C’était le parfum de Marie-Antoinette… Aussi rare qu'envoûtante, l’odeur a été ressuscitée plus de 200 ans après
La reine Marie-Antoinette était à contre-courant en matière de parfum. Parce qu’elle appréciait les senteurs florales, elle marquait un retour à la nature, bien loin des tendances olfactives de l’époque. Plus de 200 après, l’odeur qu’elle portait a été ressuscitée par deux experts en parfumerie.
Les siècles passent mais la fascination est intacte. Marie-Antoinette est connue pour être particulièrement soucieuse de son apparence. Moderne pour son époque, elle est aussi coquette qu’audacieuse. La reine a un parfumeur attitré : Jean-Louis Fargeon. Il se distingue pour ses créations olfactives ainsi que ses accessoires embaumés. Marie-Antoinette apprécie ses paires de gants parfumés. Il en fait livrer plusieurs douzaines à la Maison de la Reine, ainsi que des éventails parfumés et des pommades imprégnées de senteurs pour ses cheveux. Celles-ci sont concoctées avec le concours de Léonard, le coiffeur de la monarque.
En 2006 est commercialisé MA, Sillage de la Reine, une création olfactive inédite qui recrée l’une des odeurs portées par Marie-Antoinette. Le parfumeur Francis Kurkdjian et l’historienne spécialiste des parfums et des senteurs d’autrefois Elizabeth de Feydeau en sont à l’origine. Pour façonner cette fragrance, l’expert procède dans la plus pure tradition de la parfumerie. Il fait appel aux techniques du XVIIIe siècle et se base sur la liste d’ingrédients exhumée par l’historienne quelques années plus tôt. Ils obtiennent une envolée captivante et florale qui mêle des notes d’iris, de rose, de jasmin, de fleurs d’oranger de touches de bois de cèdre, de santal, de musc Tonkin mais aussi d’ambre gris.
L’odeur du passé
Le duo se heurte à un problème majeur dans la conception du jus. Aucun document historique n’atteste ni n’attribue de fragrance particulière à la reine Marie-Antoinette. « A l’époque on n’avait pas un seul parfum. On en avait plusieurs, parce qu’on ne pouvait pas les conserver ni les reproduire exactement » explique Francis Kurkdjian dont les propos sont rapportés par Fashion Network.
Mais les experts ont entre leurs mains de solides informations afin de recréer l’odeur singulière de l’époque : « On connaît ses goûts, il y a des traces écrites. On a pris des fleurs qu’on sait qu’elle a portées et qu’elle aimait ». Ses fleurs fétiches ? La rose, la fleur d’oranger et la tubéreuse, une fleur tropicale aux accents épicés et verts. « La reine sentait assez différemment de son époque. Elle était à l’avant-garde d’un renouveau et d’un retour à la nature. Elle délaisse, contrairement à Louis XV par exemple, les notes très musquées, ambrées et animales, qui sont lourdes » détaille le parfumeur au micro d’Europe 1 en 2019.
Néanmoins, à l’époque les goûts en matière de parfums sont très éloignés de ceux qui règnent de nos jours. Francis Kurkdjian précise : « Au bout d’un moment, j’ai arrêté de vouloir trafiquer ou adapter le parfum à notre nez d’aujourd’hui. Je voulais respecter une forme de vérité historique. Je pense qu’il était nécessaire, pour avoir une impression de l’époque, de respecter la forme olfactive et les règles de composition qui m’étaient données par mes ancêtres parfumeurs ».
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