Connaissez-vous les muses d’Azzedine Alaïa ?
Celui qui s’en est allé le 18 novembre 2017 laisse derrière lui un monde de la mode meurtri par la perte d’un immense talent. Dès ses débuts dans les années 80, ce Tunisien débarqué à Paris a su conquérir le cœur des femmes.
Tel un sculpteur, il leur façonnait des robes seconde peau, magnifiant chacune de leurs courbes à coups de ciseaux. Retour sur les muses d’Azzedine Alaïa qui lui sont restées fidèles durant toute sa vie.
Grace Jones
Azzedine Alaïa avant tout le monde, et alors que la mode est bien loin de mettre en avant la mixité sur les podiums, a été le premier créateur à faire défiler des mannequins racisés. Dans les années 80, l’androgyne et sculpturale Grace Jones devient l’égérie du couturier ainsi que son mannequin-cabine attitré. Du haut de son mètre soixante dix-neuf, la Jamaïcaine fascine Azzedine Alaïa.
On se souvient d’elle en 1985 dans le rôle de méchante dans le film Dangereusement vôtre (1985) de la série James Bond vêtue d’une combinaison signée Alaïa lors de la scène culte du saut depuis la Tour Eiffel.
Grace Jones dans le rôle de May Day dans le film « Dangereusement vôtre » en 1984.
Crédit photo : Keith Hamshere – Getty Images
Naomi Campbell
Lorsqu’il rencontre par hasard Naomi Campbell âgée de seize ans, il tombe immédiatement sous le charme de celle qui deviendra par la suite la célèbre mannequin des années 90. Naomi débarque de Londres et ne connait alors rien du monde de la mode mais le couturier voit en elle l’âme d’une future grande.
Naomi Campbell défile pour Azzedine Alaïa durant la Fashion Week parisienne de 1992.
Crédit photo : Victor Virgile – Getty Images
Azzedine Alaïa téléphone lui-même à la mère de Naomi et lui demande son accord pour faire défiler sa fille. Elle vivra ensuite pendant trois années chez le couturier avec lequel elle vivra une relation fusionnelle. Le couturier, qu’elle a toujours surnommé « papa », remplace rapidement le père qu’elle n’a jamais connu. La suite, on la connait : les défilés s’enchaînent, les couvertures de magazines, les shootings avec les plus grands photographes de Lindbergh à Testino.
Peu de temps après les funérailles de son protecteur à Sidi Bou Saïd en Tunisie, Naomi a dédié au couturier ces mots : « Tu as accompli toutes les tâches parentales que mon père inconnu aurait dû remplir. Tu as donné du bonheur à tous ceux qui étaient autour de toi, depuis tes danses dans la cuisine à tes blagues. Tu m’as protégé et m’as aimée inconditionnellement. »
Farida Khelfa
Farida Khelfa, fille d’immigrés algériens, n’est encore qu’une adolescente lorsqu’elle décide de quitter Lyon et son foyer familial pour tenter sa chance à Paris. En 1982, alors physionomiste aux Bains Douches, la jeune femme de vingt-ans rencontre l’élite des nuits parisiennes dont le photographe de mode Jean-Paul Goude avec qui elle vivra une histoire d’amour jusqu’en 1990.
Azzedine Alaïa et sa muse Farida Khelfa en 1985.
Crédit photo : Suzanne Rault Balet – Getty Images
Sous le charme, le photographe la fait entrer dans son monde et rapidement Farida devient la première mannequin arabe à défiler pour de grands noms de la mode tels que Jean-Paul Gaultier et Azzedine Alaïa. « Dans la cabine d’Alaïa, il y a tous les mannequins les plus chers du monde. Je me demande alors ce que je fais là » confiait-elle.
Touche-à-tout, elle endossera tour à tour pour le créateur franco-tunisien, les rôles de mannequin, d’égérie et, entre 1996 et 2003, de directrice de studio. Son compagnon de l’époque Jean-Paul Goude immortalise le couturier et sa muse dans un cliché resté célèbre.
Stephanie Seymour
Stephanie Seymour, au même titre que Naomi Campbell ou Claudia Schiffer, fait partie de ces mannequins des années 80-90 qui sont devenues des légendes de la mode. Bien qu’elle soit beaucoup plus discrète que ses comparses, l’américaine est parvenue à s’inscrire dans la légende aux côtés d’autres supermodels de renom. Et c’est en grande partie à Azzedine Alaia qu’elle doit sa carrière. En 1985, il est le premier créateur à booker la jeune femme pour ses défilés. Il la prend sous son aile, ne cesse de parler d’elle à ses amis de la haute sphère de la mode et très vite, sa carrière décolle.
Sa rencontre avec le couturier marque un moment décisif de sa vie et se traduit au fil des années en une relation fusionnelle. Et lorsqu’elle se marie en 1995 avec l’homme d’affaires Peter Brant, c’est dans une somptueuse robe signée… Azzedine Alaïa.
Stephanie Seymour dans une petite robe noire signée Alaïa en 1987 pour Vogue.
Crédit photo : Arthur Elgort – Getty Images
Veronica Webb
Deux ans. C’est le temps que Veronica Webb a vécu chez Azzedine Alaïa. Rencontré lors d’un casting où le couturier pense avoir rencontré une tunisienne, comme lui.
Malgré la barrière du langage, la connexion entre les deux est instantanée et bientôt il met Webb sur son podium déclenchant alors une carrière qui la verra célébrer par d’autres grands designers comme Christian Lacroix ou encore Karl Lagerfeld.
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