Trop addictive, les utilisateurs s’imposent des pauses sur TikTok

  • « Votre mission, si toutefois vous l’acceptez : ne pas passer plus de cinq minutes sur TikTok ». Non, cette phrase n’est pas tirée du dernier Mission Impossible, même si elle ne semble (presque) pas invraisemblable.
  • Selon une étude menée l’an dernier aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Espagne, les jeunes de 4 à 15 ans passent en moyenne 80 minutes par jour sur la plateforme.
  • 20 Minutes a recueilli les témoignages de ses lecteurs et ses lectrices qui partagent leurs trucs et astuces pour se détacher du réseau social.

C’est toujours les mêmes gestes. D’abord un scroll vers le bas. Toujours. Un scroll, un coup d’œil aux commentaires. Puis l’entrée dans la spirale. Celle qui va transformer vos cinq minutes de pause
TikTok en un long tunnel sans fin. Pour peu que vous lanciez l’application avant d’aller vous coucher, vous pouvez être quasiment sûr d’avoir des poches sous les yeux le lendemain.

Tout ça, c’est la faute de l’algorithme du géant chinois, si puissant qu’il devient difficile de s’en détacher. En quelques minutes seulement, il scanne vos goûts. Vous regardez plus des vidéos de chats que de chiens ? L’application va le détecter. Vous rigolez bien devant
des couples qui se prankent ? Préparez-vous à en découvrir des dizaines d’autres. Vous passez plus de temps devant certains challenges que d’autres ? TikTok le saura. En collant à vos goûts, le réseau social pousse le bouchon de la personnalisation. Conséquence : si vous ne voyez exclusivement que du contenu qui vous plaît, pourquoi arrêter de scroller ?

Vingt heures par semaine devant TikTok

Le caractère addictif de TikTok n’a pas échappé à celles et ceux qui ont vu le temps passé sur leur téléphone exploser. Audrey, une lectrice de 20 Minutes, s’en est rendu compte grâce à « bien-être numérique », une fonctionnalité qui liste les applications les plus utilisées de votre mobile. La jeune femme a « halluciné » devant le bilan de sa consommation : entre dix-huit et vingt heures de sa semaine étaient consacrées à TikTok ! « Complètement accro », Audrey essaye « d’y aller moins souvent, mais ce n’est pas facile. »

Florianne, elle aussi, a constaté qu’elle passait « beaucoup de temps sur TikTok » grâce à l’application « temps d’écran » de son iPhone. Pour ne pas accorder encore plus de place au réseau social dans ses journées, elle a décidé de supprimer l’application de l’écran principal de son téléphone et de désactiver les notifications pour éviter d’aller sur les lives. « Faire cela m’a beaucoup aidé à réduire le temps d’écran », conclut-elle aujourd’hui.

Des astuces pour se restreindre

D’autres internautes ont remarqué que les notifications leur forçaient la main. « On en reçoit beaucoup quand l’application considère ne pas avoir été sollicitée pendant un certain temps », note Gabin qui a alors décidé de les désactiver dans les paramètres de son téléphone. « J’ai donc pu éliminer ce biais qui pouvait m’attirer sur l’application », ajoute-t-il.

Laure, elle aussi, fait le constat de sa surconsommation de TikTok : « une heure passe en un instant… et le temps de le dire, on perd son après-midi », écrit-elle. Même si le réseau social lui permet d’enchaîner les vidéos de cuisine, de danse ou de sport, la jeune femme de 25 ans a décidé d’activer « un limiteur de temps » pour se forcer à lever les yeux de son écran.

Aux grands maux les grands remèdes

Toutefois, avec TikTok, il faut parfois employer les grands moyens quand une bonne dose de volonté ne suffit pas. C’est le bilan qu’a dressé Ambre, qui a essayé de restreindre son temps d’utilisation de l’application avant de se rendre compte que cela ne suffisait pas. « J’ai décidé de supprimer l’application en dépit du contenu souvent appréciable, témoigne-t-elle. Le côté aléatoire des vidéos rend Tiktok aussi addictif que chronophage. »

Virginie, quant à elle, lançait TikTok dès qu’elle avait cinq minutes de libres. Environ un mois seulement après avoir installé l’application, elle se résigne à lui dire adieu et à la supprimer de son téléphone. « Un week-end, j’y ai passé au moins une bonne heure et demie au moment de me mettre au lit et ça commençait vraiment à influer sur mon sommeil, regrette-t-elle. A J+35, je vis très bien sans. » On remarquera tout de même qu’elle a compté les jours depuis le début de son sevrage.

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