Vaccin contre la Covid-19 : les patients qui devront sûrement se faire injecter une troisième dose

Selon une étude, certaines personnes immunodéprimées ne produiraient pas assez d’anticorps contre le coronavirus après avoir reçu deux doses du vaccin contre la Covid-19. Pour augmenter leur réponse immunitaire, des médecins proposent d’administrer à ces patients une troisième dose du vaccin anti-Covid.

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Ils ont bénéficié d’une greffe d’organes, ils ont été soignés par une dialyse ou été traités par chimiothérapie. Les patients immunodéprimés font partie des individus prioritaires et éligibles à la vaccination contre la Covid-19. Ces personnes peuvent se faire vacciner dès maintenant car leurs défenses immunitaires sont affaiblies et ne répondent pas de manière adéquate aux infections. Elles sont donc considérées comme plus fragiles face à la Covid-19 et plus susceptibles de développer des formes graves de la maladie.

Le vaccin contre la Covid-19 ne serait pas assez efficace chez les patients immunodéprimés

Mais, selon une étude, publiée le 15 mars dernier dans la revue JAMA Network, les patients greffés pourraient être encore vulnérables face au virus, même après la vaccination. « Ces résultats de faibles réponses d’anticorps anti-spike chez les receveurs de greffes d’organes après la première dose du vaccin suggèrent que ces patients ont toujours un risque plus élevé de développer la Covid-19 malgré la vaccination », peut-on lire dans les travaux.

Yvanie Caillé, la fondatrice de Renaloo, une association de malades atteints d’insuffisance rénale, a indiqué à nos confrères du Monde, que « nombre de patients greffés ont une sérologie négative trois ou quatre semaines après la deuxième injection. »

Autre observation : « on constate que dès la première injection, et même après la deuxième, la réponse immunitaire est beaucoup moins élevée que dans la population générale. Certains patients ont fait des maladies Covid malgré deux injections », a déclaré à LCI le professeur Gilles Blancho, directeur de l’Institut de transplantation urologie-néphrologie (ITUN) au CHU de Nantes et président de la Société francophone de transplantation (STP).

Dans l’interview accordée à LCI, le professeur a expliqué que, selon « des études préliminaires », 45% des individus immunodéprimés avaient développé des anticorps contre le coronavirus après deux injections. Le reste des patients, soit 55%, pensait être immunisé et protégé alors qu’il ne l’était pas.

Une troisième injection, la piste envisagée par des médecins

La directrice du centre de vaccinologie Cochin-Pasteur, Odile Launay, a précisé au Monde que cette moindre efficacité des vaccins contre la Covid-19 chez les personnes greffées était « déjà connue pour les vaccins contre la grippe, l’hépatite B, le papillomavirus par exemple, ce qui oblige à opter pour des stratégies spécifiques en augmentant les doses ».

Les médecins ont ainsi envisagé d’administrer une troisième dose du vaccin anti-Covid pour augmenter la réponse immunitaire des patients immunodéprimés. « Dans un premier temps chez ceux pour qui il n’y a pas eu de production d’anticorps et peut-être, à terme, de l’élargir à tous les patients immunodéprimés », a spécifié le professeur Gilles Blancho Autre piste : « utiliser des vaccins avec des adjuvants, qui augmentent la réponse immunitaire », a développé Odile Launay.

Gilles Blancho a signalé que cette catégorie de la population devait continuer à respecter les gestes barrières et à se protéger contre la Covid-19, même après avoir été vaccinée, car leur niveau d’anticorps contre le virus n’est pas suffisamment élevé, « voire même inexistant pour certains ». Le professeur a aussi estimé qu’il était important d’identifier et de vacciner l’entourage de ces patients vulnérables face au virus.

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