Voyage en Egypte : zoom sur Le Caire

Libérée de la tutelle européenne, la capitale égyptienne affirme son identité et ses particularités.

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A la recherche d’une salle de cinéma mythique

Le Metro, conçu dans un style Art déco par Thomas Lamb, l’architecte du Madison Square Garden, ouvre ses portes en 1939 dans le centre-ville, avec la projection d’Autant en emporte le vent. C’est une salle somptueuse avec loges, balcons et sièges rembourrés, dans laquelle le public afflue pour une rituelle « sortie au cinéma ». Des années 1930 jusqu’aux années 1970, alors que l’Egypte s’affirme comme une grande nation du septième art, les cinémas se multiplient dans la capitale. Au Metro, on programme principalement des films hollywoodiens, mais les productions nationales trouvent aussi leur place. Partiellement détruit par un incendie en 1952, il a été restauré et est toujours en activité.

Un palais d’inspiration cambodgienne

Avec ses façades de caractère et ses avenues plantées, le quartier d’Héliopolis semble sorti du sable comme une oasis dans le désert. L’industriel belge Edouard Empain qui a fait construire cette cité à partir de 1905, y possédait un incroyable palais, la Villa hindoue, inspiré du temple d’Angkor Vat.

Comme jadis au Café Riche

Ses vieilles tables en bois semblent figées dans le temps. Ouvert en 1908 sur l’une des plus grandes artères du centre-ville, entre la place Tahrir et la place Talaat-Harb, le Café Riche, qui porte le nom d’un célèbre établissement parisien, accueille dès sa création l’intelligentsia cairote. Les photographies en noir et blanc accrochées aux murs témoignent du passage des personnalités qui ont fait la renommée du lieu. C’est également dans sa cave que les acteurs de la révolution de 1919 se retrouvaient clandestinement. Point de regroupement lors du Printemps arabe, ce café raconte l’histoire artistique et politique de l’Egypte moderne.

L’incontournable Musée égyptien

Créé en 1902 et longtemps administré par des Européens, ce monument de style néoclassique trône place Tahrir, en plein cœur du Caire moderne. L’idée de rassembler et conserver les vestiges des fouilles archéologiques est née dès le milieu du XIXe siècle, soufflée par Champollion, déchiffreur des hiéroglyphes, au vice-roi d’Egypte. Quelque 120 000 pièces sont présentées dans plus de 50 salles, dont la pièce maîtresse reste le masque en or de Toutânkhamon. Celui-ci rejoindra, avec une grande partie des collections de l’institution cairote, le Grand Musée égyptien (GEM) en construction sur le plateau de Gizeh, près des pyramides. Une manière pour les Egyptiens de se réapproprier la préservation de leur patrimoine.

Mohamed Mahmoud Bey Khalil, l’enfant du pays

Né au Caire en 1877 dans une famille de grands propriétaires terriens, Mohamed Mahmoud Bey Khalil, juriste et politicien égyptien, est également connu comme grand collectionneur d’art. A Paris, où il est parti étudier le droit à la Sorbonne, il épouse Emilienne Luce. Ensemble, ils acquièrent de nombreuses pièces d’art moderne, des toiles impressionnistes… A l’époque, sa collection est l’une des plus belles du Moyen-Orient. Le musée qui porte son nom au Caire, ancien hôtel particulier bâti en 1905, situé dans le quartier de Gizeh, abrite plus de 300 pièces, dont des chefs-d’œuvre de Delacroix, Monet, Renoir, etc.

Article paru dans le numéro Femme Actuelle Jeux Voyages n°45 février-mars 2021

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