Chantal Thomass fête 40 ans de mode : 5 choses que vous ne savez pas sur elle
INTERVIEW. La célèbre créatrice de lingerie Chantal Thomass, 73 ans, fête ses 40 ans de carrière et s’apprête à vendre aux enchères 274 tenues de prêt-à-porter et d’accessoires, à l’Hôtel Drouot, le 6 mai 2021. L’occasion de la redécouvrir et de revisiter avec elle, quarante ans de mode, de petites merveilles de création, de pièces uniques et de joyeux souvenirs !
A propos de
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Kenzo Takada
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Thierry Mugler
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Isabelle Adjani
Résumer Chantal Thomass à de la lingerie ravissante et ultraféminine ou à des collants en dentelle, aussi sublimes soient-ils, serait un sacré fashion faux pas. Car depuis qu’elle a démarré, à l’âge de 19 ans, et jusqu’en 1995, date à laquelle elle a fait ses adieux au prêt-à-porter, la créatrice originaire de Malakoff, a fait bien plus que cela : elle a créé un style extravagant, charnel, libre, nimbé d’humour photographié par les plus grands, porté par les femmes plus divines, à commencer par Carla Bruni, herself.
Un monde peuplé de silhouettes où masculin et féminin ne font qu’un, où la dentelle Leavers, la plume, les perles explosent, où les robes du soir en maille de strass « gros comme le Ritz » font le buzz, comme celle portée par Isabelle Adjani lorsqu’elle fut couronnée meilleure actrice pour Un été meurtrier, en 1984. Des petits bijoux jamais créés dans la douleur, conservés (à une température constante de 15 degrés) dans un lieu tenu secret en dehors de Paris, où elle se rend régulièrement pour consulter, ranger par année et convoquer ses souvenirs. Et les nôtres.
1. Chantal Thomass n’a pas fait que de la lingerie
La mode est une grande oublieuse. « On dit : « Chantal Thomass, c’est de la lingerie », et bien non, j’ai fait d’autres choses. Les gens de moins de 50 ans n’ont jamais connu le prêt-à-porter, cela me fait plaisir de leur montrer aujourd’hui. En plus de ça, je ne sais pas ce que mes enfants pourraient en faire quand je ne serai plus là, » explique la créatrice à Gala. Alors la dame en noir a fait du tri avec l’expert et le commissaire-priseur pour chacune des deux ventes aux enchères à l’Hôtel Drouot *. « J’ai donné mon avis et j’en ai gardé, j’en ai même caché !» (Rires.)
2. Sa première robe en tissu peint a été achetée par… Brigitte Bardot
Sa mode, elle a commencé à la créer avant tout pour elle. « J’ai débuté très jeune, je n’avais même pas 20 ans, puisque mes parents m’ont émancipée. Je ne trouvais rien qui me plaisait. Comme j’étais plutôt grande et bien foutue et que j’osais tout, j’ai demandé à ma mère couturière de me faire des choses spéciales », se souvient Chantal Thomass. Elle dessinait, son petit ami de l’époque – qui deviendra son premier mari –, qui était aux Beaux-Arts, peignait les tissus. « Ma mère m’a fait cinq ou six robes, j’en ai envoyé au Café des Arts, à Saint-Tropez, ils en ont vendu une à Brigitte Bardot, une à Michèle Mercier », raconte cette dernière. Deux icônes de mode ! Ils lui en ont redemandé vingt autres. Après avoir deux mois et demi de vacances à Saint-Tropez, à son retour à Paris, elle commence à chercher des tissus et monte un mini-atelier avec sa mère. Chantal Thomass, créatrice de mode, est née.
3. Chantal Thomass organise son premier grand défilé avec Kenzo
Son premier « vrai » défilé remonte à 1971. Elle le partage avec Dorothée Bis, la griffe très en vogue de l’époque, et le regretté couturier, Kenzo Takada, tout jeune qui venait d’arriver depuis peu à Paris. « J’étais paniquée, j’avais fait des petits défilés dans des bistrots avec des copains. Et là, nous étions à la Salle Wagram. Kenzo est arrivé avec des portants tout préparés. Il nous a bluffés. Nous, c’était le bazar total, on avait passé la nuit à mettre les ceintures sur les robes de cette collection très femme-enfant », s’en amuse encore cette dernière.
4. Chantal Thomass n’a pas toujours été habillée de noir.
Si aujourd’hui, pour beaucoup, son nom est associé au noir et au rose poudré, son univers a existé en Technicolor. En feuilletant le catalogue de la vente, on s’extasie devant des corail sombre, des bleu roi, des jaune moutarde. « Je me souviens d’une époque où je portais de la couleur, même des choses très extravagantes et puis, petit à petit, nous avons été plusieurs créateurs – surtout les femmes, comme Sonia (Rykiel, ndlr) – à mettre de plus en plus de noir dans les collections, » explique Chantal Thomass. Une dominante qui a déteint jusqu’à sa garde-robe personnelle, à l’arrivée de ses enfants, prenant le pouvoir sur ses vestes, même sans manches pour l’été, ou ses pantalons qui s’alignent très sagement dans des placards dédiés. Seules les chemises blanches ont gardé une place de choix dans son dressing XXL.
5. Chantal Thomass faisait partie d’une génération « no bra »
« Ma génération ne portait pas de soutien-gorge. Moi-même, je n’en ai pas porté avant d’en avoir créé. Je me disais, c’est dommage de pas avoir quelque chose d’original. Je l’ai fait instinctivement pour moi », se souvient Chantal Thomass, incollable en histoire de la lingerie. Pour ce faire, elle trouve un petit fabricant de lingerie lyonnais qui accepte de faire des modèles dans des tissus de prêt-à-porter choisis par la créatrice. « J’ai montré cela dans un défilé et c’est parti tout de suite ! ».
La vente aux enchères de Chantal Thomass commence le 6 mai 2021
La vente Chantal Thomass 40 ans de mode, commissaire-priseur Alexandre Millon, expert Didier Ludot. Vente au marteau : jeudi 6 mai 2021, à 14 h. Hôtel Drouot, 9, rue Drouot, salle 5, Paris 9e. Exposition des pièces vendues : les 4 et 5 mai 2021 Vente online : du 19 avril au 8 mai 2021 sur millon.com. Exposition des pièces vendues : du 29 avril au 7 mai 2021, Espace Maison Millon, 3, rue Rossini, Paris 9e (sur rendez-vous : millon.com). Exposition : jusqu’au 2 mai 2021, Joyce Gallery, 168, galerie de Valois, jardin du Palais-Royal, Paris 1er (sur rendez-vous : joyce.com).
Crédits photos : Delphine Ghosarossian
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