Un député LREM s’excuse d’avoir insulté de "poissonnière" la députée LFI Mathilde Panot à l’Assemblée

La scène a eu lieu à l’Assemblée nationale, le mardi 2 février. La députée La France Insoumise du Val-de-Marne Mathilde Panot s’apprêtait à prendre la parole à la tribune de l’Assemblée nationale.

Son intervention a été interrompue par des insultes proférées par des députés : « La folle », « La poissonnière », largement audibles sur la vidéo postée sur son compte Twitter.

« Je ne laisserai pas passer »

« Ce n’est pas une question personnelle. C’est notre institution qui ne doit pas laisser passer ça », a réagi la députée auprès de l’AFP. Sur son compte Twitter, Mathilde Panot a demandé une « réaction immédiate du Président de l’Assemblée nationale.

Au moment où des députés l’ont qualifiée de « folle » et de « poissonnière », le président de la séance PS David Habib a déclaré n’avoir « rien entendu ». 

Franceinfo explique que l’élue a fait parvenir un courrier à Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Le 4 février, il a réagi dans un communiqué et « condamne fermement les propos tenus en séance publique à l’encontre de la députée Mathilde Panot. »

« Le sexisme n’a pas sa place dans notre société, encore moins dans l’expression d’un élu de la République, au sein même de la République », a-t-il affirmé en annonçant que le sujet sera évoqué le 9 février, lors de la conférence des présidents.

En réagissant dans une interview accordée à Brut le 3 février, la députée rappelle que l’insulte de « poissonnière » est « proféré contre les femmes depuis la Révolution française ». « Si je ne veux pas laisser passer cette histoire-là, ce n’est pas pour une raison personnelle, mais c’est parce que si on laisse, à l’Assemblée nationale, des parlementaires femmes se faire régulièrement insulter, alors on a une institution de notre République qui accepte le sexisme ordinaire, qui est le quotidien de toutes les femmes de ce pays ». 

« Je ne connais aucune femme politique qui n’en a pas été victime, sur ces petits propos minables qu’on a régulièrement, sur notre poids, notre apparence, nos cheveux, nos vêtements », poursuit-t-elle. 

Si on laisse, à l’Assemblée nationale, des parlementaires femmes se faire régulièrement insulter, alors on a une institution de notre République qui accepte le sexisme ordinaire.

Le député conteste l' »insulte sexiste »

Sur Twitter, le député LREM de la Vendée Pierre Henriet s’est excusé, mais à demi-mesure : « Si elle se sent à tort insultée. Je la prie de bien vouloir m’excuser. Au passage, je remercie ses camarades insoumis pour les centaines d’insultes dont ils me couvrent – de quel côté donc est le mépris ? »

Il a poursuivi en contestant l’aspect sexiste de son insulte : « J’étais excédé et mon propos n’est en rien une injure encore moins sexiste, c’est une expression pour dénoncer un comportement comme je le fais aussi pour ses collègues masculins. »

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