Comment la mode se veut plus éthique ?
Le futur de la mode sera éthique… ou ne sera pas !
C’est du moins ce qu’exigent aujourd’hui les amateurs de prêt-à-porter, comme le rapporte par exemple le spécialiste de l’e-commerce Lyst, dont le rapport annuel démontre que les recherches de vêtements en coton organique ou en cuir vegan ont augmenté de 47% en 2018.
Une augmentation notable qui se double en parallèle de signaux forts, à l’image du nombre de posts Instagram labellisés #sustainablefashion* qui s’élève à près de 3 millions cette même année.
Derrière ces chiffres, le message est clair : la mode doit se mettre au vert !
Informés plus que jamais des effets dévastateurs de la surproduction textile sur l’environnement, les consommateurs sont désormais en quête d’une mode éthique et responsable qui ne soit nocive ni pour la planète, ni pour ceux qui l’habitent.
Des créateurs engagés dans une mode écoresponsable
Une exigence à laquelle certains acteurs du cercle mode répondent avec vigueur, à l’image de jeunes labels comme Botter et Marine Serre, qui font du recyclage des matières premières l’une des lignes directrices de leurs inspirations artistiques.
Certains, comme le collectif Vêtements, vont jusqu’à mettre en scène le gaspillage textile dans les vitrines des grands magasins en apposant leur logo à côté d’une simple pile de vêtements usés. Leur leitmotiv ?
« Les marques devraient simplement produire en fonction de la demande et cesser de cumuler les invendus » clamait alors Demna Gvasalia lors de cette installation singulière au grand magasin Harrods.
De leurs côtés, les grands groupes de luxe prennent des dispositions symboliques, LVMH et Kering s’étant engagés, chacun à leur manière, en faveur de l’environnement.
Création de fonds dédiés à la recherche, rachats de start-ups spécialisés dans les bio-techs ou encore innovations textiles en interne : tout est bon pour assurer une transition écologique prolifique et offrir à leurs clients une meilleure traçabilité de leurs produits.
Certaines marques de luxe comme Stella McCartney continuent par ailleurs de faire figure de précurseurs en développant, entre autres, des pièces en cuir végétal, la designer vegan ayant toujours refusé de sacrifier le bien-être animal au profit d’exigences stylistiques.
Une thématique devenue aujourd’hui incontournable, les deux dernières années ayant également marqué un véritable coup d’arrêt à la production de fourrure animale. Gucci, Versace, Michael Kors… tous ont déclaré se mettre exclusivement au synthétique !
Des initiatives éthiques saluées
De l’autre côté de l’échiquier mode, les enseignes de fast-fashion, régulièrement pointées du doigt pour leur business model peu “green-friendly”, tentent de se racheter une conscience avec des mesures plus ou moins convaincantes.
Collections capsule réalisées à partir de matières biologiques, récoltes de vêtements usés en boutiques, recherche et développement de matières innovantes : toutes tentent de montrer patte-blanche.
On se souvient ainsi d’une robe H&M produite uniquement à partir de bouteilles en plastique repêchées dans les océans, de souliers réalisés en Piñatex (faux cuir réalisé à partir d’écorces d’ananas) ou encore de boucles d’oreilles confectionnées… à partir de chutes de jeans.
Mais les démarches les plus plébiscitées viennent en général de marques indépendantes, au positionnement moyen de gamme accessible et à l’esthétique attrayante.
En France par exemple, Veja fabrique des baskets à partir de polyester recyclé et de caoutchouc sauvage selon les principes du commerce équitable, le tout sans publicité, cette dernière étant considérée comme tout aussi polluante pour l’environnement.
Aux États-Unis, c’est le label Reformation qui garantit un vestiaire hautement féminin 100% éco-responsable, made in Los Angeles de surcroît. Autant d’initiatives aux méthodes innovantes, bien décidées à réconcilier prêt-à-porter désirable et fabrication responsable. Il était temps !
*mode durable en anglais.
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