Vaccin AstraZeneca en Europe : nos voisins sont-ils aussi réticents ?

La fiabilité du vaccin AstraZeneca a été confirmée par l’Agence européenne des médicaments (EMA), mais le sérum semble malgré tout susciter la méfiance des Français. Résultat : les doses de ce sérum ont du mal à trouver preneur. Qu’en est-il en Italie, en Allemagne ou en Belgique ? Tour d’horizon de la situation chez nos voisins européens.

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Les cas de thromboses survenus à la suite de l’injection du vaccin AstraZeneca avaient entraîné la suspension du sérum dans certains pays européens. L’Agence européenne des médicaments (EMA) avait ensuite affirmé que la balance bénéfice-risque du vaccin restait positive, mais cette suspension temporaire a laissé des traces.

Ainsi, 71% des Français ne font pas confiance au vaccin anglo-suédois, selon une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro parue le 8 avril dernier. Résultat ? Les doses de ce sérum ont parfois du mal à trouver preneur. A Nice par exemple, le 17 avril dernier, 58 personnes seulement se sont présentées pour 4.000 doses de vaccin AstraZeneca disponibles. Pourtant, les spécialistes ne cessent de répéter que ce vaccin est fiable. Les personnes âgées de plus de 55 ans n’ont pas « de raison d’être défiantes », car ce sérum est « sûr et efficace », a par exemple indiqué à France 24 le Pr Alain Fischer, président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale anti-Covid-19 (COSV).

Cette défiance reste néanmoins palpable, et c’est également le cas chez certains de nos voisins européens. Le Danemark a ainsi décidé d’abandonner le sérum AstraZeneca le 14 avril. Le lendemain, les autorités sanitaires norvégiennes ont recommandé à leur gouvernement de faire de même. Quid de l’Italie, de l’Allemagne, de l’Espagne ou encore de la Suède ?

Italie, Espagne, Allemagne… Le vaccin AstraZeneca suscite-t-il la méfiance ?

  • Italie

En Italie, où le vaccin AstraZeneca est réservé aux plus de 60 ans, l’inquiétude semble à première vue ne pas être de mise : en trois jours, plus de 25.000 doses du sérum ont été administrées en Sicile, révélait le quotidien italien La Republicca le 19 avril.

Cependant, « malgré les meilleurs efforts, qui ont certainement conduit à une croissance de la confiance dans AstraZeneca, le résultat défini comme brillant par les sources régionales a abouti à une administration globale de même pas 25 % des doses disponibles », nuançaient des syndicats régionaux.

  • Espagne

Les Espagnols, quant à eux, semblent être méfiants face au sérum anglo-suédois : 15 à 20 % des citoyens auraient renoncé à ce vaccin, indiquait le quotidien espagnol El Mundo le 10 avril.

Dans le pays, ce sérum est également réservé aux plus de 60 ans. Selon l’adjoint à la Santé Publique Antonio Zapatero, environ 60 à 70 % « des personnes appelées à se faire vacciner par AstraZeneca dans la communauté de Madrid ont annulé leur rendez-vous au cours des deux derniers jours », pouvait-on lire le 9 avril dans El Periodico, un quotidien catalan. Avant cette date, les annulations se situaient autour de « 2 ou 3 % », avait-il précisé.

  • Allemagne

En Allemagne, le vaccin AstraZeneca est réservé aux moins de 60 ans. Un sondage YouGov réalisé auprès d’environ 8.000 personnes dans sept pays européens entre le 12 et le 18 mars dernier révèle que 55 % des Allemands considéraient que ce sérum n’était pas sûr.

  • Belgique

Quid de la Belgique ? « Il y a une certaine défiance envers le vaccin AstraZeneca, c’est vrai, et en Wallonie et à Bruxelles on constate une moindre adhésion au vaccin. Mais un plus grand engouement a été constaté ces dernières semaines. Face à cette méfiance envers AstraZeneca, c’est vrai qu’on a pu avoir des difficultés à remplir les centres qui utilisent ce vaccin, mais les doses ont été utilisées », a indiqué le 19 avril au Soir le ministre bruxellois de la Santé Alain Maron.

  • Suède

En Suède, où le vaccin est réservé aux plus de 65 ans, certaines doses ne trouvent pas preneur : dans la région du Dalarna, située au centre de la Suède, 10 à 15 doses par jour finissent à la poubelle dans certains centres de vaccinations, comme le révèle RFI. Une centaine de doses seraient ainsi quotidiennement jetées dans tout le pays.

« Certaines personnes disent non avant même la visite, d’autres vont jusqu’à la porte. Le personnel passe beaucoup de temps à rassurer les gens, mais ce n’est pas toujours possible. Nous avons la responsabilité collective d’arrêter l’infection (…) Vous devez avoir confiance dans l’évaluation que font nos autorités. Lorsque des doses doivent être jetées, cela touche au cœur. Nous travaillons d’arrache-pied pour trouver d’autres patients qui peuvent prendre les doses », a déclaré au quotidien suédois Dagens Nyheter le Dr Maria Taranger.

  • Royaume-Uni

Le Royaume-Uni soutient quant à lui le vaccin AstraZeneca : selon un sondage dévoilé par le Daily Mail le 10 avril, 81 % des personnes interrogées affirmaient avoir confiance dans ce sérum. Les cas de thrombose recensés après l’injection du vaccin et sa suspension dans certains pays européens ne semblent donc pas avoir eu d’impact au Royaume-Uni.

L’Agence européenne des médicaments (EMA) a indiqué le 14 avril dernier qu’elle « surveillait les très rares caillots sanguins avec diminution des plaquettes sanguines qui se sont produits après la vaccination ». Elle « considère que les bénéfices globaux du vaccin continuent à l’emporter sur les risques chez les personnes vaccinées », a-t-elle également rappelé.

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