Tumeurs cérébrales chez les femmes : de nouvelles recommandations sur le Lutéran et Lutényl

Suspectés de favoriser l’apparition de tumeurs cérébrales chez les femmes, les progestatifs Lutéran et Lutényl ont récemment fait l’objet d’une enquête menée par l’Agence Nationale des Produits de Santé et du Médicament (ANSM).

Ce mardi 12 janvier, l’autorité de santé a dévoilé de nouvelles indications concernant ces deux médicaments.

Un sur-risque de méningiome avéré en cas de ménopause

« Compte tenu du sur-risque démontré de méningiome associé à la prise » de Lutéran et de Lutényl, ainsi que leurs dérivés, l’agence a mis à jour ses « recommandations portant sur l’utilisation de ces traitements et sur le suivi des femmes concernées ».

Résultat : ces pilules ne devraient plus être prescrites en cas de ménopause, d’irrégularités du cycle menstruel, de syndrome prémenstruel, de mastodynies légères (douleurs aux seins) et de contraception, car le « bénéfice-risque est considéré défavorable », juge l’agence.

Deux études épidémiologiques, menées sur plus de 3 millions de patientes, avait confirmé un sur-risque de développer des méningiomes, des tumeurs cérébrales qui dans 90 % des cas se révèlent bénignes, mais peuvent laisser des séquelles neurologiques. Les résultats avaient été présentés en juin 2020.

« Ainsi, les femmes traitées plus de 6 mois par acétate de nomégestrol ou de chlormadinone sont exposées à un risque multiplié respectivement par 3,3 et 3,4 par rapport au risque de base, puis par 12,5 à partir d’une dose cumulée correspondant à 5 ans de traitement pour l’acétate de nomégestrol et par 7 à partir d’une dose cumulée correspondant à 3,5 ans d’utilisation de l’acétate de chlormadinone », détaillait alors l’ANSM.

« Par ailleurs le risque de méningiome conduisant à une chirurgie intracrânienne augmente fortement avec l’âge : il est, par exemple, 3 fois plus élevé pour les femmes de 35 à 44 ans que pour celles de 25 à 34 ans », ajoutait l’autorité de santé.

Un avis favorable dans certains cas

L’ANSM précise cependant que lorsque les alternatives thérapeutiques ont « échoué » ou sont « contre-indiquées », le « bénéfice-risque est considéré favorable » pour une utilisation du Lutényl. De même pour les femmes connaissant des « hémorragies fonctionnelles, des ménorragies liées aux fibromes en pré-opératoire ou une mastopathie sévère ».

Pour le Lutéran, les critères sont similaires mais l’ASNM précise que l’utilisation de ce traitement est également « favorable » pour les femmes atteintes d’endométriose.

Elle invite par ailleurs les femmes qui utilisent, ou qui ont utilisé, un des deux progestatifs au cours de leur vie, à « discuter de la prise en charge avec un médecin à l’occasion d’une prochaine consultation de gynécologie » et à « être attentive aux symptômes évocateurs d’un méningiome ».

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