Vulvodynie : comment traiter la "dépression du vagin" ?

La vulvodynie, aussi appelée « dépression du vagin », correspond à des douleurs et à un inconfort au niveau de la vulve. Cette pathologie peu connue du grand public a des conséquences sur le quotidien et la vie sexuelle de celles qui en souffrent. Mais quelles sont les causes de cette affection ? Comment est-elle diagnostiquée et prise en charge ? On fait le point.

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Les maladies gynécologiques affectent l’appareil génital de la femme, à savoir l’utérus, le vagin, la vulve, les ovaires et les trompes de Fallope. Certaines affections du système génital féminin sont désormais connues du grand public. C’est le cas de l’endométriose, du prolapsus, du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ou des fibromes utérins. Mais ces maladies ne sont pas les seules dont peuvent souffrir les femmes. Parmi les pathologies gynécologiques dont on parle peu, on retrouve le cancer de la vulve, le syndrome de Rokitansky mais aussi la vulvodynie, aussi appelée « dépression du vagin », Le terme vulvodynie se définit littéralement comme une « douleur de la vulve ».

Qu’est-ce que la vulvodynie ?

La vulvodynie correspond à une douleur de la vulve, sans cause identifiable. Cette douleur peut persister pendant plus de trois mois et même durer plusieurs années. La vulve est la partie génitale de la femme que l’on peut voir à l’extérieur du corps. Cette dernière est composée du vagin, des grandes lèvres, des petites lèvres, du clitoris, du périnée, de l’anus, des glandes de Bartholin ainsi que de l’orifice urétral et vaginal.

Selon la Société Française de Dermatologie, cette maladie résulte d’un dysfonctionnement du système de modulation de la douleur. « Normalement, la douleur est un signal d’alarme : elle prévient qu’il y a des lésions des tissus. Mais au cours de la vulvodynie, le cerveau reçoit l’information ‘douleur’ en l’absence de toute lésion tissulaire et les mécanismes de blocage de la douleur sont défaillants », peut-on lire sur son site.

Il existe deux types de douleurs qui peuvent parfois disparaître spontanément. La première, qui caractérise la « vestibulodynie », est provoquée par le contact, à savoir le toucher, la friction ou la pression, lors de rapports sexuels ou durant l’insertion de tampons, par exemple. Dans ce cas, la douleur est localisée au niveau du vestibule, soit à l’entrée du vagin. Ce type de douleur concerne principalement les jeunes femmes. « Les vulvodynies provoquées ont un retentissement psychologique et sexuel important », a précisé sur son site l’Association Française d’Urologie.

La deuxième forme, nommée « vulvodynie dysesthésique », touche l’ensemble de la vulve. La douleur apparaît de manière spontanée et peut être aggravée en cas de contact. Cette forme se retrouve essentiellement chez les femmes postménopausées.

Vulvodynie : quelles sont les causes ?

La cause exacte de la vulvodynie n’a pas été identifiée. Mais d’après la Société Française de Dermatologie, certaines maladies inflammatoires, telles que des cancers, des états précancéreux, le lichen plan ou des infections comme les mycoses récidivantes, peuvent provoquer des douleurs vulvaires persistantes. La Fondation pour l’éducation médicale continue (FMPE) a quant à elle indiqué que la cause de cette maladie pouvait être une hypersensibilité à la douleur des terminaisons nerveuses de la vulve et/ou d’une hyperactivité des muscles pelviens.

Quels sont les symptômes de la vulvodynie ?

La vulvodynie se manifeste par une douleur, qui peut être spontanée et constante ou survenir au toucher. Cette dernière peut être légèrement inconfortable certains jours et intense d’autres jours. Lorsque la douleur est intense, elle peut empêcher la femme qui en souffre de s’asseoir ou de dormir. La douleur peut être accompagnée :

  • D’une sensation de brûlure
  • De picotements
  • De tiraillements
  • D’une sécheresse
  • D’un endolorissement de la vulve
  • De tensions ou d’anomalies de la commande des muscles périnéaux qui entourent la vulve

D’après la Société Française de Dermatologie, les femmes atteintes de vulvodynie ont aussi plus tendance à souffrir de douleurs articulaires et musculaires, de douleurs du bas ventre et du syndrome du côlon irritable. Elles ont aussi fréquemment envie d’uriner.

Vulvodynie : comment la diagnostiquer ?

Pour diagnostiquer la vulvodynie, le médecin réalise un examen clinique. Il demande à la patiente d’effectuer des examens complémentaires pour exclure les causes inflammatoires, cancéreuses, infectieuses ou traumatiques des douleurs vulvaires persistantes. Il constate ensuite que l’examen de la patiente est normal. « Il est important que le médecin ne mette pas en doute la réalité de la douleur. (…) La vulvodynie peut être associée à une autre maladie (lichen, mycose récidivante). Le médecin établit alors que la maladie identifiée ne peut expliquer à elle seule la douleur persistante », a expliqué la Société Française de Dermatologie.

Comment traiter la vulvodynie ?

Pour prendre en charge la vulvodynie, le professionnel de santé doit prendre en compte les différentes conséquences de ces douleurs persistantes au niveau de la vulve. Le praticien peut proposer à la patiente de bien hydrater la muqueuse avec des lubrifiants durant les relations sexuelles, des œstrogènes locaux ou des crèmes hydratantes. Pour soulager la douleur pendant les rapports sexuels, le médecin peut lui prescrire un anesthésique local. Il peut également proposer et administrer à la patiente des antalgiques par voie orale.

Autre traitement : des séances de réeducation périnéale par un kinésithérapeute ayant connaissance de cette maladie. Ces séances permettent d’atténuer les spasmes des muscles. La patiente peut aussi avoir recours à certains dispositifs, tels qu’un coussin en forme de beignet, pour rendre la position assise plus confortable et éviter de s’asseoir sur la zone douloureuse. « L’acupuncture, notamment lorsque la douleur est constante, peut soulager les symptômes en ‘désactivant’ les fibres nerveuses nociceptives hyperactives », a spécifié la Fondation pour l’éducation médicale continue (FMPE).

La patiente doit aussi être suivie par un psychothérapeute. Au cours des consultations, elle va apprendre à faire face à ces douleurs vulvaires persistantes grâce à la relaxation, la méditation ou l’hypnose. La femme souffrant de vulvodynie et son partenaire peuvent aussi être accompagnés par un sexologue.

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