Une étude affirme qu’avoir des enfants rendrait moins heureux
Publiée jeudi, cette étude analyse le niveau de satisfaction de plusieurs foyers à travers le monde. Leurs résultats sont sans appel : plus les parents font d’enfants, plus leur bonheur diminue. En cause, notamment, la charge mentale que leur progéniture génère.
C’est une étude à contre-courant des discours normatifs sur la parentalité. Publiée jeudi sur le site Plos One, les quatre chercheurs polonais à l’origine de cette enquête ont sondé 7178 individus mariés à travers 33 pays dans le monde (Inde, Russie, Corée du Sud, Kenya…). Selon les résultats de leur enquête, plus il y a d’enfants dans une famille, moins les parents sont heureux en couple. Et cette affirmation est surtout valable pour les femmes.
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La charge mentale pointée du doigt
Pour les quatre universitaires, ce sont les femmes qui subissent des « pressions culturelles » pour s’acquitter des tâches liées à la maternité et à l’entretien ménager, tandis que les hommes subviennent « aux besoins de leur famille en dehors de la maison ». Ainsi, avoir plus d’enfants engendreraient plus de tâches ménagères pour les mères que pour les pères.
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Et pendant que les femmes s’occupent des enfants et de leur sécurité, les hommes, eux, passent plus de temps à « s’amuser et jouer avec leur progéniture ». Ils ressentent donc moins d’angoisse et plus d’émotions « positives » que leur conjointe. L’étude met en évidence ce déséquilibre entre les genres et affirme que ceux qui s’investissent le plus (à savoir, les femmes), éprouveraient une « détresse » plus grande que les autres.
Outre la charge mentale qui pèse sur les mères, les chercheurs ont découvert que plus les parents sont éduqués, plus avoir des enfants nuirait à leur bonheur en couple. Ceci s’expliquerait par une difficulté à « concilier les différents rôles » (celui de parent, d’amant et de salarié) en raison d’un manque de temps.
La religion influencerait positivement le lien entre parentalité et bonheur conjugal
Paradoxalement, la situation financière des parents ne change pas le résultat global de l’étude : avoir plusieurs enfants diminue le bien-être des parents, peu importe le niveau de vie. Pour les couples les plus précaires, cela se justifierait par « une difficulté à joindre les deux bouts », à cause du coût individuel de chaque enfant. Pour les plus aisés, les privations (abandon de certains rêves ou mise en pause d’une carrière par exemple) seraient particulièrement mal vécues.
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Face à ces résultats, seuls les parents croyants semblent heureux au sein d’une famille nombreuse, comme le montre l’étude. « De nombreuses communautés religieuses mettent l’accent sur les relations conjugales et familiales. Elles offrent également différentes formes de soutien aux parents », déclarent les chercheurs.
De plus, les croyants auraient tendance à moins considérer la maternité « comme un conflit interne entre les objectifs individuels et les obligations parentales ». Au contraire, la religion promeut les rôles traditionnels du père et de la mère et influencerait de manière positive le lien entre parentalité et bonheur conjugal.
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