Variants qui régressent selon Jean Castex : la mise en garde du Conseil scientifique
Les variants sud-africain et brésilien « ont tendance à régresser » en France, selon le Premier ministre Jean Castex. Qu’en est-il vraiment ? Selon un membre du Conseil scientifique, il faut faire preuve « d’une vigilance extrême ». Explications.
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Depuis plusieurs mois, l’émergence de nouveaux variants du Sars-Cov-2 inquiète. Et pour cause : en plus d’être plus contagieux, certains d’entre eux mettraient à mal l’efficacité des vaccins. C’est notamment le cas des variants sud-africain et brésilien.
« Le variant BR-P1 (brésilien, ndlr) présente un risque d’échappement immunitaire comme le variant SA (sud-africain, ndlr), mais à un moindre niveau », indiquait le Conseil scientifique dans un avis du 16 avril. Cet échappement immunitaire est marqué par une diminution de la sensibilité aux anticorps neutralisants conférés par la vaccination. Le Conseil scientifique a également précisé qu’« un risque d’extension du variant BR-P1 doit être pris en compte durant l’été 2021 ».
Pour limiter la circulation de ces variants sur le territoire français, de nouvelles restrictions ont été instaurées pour les voyageurs en provenance du Brésil, d’Afrique du Sud, d’Inde, d’Argentine et du Chili. Pourtant, lors d’un déplacement à l’aéroport de Roissy dimanche 25 avril, le Premier ministre Jean Castex a affirmé que « les variants notamment sud-africain et brésilien non seulement sont très peu nombreux sur le territoire national, mais ont même tendance ces dernières semaines à régresser ». Qu’en est-il vraiment ?
Variant sud-africain et brésilien : il faut être « d’une vigilance extrême »
Entre le 16 et le 22 avril, les variants brésilien et sud-africain ne représentaient que 4,8 % des contaminations dans l’Hexagone, selon la plateforme Géodes mise en place par Santé Publique France.
Mais dans certains territoires, les contaminations aux variants sont en hausse. En métropole, quatre départements sont particulièrement touchés par cette augmentation. Il s’agit de la Creuse, où le pourcentage de suspicions pour les variants sud-africain et brésilien atteignait 21,8 % entre le 16 et le 22 avril, de la Haute-Saône (27,1 %), des Vosges (13,2 %) et de la Moselle (16,4 %).
En Île-de-France, les contaminations aux variants ont également augmenté : elles atteignaient 12,5 % entre le 16 et le 22 avril, contre 3 % entre le 10 et le 16 avril. C’est aussi le cas en Seine-et-Marne (7,6 entre le 16 et le 22 avril, contre 4,2 % entre le 10 et le 16 avril) ou encore à Paris (9,7 % contre 7,3 %).
Un phénomène face auquel il faut être « d’une vigilance extrême », comme l’a expliqué sur Europe 1 le Pr Olivier Guérin, membre du Conseil scientifique et médecin au CHU de Nice.
Des variants plus résistants aux vaccins
Si la prudence reste de mise, c’est aussi parce que l’« on sait que le variant anglais domine lorsqu’il est confronté au brésilien ou au sud-africain et probablement à l’indien aussi, même si les données sont extrêmement parcellaires pour l’instant », a-t-il précisé.
Mais ce n’est pas tout : « Avec l’augmentation en charge de la vaccination – et c’est un élément essentiel dans la lutte contre le virus – on va du coup donner un avantage différenciel au brésilien, il faudra être extrêmement vigilant et bien maîtriser des clusters qui apparaîtraient avec ces variants qui sont plus résistants aux vaccins », a indiqué le Pr Olivier Guérin sur Europe 1.
Interrogé par Le Parisien, Matignon a indiqué que la « regréssion » des variants pointée du doigt par Jean Castex se basait sur des données moins récentes. « Nous sommes évidemment très attentifs à l’évolution des derniers jours, notamment en Île de France, mais il convient d’attendre quelques jours pour considérer qu’il y aurait au niveau national une remontée significative », a précisé Matignon au quotidien.
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