Cosmétiques naturels : comment choisir un déodorant sain ?

Elle interviendra le 29 mai à Change Now, le plus grand rassemblement mondial autour des entreprises durables, dont ELLE est partenaire. Justine Hutteau, 27 ans, est la co-fondatrice de « Respire », une marque de cosmétiques clean dont des déodorants naturels.

ELLE. Comment est née votre prise de conscience écologique ?

Justine Hutteau. Vers l’âge de 20 ans, en me passionnant notamment pourles ultra trails (NDLR : course en plein air sur une longue distance),j’ai réalisé à quel point notre corps était puissant.Mais alors que j’avais 23 ans, que je terminais mes études, on m’a diagnostiquée une tumeur au sein. Elle était heureusement bénigne, mais j’ai dû passer des examens pendant près d’un an. Cela m’a fait revoir mon mode de vie : mieux bouger, mais aussi mieux dormir, mieux manger et porter un intérêt plus grand aux cosmétiques… Car certains médecins supposent qu’il peut potentiellement y avoir un lien entre des produits qui contiennent par exemple du sel d’aluminium, et des problèmes de santé. Cela m’a donné envie de créer ma marque.

ELLE. Concrètement, comment avez-vous conçu ce déodorant ?

JH. Je ne l’ai pas préparé toute seule dans ma cuisine ! D’ailleurs, je ne me suis jamais essayée au déodorant « maison ». A mon sens, le résultat n’est pas comparable à ce que l’on trouve dans le commerce. Avec mon associé, nous voulions concevoir un produit fabriqué en France d’origine naturelle à 95%. On a travaillé avec une docteure en pharmacie basée à Bretagne. Notre formule est arrivée sur le marché en mai 2019, grâce à une campagne de crowdfunding notamment. Lorsque nous nous sommes lancés, j’avais la chance d’être déjà très suivie sur Instagram, grâce à ma passion du trail. Au final, quelque 20 000 contributeurs nous ont permis de récolter 250 000 euros. Ce sont également eux qui sont à l’origine des précommandes de notre déodorant. Nos produits ne contiennent aucun ingrédient controversé. J’avais dressé une liste noire d’éléments à proscrire : le sel d’aluminium, les conservateurs BHT, EDTA, certains sulfates…

ELLE. A quoi faut-il faire attention lorsque l’on achète un déodorant ?

JH. Premièrement, il faut faire la différence entre un déodorant et un anti-transpirant : le premier n’empêche pas de transpirer et masque les odeurs. Le deuxième empêche de transpirer et contient des sels d’aluminium, très critiqués.

 Après, pour choisir un bon déodorant, le mieux est de s’attarder sur trois éléments. Tout d’abord sa naturalité : un gage de confiance, même si tout n’est pas à jeter dans la pétrochimie… et tout n’est pas à garder dans le vivant. Deuxième point : la certification bio, mentionnée sur l’emballage, est un vrai plus. Enfin, j’encourage à scanner les codes-barres des produits cosmétiques. Plusieurs applications, Yuka, Clean Beauty ou INCI Beauty, permettent d’en comprendre la composition.

ELLE. Quand on vous écoute, on comprend qu’on peut innover sans avoir de bagage scientifique. Quel conseil donneriez-vous pour se lancer ?

JH. Effectivement : j’ai suivi des études à HEC Montréal, en finance et marketing. La clé pour moi a été de m’entourer d’experts confirmés, de bons profils. Quand je me suis lancée, je ne connaissais pas tout, loin de là : il faut savoir repérer celles et ceux qui sont compétents dans d’autres domaines que le sien.

ELLE. Le 29 mai, vous interviendrez à Change Now : qu’est-ce que cela représente pour vous ?

JH. J’ai déjà présente à cet événement l’année dernière et j’avais été impressionnée par l’ensemble des projets mis en avant. Tous, selon moi, allaient dans la bonne direction : celle de consommer mieux, responsable. Je suis fière de participer.

Cet article s’inscrit dans le cadre de l’événement ELLE Green des 12 et 13 juin, co-organisé avec la Fondation GoodPLanet. Tous nos tutos, ateliers et conférences sur l’environnement à retrouver sur green.elle.fr

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