Véronique Tournet, présidente de La Brune & La Blonde : "Les jeunes acheteurs sont sensibles à l’origine des diamants"
Après une percée dans l’univers du diamant, Véronique Tournet, la présidente de La Brune & La Blonde entend briller à l’international. Et revendique des valeurs simples : production made in France, traçabilité et transparence.
Une heure de réveil ?
7 heures.
Le pitch de votre poste ?
Je suis «la Brune» de La Brune & La Blonde, qui va avoir 10 ans cette année. Quand vous créez une PME, vous devez savoir tout faire. Même si le développement passe par la capacité à déléguer, il faut être capable d’occuper tous les postes.
Des chiffres ?
Une équipe de 8 personnes pour un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros, dont 20 % à l’export. Notre marque, 100 % made in France de la conception à la fabrication, locale, est présente dans 130 boutiques.
Des défis pour demain ?
Continuer le développement à l’export, ouvrir des boutiques, accélérer le digital, penser à l’écologie : les jeunes acheteurs sont sensibles à l’origine des diamants. Je crois que la réponse n’est pas dans les pierres de synthèse, dont l’empreinte carbone est supérieure à celle du diamant naturel, mais dans la transparence, la traçabilité et le respect des travailleurs de la filière.
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S’il faut remonter à l’origine ?
Née en Corrèze, fille de gens de la terre, j’ai été élevée dans des valeurs simples : le travail, le respect des autres, le bon sens et la persévérance. Je n’oublierai jamais, enfant, la veille d’une récolte de pommes, une terrible tempête qui a tout emporté, même les arbres… Le matin, face à la dévastation, il a fallu tout recommencer.
Le fil rouge de votre parcours ?
Après une prépa HEC et la Skema Business School, j’ai cherché une expérience à l’étranger et décroché un poste de commerciale à Miami pour des produits de luxe français. De retour des États-Unis, j’ai rejoint Pilot Pen, le groupe japonais qui fabrique les sublimes stylos plume Namiki. Pendant six ans, j’ai développé l’identité de la marque et pris goût à cet univers de belles choses rares. Puis, j’ai suivi le master de l’IFM et suis entrée chez Mauboussin pour sept ans, avec un court passage chez Boucheron. Plus j’avançais, plus j’envisageais de créer ma propre entreprise.
Un mentor ?
Alain Némarq, le PDG de Mauboussin. Sa liberté de parole et d’action m’a appris que rien n’est impossible. Mais pour moi, les mentors sont tous ceux qui vous donnent des ailes et vous épaulent : la famille, les amis.
Un moment décisif ?
En 2011, je quitte le salariat pour créer La Brune & La Blonde. J’avais en tête cette phrase d’un de mes profs, simple et, pour moi, lumineuse : «la création d’entreprise est une vraie alternative à l’activité salariale.»
Des obstacles sur la route ?
Le concept même de nos bijoux : vendre un diamant nu, sans serti, et de surcroît percé, un sacrilège ! Mais cette intuition a été bien reçue par le public. Certains obstacles peuvent libérer : la maladie par exemple vous fait avancer en allant à l’essentiel.
Le podcast à écouter
Un moment off ?
Une fois par mois, un déjeuner avec quatre amis entrepreneurs. Nous échangeons dans une joyeuse bienveillance.
Un business mantra ?
Savoir se relever, encore et toujours.
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