XAV-19 : ce que l'on sait sur le médicament français contre la Covid-19 attendu cet été

La société nantaise Xenothera a développé un traitement médicamenteux contre la Covid-19 : le XAV-19. Réservé aux patients touchés par des formes modérées, ce candidat-traitement permettrait d’éviter l’aggravation de la maladie ainsi qu’un transfert en réanimation. On fait le point sur ce que l’on sait.

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La campagne de vaccination contre la Covid-19 continue de progresser en France. Près de 28 % de la population française a reçu au moins une dose d’un des vaccins anti-Covid selon la plateforme CovidTracker. Quatre sérums sont désormais disponibles dans l’Hexagone : le Pfizer/BioNTech, le Moderna, l’AstraZeneca et le Janssen.

Depuis près d’un an, de nombreux laboratoires et entreprises travaillent également sur des traitements médicamenteux pour soigner et prévenir des risques de formes graves de la maladie. C’est notamment le cas de Xenothera, une société nantaise. À l’automne 2020, cette dernière a débuté les essais cliniques de son médicament XAV-19, un anticorps polyclonal protecteur, qui déclenche une réponse immunitaire similaire à celle de l’homme. Il permettrait de neutraliser le virus, de réduire l’inflammation causée par l’infection et donc de diminuer les risques de tempête cytokinique.

XAV-19 : un médicament destiné aux patients touchés par des formes modérées de Covid-19

Dans un communiqué publié le 11 mai, l’entreprise a annoncé la signature d’un contrat de précommande de 30.000 doses de XAV-19 avec le gouvernement français. « Le contrat porte sur la fourniture du médicament à Santé publique France afin de pouvoir le mettre à disposition des patients français à la fin de l’été. Cet accord permet à Xenothera de démarrer dès maintenant la production industrielle des premiers lots en anticipation des résultats de l’essai clinique français Polycor attendus cet été et de l’autorisation par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) », a précisé la société.

Le candidat-médicament est réservé aux patients atteints d’une forme modérée de coronavirus. Son objectif ? Éviter l’aggravation de la maladie ainsi qu’un transfert en réanimation. « Quand on reçoit du XAV-19, on est protégé durant plus de dix jours, il diffuse dans les poumons, et empêche en particulier toute la pneumonie », avait expliqué Odile Duveaux, médecin et présidente de Xenothera à nos confrères de France 3 en février dernier.

L’entreprise Xenothera et le CHU de Nantes ont également mené une étude sur 398 patients touchés par une pneumonie modérée liée à une infection au SARS-CoV-2. En mai, les deux organismes ont indiqué avoir terminé la seconde phase de l’essai clinique « Polycor ». Les résultats de cette recherche seront dévoilés à l’été.

Le médicament XAV-19 est-il efficace contre les variants ?

Face à l’émergence des variants britannique, brésilien ou sud-africain, la question de l’efficacité des vaccins contre la Covid-19 est régulièrement soulevée. De son côté, le traitement de l’entreprise Xenothera fonctionne-t-il contre les nouvelles souches du coronavirus ? Selon la société nantaise, le médicament XAV-19 a une activité neutralisante contre les variants. « La particularité polyclonale du XAV-19 en fait un candidat-médicament particulièrement efficace (…) Ce point le différencie notamment des monoclonaux d’origine américaine actuellement délivrés sur les patients précoces souffrant de comorbidités », peut-on lire dans le communiqué de Xenothera.

Sur France 3, Odile Duveaux avait également indiqué que ce traitement est efficace contre les variants. « Nous, nous fabriquons un anticorps polyclonal, si un variant, une mutation du virus se développe dans la population, nous pouvons peut-être passer de 100 % d’efficacité à 99 %. Ce qui ne change fondamentalement rien, le virus étant reconnu par de nombreux aspects », avait-elle souligné.

Pour la présidente de Xenothera, la vaccination contre la Covid-19 doit être associée à des traitements qui permettent de soigner les patients touchés par des formes modérées et graves de la maladie. « Cela fait plusieurs mois que je rappelle que les vaccins c’est bien, mais avec des traitements. On ne peut pas se contenter de se vacciner, car on s’adresse à des gens qui ne sont pas malades mais risquent de le devenir. C’est important de protéger les gens qui ne sont pas malades, mais il faut aussi penser aux gens qui sont déjà malades, et pour eux ce n’est pas une question de vaccin, c’est une question de soin », avait affirmé Odile Duveaux.

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