalia, rendez-vous sur le site de Vogue France.
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