Verrue génitale : comment les reconnaître et s’en débarrasser ?

Les verrues génitales (ou condylomes) ne sont pas cancéreuses. On fait le point sur les symptômes et les traitements avec un spécialiste.

Restez informée

Verrue génitale (condylome) : de quoi s’agit-il exactement ?

La grande famille des papillomavirus se divise en deux catégories : les Human PapillomaVirus (HPV) oncogènes ou  » à haut risque  » et les HPV non-oncogènes.

Tandis que les premiers peuvent être impliqués dans le développement d’une pathologie cancéreuse (cancer du col de l’utérus, cancer de la vulve…), les seconds ne peuvent  » en aucun cas être à l’origine de lésions pré-cancéreuses  » affirme le Pr. Xavier Carcopino, médecin gynécologue.

Les HPV non-oncogènes 6 et 11 peuvent néanmoins provoquer l’apparition de verrues génitales – on parle aussi de  » condylomes génitaux  » ou (en langage médical) de  » condylomes acuminés « .

 » Les condylomes ne sont pas cancéreux : ce sont des lésions peu esthétiques, très contagieuses et parfois gênantes (s’il y a des frottements et/ou si elles sont volumineuses), mais pas dangereuses  » explique le Pr. Carcopino.

Condylome : comment reconnaître une verrue génitale ?

Attention ! Une verrue génitale (condylome) n’a rien à voir avec une verrue plantaire !

Après un temps d’incubation (c’est-à-dire : le délai entre l’infection par le papillomavirus et les premiers symptômes) de quelques semaines, on voit apparaître des lésions au niveau des organes génitaux externes : chez la femme, les condylomes s’observent sur les petites et grandes lèvres, dans la région périnéale et/ou dans la région péri-anale. Chez l’homme, les condylomes peuvent notamment apparaître sur le fourreau de la verge.

Visibles à l’œil nu, les lésions sont en relief, plus ou moins grandes et plus ou moins nombreuses : on peut avoir un seul condylome ou plusieurs. Les condylomes ne saignent pas, ils ne sont pas douloureux.

À savoir. Dans le langage courant, on parle parfois de  » crêtes de coq  » : cette expression populaire (de moins en moins utilisée) résume bien l’aspect des condylomes, qui semblent  » granuleux  » et bien délimités.

Condylomes : comment soigner des verrues génitales ?

Diagnostic. Le diagnostic des verrues génitales est clinique : il est posé par le médecin traitant, par le médecin gynécologue ou par le dermatologue-vénérologue.  » Il n’est pas nécessaire de faire une biopsie car les lésions sont très caractéristiques  » précise le Pr. Carcopino.

Traitements. Le traitement des condylomes est long : il repose sur l’administration de topiques locaux pendant plusieurs semaines. Le traitement de référence (imiquimod ou Aldara® en crème) dure entre 2 et 3 mois : «  il n’est pas toujours bien toléré et peut occasionner des brûlures  » remarque le gynécologue.

Problème : même après la fin du traitement, les condylomes peuvent récidiver.  » On peut alors envisager une intervention chirurgicale au laser (sous anesthésie) ou un traitement par cryothérapie  » note le Pr. Carcopino.

À savoir.  » À l’heure actuelle, aucune  » médecine douce  » n’a fait ses preuves contre les condylomes : les remèdes homéopathiques, l’aromathérapie, la phytothérapie… ne sont donc pas recommandés lorsqu’on souffre de verrues génitales  » précise le spécialiste.

Est-ce que les condylomes peuvent disparaître sans traitement ? Oui.  » En l’absence de traitement, chez certains patients, les condylomes disparaissent de façon spontanée : l’immunité finit par éliminer le virus à l’origine des verrues génitales. Mais ce n’est pas toujours le cas, et cela reste un processus très long  » répond le Pr. Carcopino.

Condylomes : peut-on avoir des rapports sexuels lorsqu’on a des verrues génitales ?

Attention ! Les verrues génitales sont extrêmement contagieuses : «  les condylomes sont l’infection sexuellement transmissible (IST) d’origine virale la plus fréquente  » souligne le gynécologue. La transmission se fait par simple contact peau à peau.

 » Si vous n’avez pas de partenaire sexuel stable et que vous souffrez de verrues génitales, le préservatif est indispensable à chaque rapport sexuel : il ne constitue toutefois qu’une protection partielle. La meilleure attitude à adopter, c’est l’abstinence le temps du traitement  » recommande le Pr. Carcopino.

Il est aussi possible de développer des condylomes lorsqu’on est en couple stable – c’est-à-dire : en-dehors d’un rapport sexuel contaminant :  » le virus HPV peut rester  » en sommeil  » durant des mois voire des années : les condylomes se développent alors à l’occasion d’une faiblesse immunitaire, lorsqu’on est fatigué, sous traitement immunosuppresseur ou pendant la grossesse  » explique le gynécologue.

 » Si vous êtes en couple ou que vous avez un partenaire sexuel stable et que vous souffrez de verrues génitales, le préservatif est classiquement conseillé à chaque rapport sexuel tant que les lésions ne sont pas traitées  » ajoute le spécialiste.

À savoir. Les vaccins Gardasil et Gardasil 9 protègent contre les condylomes : «  ces deux vaccins ont une efficacité documentée contre les HPV 6 et 11 responsables des verrues génitales  » explique le Pr. Carcopino.

Merci au Pr. Xavier Carcopino, gynécologue et vice-président de la Société Française de Colposcopie et de Pathologie Cervico-Vaginale (SFCPCV).

Source: Lire L’Article Complet