Violences conjugales : le 3919 va-t-il être supprimé ?
Ce mardi, le ministère chargé de l’Égalité femmes-hommes, a démenti les accusations du collectif #NousToutes concernant une prochaine suppression du 3919, numéro national gratuit et anonyme pour les femmes victimes de violences.
Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, la militante féministe Caroline De Haas a affirmé que le 3919 va être supprimé et remplacé par un autre numéro, à la suite d’un appel d’offres lancé par le gouvernement fin 2020.
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Le ministère dément la suppression du 3919
D’après le Huffington Post, le ministère chargé de l’Égalité femmes-hommes a démenti l’information de #NousToutes, le 12 janvier. « Il n’est aucunement question de supprimer le 3919 ou de changer le numéro », a-t-il affirmé, concédant que « le numéro est clairement identifié ».
Il n’est aucunement question de supprimer le 3919 ou de changer le numéro.
Mais l’affirmation du gouvernement reste très floue, puisqu’un changement, quel qu’il soit, devrait de toute manière intervenir courant 2021.
Un appel d’offres lancé en 2020
Tout part de l’appel d’offres lancé fin 2020 par le gouvernement concernant le 3919, pour passer à un marché public, ouvert à la concurrence et avec un nouveau cadre juridique. Ce changement doit se faire au détriment de subventions accordées à la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF), à l’origine du numéro, créé en 1992.
« Le cahier des charges définit les exigences attendues en matière de qualité de service », précisent le ministère de l’Égalité femmes-hommes. Selon le Grenelle des violences conjugales, la mise en concurrence doit permettre à la ligne d’écoute de fonctionner 24h/24 et 7j/7 – actuellement fermée à partir de 22h en semaine et 18h le week-end. Le numéro devrait également être accessible aux personnes sourdes.
#NousToutes a questionné le ministère d’Elisabeth Moreno sur le « futur nom de la marque » choisi. La réponse a été partagée dans un tweet du collectif : « La marque associée au service d’écoute est en effet en cours de définition et ne sera donc pas communiquée avant la date de remises des offres ».
Selon #NousToutes, cette réponse annonce un futur changement de numéro inévitable, et donc, l’impossibilité pour les femmes de joindre 3919, après des années de travail pour le faire connaître.
« Le 3919 est un numéro qui commence à être connu et reconnu partout en France », a pointé Caroline De Haas. « Ça fait des années qu’on se bat pour le faire connaître, qu’on le met partout dans les supports de communication. »
« En passant par une mise en concurrence, le gouvernement savait qu’il devrait supprimer le 3919. Cela va mettre en danger des milliers de femmes », poursuivent-elles.
Le 3919 est d’autant plus important que Marlène Schiappa a annoncé en début de semaine une hausse de 60% des signalements de violences conjugales pendant le deuxième confinement.
Selon la présidente de Solidarités Femmes, Françoise Brié, s’exprimant auprès de Ouest France, le numéro a reçu « 400 à 500 appels par jour lors du deuxième confinement, au lieu de 150 en période ordinaire ».
Une inquiétude pas nouvelle
En novembre 2020, la Fédération nationale Solidarités femmes s’était déjà mobilisée contre la décision du gouvernement de lancer un appel d’offres pour une mise en concurrence, demandant de renoncer au projet.
La pétition « #SauvonsLe3919, soutenons les associations de lutte contre les violences faites aux femmes » a déjà recueilli plus de 62.000 signatures. « Un marché public réduirait la qualité du 3919 qui apporte écoute, soutien psychologique, conseils, premières informations juridiques et sociales au service des appelantes et de leurs proches », écrivent-elles.
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