23 créateurs qui redéfinissent les codes de la mode masculine | Vogue Paris

Zoom sur 23 designers qui imposent leurs propres règles dans le monde de la mode homme. Liste non exhaustive.

De la reine du punk Vivienne Westwood depuis les années 80, au style minimaliste de Mary-Kate et Ashley Olsen qu'elles insufflent à leur marque The Row, en passant par l'esthétique anti-conformiste imposée par une flopée de créateurs British qui créent leurs propres tendances comme Martine Rose, Edward Crutchley et Bethany Williams… Retour sur 23 designers qui redessinent depuis des années les contours de la mode masculine.

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Martine Rose

"Les inspirations sont toujours les mêmes. Mes collections parlent d'outsiders", indiquait Martine Rose à Vogue à l'issue de son défilé automne-hiver 2020-2021, inspiré de sa jeunesse passée dans les clubs de Londres et son amour pour la capitale britannique. En résultait une série de pantalons en latex noir, de cuissardes XXL, de vestes de costumes au charme très 90's et de pièces en denim façon tie and dye. Depuis plus de dix ans, Martine Rose brouille les genres, et redessine l'esthétique et les codes du vestiaire masculin. Elle s'inspire notamment des archétypes en revisitant des vêtements empruntés aux banquiers, aux cowboys ou encore aux golfers. Sans compter sur ses collaborations : flashback en 2017 lorsqu'elle signait une capsule street avec la marque italienne d’outerwear Napapijri. Autre fait notable sur son CV? Son travail de consultante pour Balenciaga homme aux côtés de Demna Gvasalia depuis le relancement des collections homme de la maison. Ce qui la différencie? Elle se donne carte blanche chaque saison sans suivre les tendances. La preuve, Martine Rose a l’audace d’organiser son défilé automne-hiver 2017-2018 dans le quartier excentré de Seven Sisters à Londres, déplaçant les invités à l’autre bout de la capitale britannique pour dévoiler une collection où les volumes XXL des vestes de blazer et des trench sculpturaux côtoient les tailles (très) hautes des pantalons masculins.

© Tristan Fewings/BFC/Getty Images for BFC

Défilé Martine Rose

Charles Jeffrey Loverboy

Charles Jeffrey est considéré comme l'enfant terrible de la mode londonienne. Révélation du booster de talent MAN dirigé par Lulu Kennedy, il s'est imposé avec son label Loverboy en une fraction de secondes. Via son regard audacieux et bourré d'inspirations multiples, il s'amuse depuis 2015 à détruire les stéréotypes tout en brouillant les genres et les influences. Et puisqu'il dirige un club de l'Est de Londres, sa mode est naturellement influencée par la frénésie – sous acide – de la culture nocturne underground. Chaque saison, Charles Jeffrey propose des shows happenings qui font vibrer le calendrier londonien. Pour son défilé automne-hiver 2020-2021, par exemple, le créateur offrait une véritable performance en transformant le Battersea Arts Centre en boîte de nuit. Fidèle à son esthétique signature, il dévoilait un vestiaire 100% punk et inspiré de ses origines écossaises : total look tartan, pull en maille effilée, veste cintrée et corsetée… La nuit débridée d'East London n'a pas fini de l'inspirer.

© Morgan O’Donovan

Serhat Isik et Benjamin Alexander Huseb

On le sait, Berlin est connu pour ses soirées underground libres et désinhibées. C'est dans les clubs de ce temple de la techno que se rencontrent les fondateurs de GmbH, Serhat Isik et Benjamin Alexander Huseby. D'un côté, on retrouve Serhat Isik, créateur allemand d'origine turque diplômé de l'École supérieure des Beaux-Arts de Berlin-Weissensee. De l'autre BenjaminAlexander Huseby, artiste et photographe qui a notamment collaborer avec des magazines comme Dazed & Confused et Purple Magazine ou encore pour adidas. En mai 2016, l'aventure commence. Le nom du collectif GmbH (Gesellschaft mit beschränkter Haftung) n'a pas été choisi par hasard puisqu'il signifie SARL en français. Comme l'indique le duo dans une interview accordée à Vogue Hommes : "Nous cherchions un nom qui n'évoque rien de nous puisque nous exprimons à travers nos collections un spectre de sujets bien plus larges". Pour créer ses collections, GmbH s'inspire des soirées berlinoises et de sa scène techno, le tout dans un style bien actuel, alliant la folie du streetwear avec la précision du workwear. Pantalon en PVC, jogging revisité, top seconde peau, chemise transparente… La marque mise sur des coupes affûtées et athlétiques avec un vestiaire de modèles à l'impulsion sport qui flattent le corps.

© GoRunway

Edward Crutchley

Héritage British imbibée d'une culture street “moderne, dynamique et urbaine”. Voilà les adjectifs qu’utilise Edward Crutchley pour qualifier son style. Avec des connaissances textiles innées, une attention toute particulière aux matières et son savoir-faire technique, le designer n'hésite pas à mixer allure street et influences ethniques tout en faisant la part belle à ses racines british. Pas étonnant donc, que Kim Jones, directeur artistique des lignes homme de Dior, ait décidé de lui apporter son soutien. Sa dernière collection automne-hiver 2021-2022, Edward Crutchley l'a imaginée comme un hymne à l'iconographie culturelle du nord de l'Angleterre et à l'opulence sans arrière-pensée de ses matriarches où les imprimés graphiques sont appliqués sur une chaîne de polyester recyclé avant d'être tissés à la manière d'un tissu ottoman de la vieille école de couture de Côme.

© Molly SJ Lowe

Charaf Tajer

Charaf Tajer a réussi à électriser la mode avec ses vestiaires bourrés d'exotisme. Sous la soie colorée de Casablanca, le créateur imagine des silhouettes solaires comme une ode aux étés de son enfance passés au Maroc. Pour chacune de ses collections pour Casablanca, maison créée en 2018, le designer fait la part belle à ses origines solaires tout droit débarquées du Maroc : "Mes parents se sont rencontrés dans un atelier à Casablanca. Ils sont tombés amoureux de la ville", indique-t-il dans une interview accordée à Vogue en octobre 2018. Passionné par les arts sous toutes leurs formes, il commence par étudier l'architecture. Et c'est en 2008 que la carrière de Charaf Tajer se confirme et décolle… Le fer de lance de Casablanca ? L’effervescence marocaine et la sensation d’évasion qui émane de la ville portuaire surplombant l’océan Atlantique, qu’il infuse dans ses créations décrites comme "après-sport". Comprenez un vestiaire confortable tout en restant chic, composé de pièces aux tonalités pétillantes, fusionnant avec brio des influences un brin kitsch -toujours insufflées avec parcimonie- à une allure minimaliste. La dernière collection du finaliste de l'édition 2020 du Prix LVMH, présentée à l'Hôtel de la Païva dans le huitième arrondissement parisien, ne dérogeait d'ailleurs pas à la règle.

© GoRunway

Bethany Williams

D'abord orientée vers les Beaux Arts, la Britannique intègre le London College of Fashion où elle dévoile, en 2016, une collection de fin d'études imaginée comme un manifeste sociétal. Si beaucoup de créateurs ont déjà prouvé leur respect de l'environnement, Bethany Williams va plus loin en fusionnant responsabilité environnemental avec prise de conscience sociale. Exemple : début 2018, la designer bienfaitrice, finaliste du Prix LVMH 2019, conviait des femmes issues d'un centre de réhabilitation pour toxicomanes ou encore des détenues de la prison de Sutton au Royaume-Uni pour l'aider à élaborer sa collection, faite à partir de déchets produits sur place. Quant aux mannequins, ils avaient été choisis par une agence qui travaille auprès de jeunes londoniens sans-abri. Pour l'automne-hiver 2020-2021, la créatrice collaborait avec The Magpie Project, une association qui vient en aide aux mères et enfants sans domicile. Pull en maille illustré, veste asymétrique et salopette se faisaient larges et de mille couleurs. Une conscience écologique sans faille donc, que Bethany Williams infuse dans ses créations. De quelle manière va-t-elle nous surprendre par la suite?

© Molly SJ Lowe

Yoon Ahn

En 2008, la jeune femme fonde, avec son époux Verbal, la marque Ambush dédiée aux bijoux. Le tandem propose des modèles sculpturaux au bling assumé, pulsés de références culturelles et street bien pensées. En 2015, Ambush étend son offre et signe sa première collection de prêt-à-porter inspirée du grand ouest américain. Un seul mot d’ordre : que les pièces soient toujours enrichies d’un twist bijouté. Deux ans plus tard, Yoon figure parmi les demi-finalistes du Prix LVMH 2017. En avril 2018, un coup de projecteur rare sur la créatrice : elle est choisie pour signer les bijoux des collections masculines de Dior, dont la direction artistique du prêt-à-porter a été confiée à Kim Jones. Une nouvelle façon pour elle de déployer son génie créatif et son ADN underground hip hop.

© GoRunway

Astrid Andersen

Sa signature? Le sportswear mêlé au luxe. Diplômée du The Royal College of Art en 2010, la créatrice d'origine danoise Astrid Andersen fonde sa maison éponyme en 2011 dans le but de conjuguer esthétique sportswear et esprit pur luxe. En découlent un sweat version caftan, un treilli extra large immaculé ou encore un survêtement tout en transparence pour le printemps-été 2020. Outre sa marque, elle est aussi consultante pour Nike, et se fait recruter par Fila pour lancer la ligne capsule Fila Fjord au Pitti Uomo, inspirée des origines scandinaves d'Astrid Andersen. Dernier coup d'éclat? Pour l'automne-hiver 2021-2022, la créatrice dévoilait sa vingtième collection depuis le lancement de sa marque, via un tout premier défilé numérique tourné dans la ville natale de la marque, Copenhague, avec un casting entièrement local du quartier de Norrebrø qui abrite le studio et la boutique Astrid Andersen depuis 2005. Au programme, une mode optimiste ponctuée de clins d'œil au streetwear.

© Isabel Infantes/PA Images via Getty Images

Défilé Astrid Andersen automne-hiver 2018-2019

Paria Farzaneh

Adoubée par l’artiste Frank Ocean, Paria Farzaneh s'inspire de son patrimoine iranien lorsqu'elle insuffle à ses silhouettes une dimension street contemporaine. Des motifs ethniques, des couleurs frappantes, des volumes oversized, le tout auréolé d'un univers sensible… Le désir le plus cher de la créatrice? Imaginer des vêtements manifestes, sous forme de réponse aux médias de son pays d'origine qu'elle juge trop conventionnels.

© Courtesy of Paria Farzaneh

Lisi Herrebrugh et Rushemy Botter

Lisi Herrebrugh et Rushemy Botter avait séduit le jury chromé du Festival de Hyères 2018 présidé par Haider Ackermann (et composé entre autres de Tilda Swinton, Lou Doillon, Delfina Delettrez Fendi, Ben Gorham…) avec leur marque Botter. Une proposition inédite de tailoring déconstruit et versatile, piquée d’une juste dose d’accents facétieux pour faire grimper le quotient instagrammable de la collection. Sous leur mode éclairée, inspirée par leurs origines caribéennes et leur jeunesse exilée en Europe, le tandem dévoilait aussi un discours environnementaliste, sur la pêche industrielle qui purge les fonds-marins et déstabilise l’économie locale des pêcheurs, autre source majeure d’inspiration de leur collection gagnante Fish or Fight. Pour sa nouvelle collection homme, le duo, également à la tête de la direction artistique de la maison Nina Ricci, imagine un vestiaire inspiré de ses racines caribéennes. Pour ce faire, les créateurs signent une série de pièces mixant les codes du tailoring et les tenues et équipements de plongée. Parmi les silhouettes statement, un costume sublimé de matériel de pêche en bois cousu, un blazer à découpes, une veste boostée d'attaches rappelant celles des combinaisons de plongée, un coupe-vent conçu à partir de plastique océanique…

© Louis Canadas

Wales Bonner

Wales Bonner nous fait voyager. Et si chaque intitulé de ses collections est un appel à la découverte, chaque silhouette est une escale dans un pays d’Afrique, dont la créatrice s’inspire, dévoilant ici et là des matières comme le lin usé, le cuir vieilli, l’ivoire ou les coquillages brisés. À travers ses collections androgynes, la créatrice joue avec les époques et les genres, interrogeant la masculinité de l’homme noir, à contre-courant de sa représentation habituelle, comme lorsqu’elle habille les lutteurs de Dakar. Acclamée par FKA Twigs, la chanteuse lui demande de réaliser ses tenues pour la révélation de son titre Good to Love. Alors qu'elle prône une évolution organique et refuse l'hystérie inhérente à l'industrie, cela n'a pas empêché Wales Bonner de remporter l'approbation générale des critiques et de recevoir le prix LVMH en 2016. La preuve que la sincérité peut, parfois, triompher du système.

© Courtesy of Wales Bonner

Vivienne Westwood

"God save the Queen she's not a human being" a été l'hymne de Vivienne Westwood comme pour toute la génération rock/punk. Elle s'est fait connaître avec ses créations vendues pour Sex, sa boutique de Londres délicieusement subversive détenue avec Malcolm McLaren. La créatrice interprète au fil des saisons l’esprit punk qui a animé ses premières collections. C'est en 1981 qu'elle présente son tout premier défilé. Pour elle, les shows sont un moyen d’exprimer ses idées et combattre l’injustice. Cette anticonformiste a mené de nombreuses batailles tout au long de sa carrière notamment pour la protection de l’environnement et la liberté publique. Une empreinte aussi novatrice que revendicatrice qui dure maintenant depuis déjà cinquante ans.

© Peter Cade/Getty Images

Vivienne Westwood

Demna Gvasalia

Dire que Demna Gvasalia a bouleversé la maison Balenciaga est un euphémisme. Flashback : en 2015, Vetements, alors encore méconnue du grand public, fait le buzz avec une collection automne-hiver 2015-2016 présentée au dépôt, un club gay parisien. Au programme, des pièces underground faciles à porter et loin des tendances revues et corrigées par l'œil singulier de Vetements. Un coup de projecteur qui propulse Demna Gvasalia, quelques mois plus tard, à la tête de la maison Balenciaga. La marque frappe un grand coup, ce qui lui permet de faire grimper en flèche son chiffre d'affaires en quelques années. Chaque saison, Demna Gvasalia insuffle un twist underground bien à lui : doudoune aux volumes exagérés, manteau à épaules dramatisées, cuissardes militaires… Le créateur réinterprète les archives dans une version grand luxe, mais en s'inspirant toujours de la rue afin de créer une nouvelle esthétique dont lui seul a le secret. Sans oublier les sneakers : Triple S, Track, Trainer… qui deviennent instantanément des blockbusters à peine ont-elles foulé le podium.

© Courtesy of Balenciaga

Louise Trotter

Elle est la première femme à avoir été nommé à la tête de la direction artistique de Lacoste. Louise Trotter, d'origine britannique, fait ses classes chez Calvin Klein après des études de mode à l'Université de Newcastle upon Tyne. En 2009, elle est nommée directrice artistique de Joseph avant de succéder à Felipe Oliveira Baptista et prendre les rênes de Lacoste. Dès sa nomination, la créatrice bouleverse complètement les codes esthétiques de la marque, avec brio. Elle s'amuse à insuffler les détails sportswear et l'héritage de Lacoste, ainsi que ses pièces signature comme le polo, via des créations audacieuses et ultra mode : polo surdimensionné et haut en couleurs, pull en maille ultra épais, shorts de tennis retravaillés de façon résolument contemporain…

© GoRunway

Glenn Martens

Glenn Martens est contre la symétrie, mais pour l'asymétrie. Cela pourrait être le titre de la nouvelle collection du créateur pour sa marque Y/Project, qui dessine les contours de plus de soixante silhouettes aux formes aux antipodes de la norme. Dès cette année, le label a décidé de ne présenter plus que deux vestiaires par an, mixtes, lors de la Fashion Week masculine. Des lignes déconstruites, un jeu de patchwork, un mélange de techniques… Au rythme d'un air d'opéra, les mannequins, qui avancent sur le podium, présentent des vêtements où l'anticonformisme règne en maître, réalisés pour briser les codes de fabrication que l'on connaît. Pour sa collection automne-hiver 2017-2018, Glenn Martens introduisait un fil métallique à l'intérieur du tissu de ses pièces afin de les modifier, les changer, les transformer à la guise de chacun. Il continue sur sa lancée cette saison avec le même concept, qui permet de métamorphoser pantalons, jupes et vestes, mais aussi à travers une pléthore de sacs. Versatile et conceptuelle, ce nouveau vestiaire présage un bel avenir pour Y/Project.

© GoRunway

Telfar Clemens

"It's not for you – it's for everyone", peut-on lire sur le site officiel de Telfar. La maison new-yorkaise fondée par Telfar Clemens en 2005 se revendique comme unisexe et universelle, proposant des pièces transgressives où le minimalisme règne en maître. Comprenez un vestiaire ponctué de pièces unisexes, neutres en terme de genre et qui parlent à tout le monde quelque soit les différences sociales. S'inspirant de la frénésie de la vie quotidienne, le créateur se place bien loin de la folie du streetwear mais aussi aux antipodes des codes du luxe, comme il l'indiquait dans une interview accordée à i-D en 2017 : "L'idée de mixer la haute couture et la street culture, ce n'est pas mon truc. Ça ne m'intéresse pas vraiment. Si tu enlèves la mode de l'équation tout à coup ça devient plus transgressif". En dehors du système, Telfar cultive une mode audacieuse qui brise les conventions où le vêtement se fait porte-parole et manifeste d'une certaine liberté d'être qui l'on veut. Le 6 novembre 2017 à New York, c'est la consécration : lors de la cérémonie du CFDA/Vogue Fashion Fund, qui récompense les meilleurs créateurs américains, Telfar Clemens en est sorti grand vainqueur. Il s'est vu attribuer une bourse de 400 000 dollars et un programme de tutorat par de grands leaders de l'industrie mode. Un véritable tremplin pour le créateur.

© Molly SJ Lowe

Hed Mayner

Retenez bien son nom. Hed Mayner est l'un des nouveaux talents à suivre de la mode masculine. Il remportait le Prix Karl Lagerfeld (anciennement Prix Spécial du Jury, renommé en hommage au créateur visionnaire et autodidacte qui nous a quittés le 19 février 2019), au concours du Prix LVMH 2019 inauguré en 2014, qui récompense chaque année un jeune créateur de mode, sélectionné par un comité de professionnels de l’industrie ainsi qu’un jury, pour son talent et sa créativité. Mais Hed Mayner n'en était pas à son coup d'essai. Le jeune créateur de 33 ans, né à Amuka dans le nord de l'Israël, débute des études artistiques à l'École des Beaux-Arts de Bezalel à Jérusalem, avant de s'envoler pour Paris où il sort diplômé de l'Institut Français de la Mode. Il a pu y enrichir son esthétique et y consolider ses connaissances liées au langage du corps. Il fonde sa maison éponyme unisexe en 2015 inspirée de ses origines, à travers un vestiaire imaginé à coups de pièces à la fois structurées et fluides. Influencé par le tailoring traditionnel juifs orthodoxe signature, il infuse dans ses collections à l'impulsion militaire, un esprit indéniablement intemporel bourré de spiritualité. Comme il le confiait à Vogue Hommes à l'issu de la remise du Prix Karl Lagerfeld : "Je m'amuse à prendre des éléments classiques du vestiaire masculin et j'essaie de leur donner un nouveau souffle en modifiant, par exemple, leur forme…". Un brillant avenir s'offre à lui.

© GoRunway

Alled-Martinez

Archie M. Alled-Martinez quitte son Espagne natale pour Londres en 2009, où il intègre la Central Saint Martins. Il y entame un Foundation Diploma in Art and Design et un BA Honours in Fashion Knitwear, avant d'être honoré en 2018 du Prix LVMH des Jeunes Créateurs de Mode, qui lui a permis de toucher 10 000 euros et d'intégrer le studio d’une maison du groupe LVMH pour un an. Pour sa collection printemps-été 2020, entièrement réalisée en tricot, Alled-Martinez imaginait un vestiaire de onze silhouettes qui défient les limites de cette technique utilisée en couture. Côté inspirations, on retrouve un esprit tout droit débarqué des années Palace et de ses icônes parisiennes à l'image de Jacques de Bascher. Au programme, des costumes parfaitement coupés, des tops fittés et des modèles à coutures apparentes, qui mettent en avant de nouvelles techniques de tricot et qui font la part belle à la couture moderne. C'est à Alled-Martinez que l'on doit, d'ailleurs, la combinaison à paillettes portée par Harry Styles sur la scène du Jingle Bell Ball à Londres en 2019. “L’équipe de Harry Styles m’a invité à créer un look à l’occasion d'un shoot pour le magazine Rolling Stone. Ils m’ont décrit en quelques mots l’ambiance et les références qu’ils souhaitaient mettre en avant (un style 70's, début des 80's notamment) ce qui, heureusement collait parfaitement à ma propre vision esthétique. Harry m’a donné carte blanche, ce qui est très rare lorsqu’on collabore avec des célébrités. C’est exceptionnel de voir un artiste aussi célèbre, en contrat avec l’un des géants de la mode, décider de travailler avec un jeune créateur. Ce n’est qu’en donnant sa chance aux nouveaux visages que l’univers de la mode réussira à évoluer et à aller de l’avant”, indiquait-t-il à Vogue. Une success story comme on les aime.

© Marc Medina

Mary-Kate et Ashley Olsen

Les sœurs Olsen se taillent une place de choix dans les hautes sphères mode avec The Row. Le lancement d’une ligne masculine en 2018, motivée par l’excellence sartoriale de Savile Row, prouvent ces informations. Il aura fallu douze ans, et divers discrets essais de menswear, avant que Mary-Kate et Ashley Olsen ne lancent une véritable ligne masculine. Une évolution naturelle pour la maison, dont le nom rend hommage aux tailleurs de Savile Row et n’a cessé de prouver sa justesse avec ses collections femme, qui prônent une mode minimaliste où la matière est reine et la coupe est maître. Avec l’obsession d’offrir ce que le prêt-à-porter compte de plus précieux, la marque s’est développée organiquement en un peu plus d’une décennie avec des collections antidotes à la mode jetable dont l’engouement n’a jamais cessé de grimper, jusqu’à être fréquemment épinglé de vestiaire rêvé par l’intelligentsia tatillon de la mode. Leurs essentiels masculins à la fois chic et minimalistes, composés de pantalons larges et sweats monochromes entre autres, ne peuvent que nous séduire.

© GoRunway

Chitose Abe

Chitose Abe, qui a grandi dans la préfecture de Gifu au Japon, fonde la marque Sacai en 1999, après avoir fait ses classes chez Comme des Garçons comme coupeuse et Junya Watanabe. Son style signature? Des vêtements XXL et effortless, twistés de patchwork de différents tissus avec lesquels la créatrice joue la géométrie. À son actif également, de multiples collaborations avec The North Face et Nike : les sneakers que Chitose Abe imagine avec la marque sportswear sont immédiatement des best-sellers et se retrouvent sold-out en l'espace de quelques secondes.

© GoRunway


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