«Un jour, ça va arriver»… Une catastrophe nucléaire au cœur d’une fiction

  • Le journaliste Geoffrey Le Guilcher publie « La Pierre Jaune », un roman fiction où il évoque un attentat sur l’usine nucléaire de La Hague (Manche).
  • Le site du Cotentin sert au stockage des matières nucléaires françaises. D’après un scientifique, un attentat dans l’une de ses piscines serait bien pire que Tchernobyl.
  • Le journaliste a imaginé l’intrigue dans le golfe du Morbihan, un coin qu’il connaît très bien.

C’est un scénario digne d’un blockbuster. Nous sommes en 2024 et la catastrophe que beaucoup craignaient se produit. Comme en septembre 2001, deux avions pilotés par des fanatiques islamistes viennent s’écraser sur une cible de choix. Après les tours jumelles à New York, c’est
l’usine nucléaire de La Hague​, dans le Cotentin, qui est visée.

Un nuage toxique vient irradier une bonne partie de l’ouest de la France et toute la population est invitée à décamper. Mais dans la communauté d’activistes de La Pierre Jaune, certains décident de rester sur place et de tenter de survivre au beau milieu de ce chaos. Ce scénario catastrophe né dans l’esprit du journaliste Geoffrey Le Guilcher constitue l’intrigue de son roman fiction La Pierre Jaune, qui se déroule dans la petite commune de Saint-Gildas-de-Rhuys, dans le golfe du Morbihan.

« Quand on étudie les catastrophes nucléaires, c’est comme de la science-fiction »

L’idée de cet ouvrage a germé dans l’esprit de ce jeune auteur quand il s’est penché sur des documents classés, découverts dans l’ordinateur d’Oussama Ben Laden. Le terroriste y cachait les travaux très sérieux d’un scientifique allemand, qui estime que les émissions radioactives d’un attentat dans l’une des piscines d’entreposage de l’usine de La Hague seraient 66,7 fois supérieures à celles de Tchernobyl.

« Quand on étudie les catastrophes nucléaires, c’est comme de la science-fiction. Toute la réalité change, tout le monde doit suivre. On ne sait plus si on a le droit de sortir, comment s’habiller, comment manger, on ne peut plus boire l’eau du robinet… C’est ça qui me fascine », explique Geoffrey Le Guilcher.

La question ce n’est pas de savoir si on va connaître une catastrophe mais plutôt de savoir quand »

L’homme a un goût pour les sujets qui fâchent. Après avoir infiltré un abattoir breton pendant quarante jours pour sortir le brûlant « Steak Machine », le journaliste s’attaque cette fois au délicat sujet de l’énergie la plus controversée au monde. « Nous avons 58 sites nucléaires en France. Pour moi la question ce n’est pas de savoir si on va connaître une catastrophe mais plutôt de savoir quand. Un jour, ça va arriver ».

« J’aimerais que chacun réfléchisse à sa réaction face à une telle catastrophe »

Dans sa fiction, l’auteur a choisi de s’immiscer dans une communauté marginale d’activistes quelque peu inspirée de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Un choix délibéré. « C’est un milieu écolo, qui s’intéresse souvent à la collapsologie et suit de près ces sujets de catastrophe. J’avais envie de voir si cela pouvait servir d’être un peu documenté pour survivre dans une zone contaminée ». Dans son ouvrage, il évoque par exemple les « traitements » au bleu de Prusse, qui permettent de minimiser la portée toxique du césium ou encore la nécessité de se raser les cheveux et les sourcils pour limiter l’exposition aux radiations.

Grand habitué de la Bretagne où il possède une maison de famille, le journaliste basé à Paris a choisi la charmante presqu’île de Rhuys comme théâtre de cette ZAD. D’abord parce qu’il connaît très bien le coin, mais aussi parce que la commune se situe à 300 km de l’usine de La Hague, qui se trouve elle-même à 300 km de Paris et de Londres. « Ce livre, je le vois comme une nouvelle manière de regarder le nucléaire. Je ne suis ni pour, ni contre, mais j’aimerais que chacun réfléchisse à sa réaction face à une telle catastrophe. Est-ce que je pars, est-ce que je reste ? Comment me décontaminer ? A qui faire confiance ? Toutes ces questions méritent d’être posées ».

Son ouvrage, tiré à 5.000 exemplaires par la maison d’édition qu’il a co-fondée, le journaliste le décrit comme « un roman d’anticipation réaliste ». Un récit bien ficelé qui laisse entrevoir ce qu’une telle catastrophe pourrait avoir comme impact sur nos vies. A côté de ça, le Covid-19 passe pour un non-événement.

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