Violences conjugales : un millier de militants réclament l'exclusion d'Adrien Quatennens de La France Insoumise
« Nous, militantes et militants féministes de La France insoumise (LFI) (…) avec le soutien des féministes de toute la gauche, affirmons, à travers cette tribune, notre contestation des décisions prises par les dirigeants nationaux de LFI, ces dernières semaines. » Lundi 26 septembre 2022, plus d’un millier d’insoumis ont signé une tribune dans Le Monde. Tous dénoncent l’exclusion uniquement temporaire du député Adrien Quatennens, condamné à quatre mois de prison avec sursis et à 2 000 euros de dommages et intérêts pour des faits de violence sur son ex-conjointe, le mardi 13 décembre dernier.
Fin novembre 2022, l’épouse du bras droit de Jean-Luc Mélenchon, Céline Quatennens, dénonçait dans un communiqué des années de « violences physiques et morales » de la part de son conjoint. Lui, a reconnu des faits de violences et de harcèlement, notamment une gifle, mais a rejeté l’accusation de violences répétées.
Les militants LFI ne tolèrent « aucun agresseur »
Dans le texte relayé par le quotidien national, les activistes rappellent qu’il a été décidé qu’Adrien Quatennens, « sans transparence ni concertation démocratique », réintégrera le parti « après quatre mois d’exclusion et un stage de sensibilisation sur les violences sexistes et sexuelles ». Le parti se positionne pourtant souvent en défense des droits des femmes.
Face à cette décision, les militants du parti de gauche dénoncent un « système vertical privilégiant la protection des cadres dirigeants aux dépens des militants et des programmes ». Et demandent « une démocratie interne plus juste où les représentants seront nommés et légitimés par les militants et non pas essentiellement par le cercle restreint par le bureau national ». Autrement dit, les activistes souhaitent avoir leur mot à dire.
Pour eux, cette affaire montre que la gauche doit tenir ses « promesses » et ne doit faire aucune exception : « Agissez : oui, le privé est politique, aucun agresseur n’a sa place dans nos partis, nos organisations, nos institutions, dans nos hémicycles. » Réintégrer le député est, selon les signataires, « une atteinte décisive à [leurs] valeurs féministes ». C’est pourquoi les militantes et militants appellent à « l’insoumission ».
Adrien Quatennens dénonçait un « lynchage médiatique »
Le jour même de sa condamnation, le député LFI s’était défendu lors d’un entretien accordé à La Voix du Nord. Dans l’interview, le politique dénonçait alors un « lynchage médiatique » et « un acharnement disproportionné » à son encontre. Des éléments de langages classiques, systématiquement utilisés par les hommes médiatiques accusés de violences sexistes.
À la suite de cette prise de parole plusieurs insoumis avaient réagi, notamment François Ruffin, le 15 décembre sur RTL. Le député de la Somme avait pointé du doigt « un manque de retenue » de sa part. « Je suis sur le rapport au temps, ça demande du temps pour digérer cette décision de justice (…) Un temps de digestion aurait fait du bien », avait-il ajouté.
La tribune des militants, elle, conclut son texte en affirmant qu’il est enfin temps d’agir et « d’être à la hauteur » après avoir « créé l’espoir d’une union à gauche », faisant référence à la Nupes.
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