Travaux : comment les financer ?
Certaines aides publiques et les prêts bancaires dédiés facilitent le financement des chantiers d’aménagement et de rénovation. Nos pistes pour lancer vos travaux.
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Les pouvoirs publics subventionnent toujours les travaux d’amélioration de la performance énergétique des logements. Le montant des aides est désormais fonction des revenus du foyer fiscal et logiquement les plus modestes sont les plus aidés. D’autres financements accordés par les banques, éco-prêts et crédits travaux, permettent de cumuler au total plus de 100 000 € de budget pour améliorer le confort de son habitation tout en dopant sa valeur de revente. Voici nos conseils pour en profiter au mieux.
Des aides selon vos revenus
Pour les ménages les plus modestes, « MaPrimeRénov’ » et « Habiter Mieux ». Isolation thermique des murs, installation d’une chaudière à condensation à très haute performance, d’une pompe à chaleur (autre que air/air), d’une production d’eau chaude basse consommation, remplacement des fenêtres (dans la limite de 100 € par ouverture) : les travaux de rénovation les plus efficaces restent éligibles aux aides des pouvoirs publics. Toutefois, leur attribution est profondément réformée cette année. Pour les ménages dits modestes et très modestes, le crédit d’impôt de transition énergétique (CITE) est transformé en une prime baptisée « MaPrimeRénov’ ». Plafonnée à 20 000 € par logement, cette aide est versée dès la fin des travaux. Charge aux ménages éligibles d’en faire la demande auprès de l’Agence nationale de l’habitat (Anah). Cette nouvelle aide ne s’adresse qu’aux propriétaires de leur résidence principale, dont le logement doit être achevé depuis plus de deux ans. Dans le même temps, l’Anah a fait évoluer son programme « Habiter Mieux Sérénité ». Cette subvention s’adresse aux ménages modestes et très modestes propriétaires occupants d’un logement de plus de quinze ans. Pour les ménages très modestes, l’aide atteint 50 % du montant des travaux (hors taxes), dans la limite de 10 000 €. S’ils améliorent la performance énergétique du logement d’au moins 25 %, une prime pouvant atteindre 2 000 € vient s’y ajouter.
A savoir. Pour les ménages modestes, la subvention atteint 35 % des travaux HT, dans la limite de 7 000 € et la prime, en cas d’amélioration de la performance de 25 %, peut atteindre 1 600 €.
Pour les revenus intermédiaires, un crédit d’impôt. Les foyers aux revenus dits intermédiaires (environ 60 % des ménages) bénéficient encore et jusqu’à la fin de l’année du crédit d’impôt de transition énergétique, dans une version modifiée cependant. Le taux de réduction d’impôt de 30 % est remplacé par un montant forfaitaire variable selon les travaux réalisés. Par exemple 15 €/m2 pour l’isolation thermique des murs, ou encore 3 000 € pour l’installation d’une chaudière à bois. Le plafond des dépenses éligibles sur cinq ans consécutifs est lui aussi revu à la baisse : 2 400 € pour une personne seule (contre 4 000 € auparavant), 4 800 € pour un couple (au lieu de 16 000 €), et 120 € (au lieu de 400 €) par personne à charge supplémentaire.
A savoir. Les 20 % des ménages les plus riches sont, quant à eux, éligibles au CITE forfaitisé uniquement pour l’isolation thermique des murs et l’installation d’une borne de recharge pour véhicule électrique.
Les bons financements
Eco-PTZ, pour tous les propriétaires. Prolongé jusqu’en 2021, l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) est accessible aux propriétaires occupants comme aux bailleurs, sans conditions de ressources. Et il peut désormais financer des travaux dans les logements de plus de deux ans, alors qu’il était auparavant réservé aux biens achevés avant 1990. Bonne nouvelle : il n’est plus nécessaire de réaliser un bouquet de travaux pour y prétendre. Un seul type d’action suffit, parmi une liste élargie, puisqu’elle comprend désormais l’isolation des planchers bas. Vous pouvez également choisir d’engager une rénovation énergétique globale de votre logement. Dans ce cas, c’est le gain généré par les travaux en termes de dépenses d’énergie qui conditionne votre droit à ce financement. La durée de remboursement a aussi été allongée : elle peut aller jusqu’à quinze ans quelle que soit la nature des travaux.
A savoir. On peut recourir à un éco-PTZ complémentaire pour le même logement, dans les cinq ans suivant l’émission du premier éco-prêt, à condition toutefois que le total des deux prêts n’excède pas 30 000 €. Une mesure destinée à vous permettre d’étaler vos dépenses dans le temps.
De 7 000 à 30 000 €, sans intérêts. Le montant maximal du prêt dépend du nombre de travaux. Vous avez droit à 7 000 € si vous réalisez une seule action parmi les six catégories prévues, 25 000 € pour deux types de travaux (ou pour des travaux ayant donné lieu à une prime de l’Anah), 30 000 € pour trois actions ou plus, ainsi que pour une rénovation permettant d’atteindre une amélioration de la performance énergétique globale minimale du logement.
A savoir. Les travaux éligibles sont à peu près semblables à ceux ouvrant droit au CITE, et le prêt peut en outre financer les aménagements induits par les travaux d’économies d’énergie. Par exemple, si l’isolation des murs nécessite de déplacer les radiateurs de chauffage, cette opération pourra entrer dans l’enveloppe de travaux financés par l’éco-PTZ.
Négocier avec la banque. Les intérêts de l’éco-prêt à taux zéro sont pris en charge par l’Etat et aucun frais de dossier ne peut être facturé. Toutefois, les établissements bancaires qui les commercialisent peuvent soumettre l’octroi de cette avance à la souscription d’une assurance décès-invalidité. Celle-ci est calculée en fonction de votre âge et varie selon les établissements. Et même si les banques ont passé une convention avec l’Etat pour distribuer ces prêts, elles ne sont pas obligées de vous les accorder si elles jugent que vous ne présentez pas des garanties de remboursement suffisantes. A vous de faire jouer la concurrence donc. Attendez-vous également à vous soumettre à un certain formalisme. Il convient de remplir un formulaire « devis » avec l’artisan ou l’entreprise RGE (reconnue garante de l’environnement) choisie. Ce formulaire doit être remis à la banque, accompagné des devis portant les caractéristiques techniques des matériaux et des équipements, de même que les attestations des professionnels prouvant qu’ils sont bien labellisés RGE. Une condition obligatoire pour l’éligibilité à l’éco-PTZ.
A savoir. Vous disposez de trois ans après l’émission de l’offre de prêt pour réaliser les travaux. Lorsqu’ils sont achevés, vous devez transmettre à la banque le formulaire « factures », accompagné de ces dernières.
A défaut ou en plus, un prêt travaux. Les prêts travaux des banques sont des crédits à la consommation dédiés à la décoration, la rénovation, l’isolation… Ils sont souvent proposés à un taux d’intérêt inférieur à celui des crédits à la consommation classiques, soit actuellement un taux annuel effectif global de 2 % environ. Ils sont envisageables pour tout financement inférieur à 75 000 € et dont le remboursement peut s’étaler sur dix ans. Il ne s’agit pas de prêts affectés pour lesquels la banque paie directement le vendeur d’un produit ou d’un service pour vous : l’argent est versé sur votre compte bancaire, charge à vous de régler ensuite vos dépenses. Attention, devis, bons de commande et factures peuvent vous être demandés par la banque ou l’établissement prêteur dès que l’emprunt dépasse 8 000 €. Si le montant de vos travaux est supérieur 75 000 €, un crédit immobilier s’impose.
A savoir. Si vous possédez un CEL (compte épargne logement) et/ou un PEL (plan épargne logement), vous pouvez aussi obtenir un prêt pour le financement de travaux à des taux d’intérêt privilégiés ainsi qu’une prime d’État de 1 525 € maxi pour les PEL ouverts avant le 1er janvier 2018.
Un accompagnement gratuit
Les pouvoirs publics ont mis en place le portail faire.fr (pour « faciliter, accompagner et informer pour la rénovation énergétique »). Des conseillers vous y renseignement sur la liste des professionnels qualifiés RGE proches de chez vous (les seuls agréés pour bénéficier des aides publiques), sur les travaux à réaliser en priorité dans votre logement, ainsi que sur les subventions auxquelles vous pouvez prétendre. Mieux encore, ils vous accompagnent gratuitement dans toutes les étapes d’avancement du chantier. Contact sur le site faire.fr ou par téléphone au 0808 800 700. Rendez-vous ensuite dans l’un des 400 espaces conseils.
Privé et public : des aides cumulables
MaPrimeRénov’, le CITE et le dispositif Habiter Mieux sérénité de l’Anah, pour lesquels vous pouvez être éligibles, sont cumulables avec le chèque énergie, mais également avec les aides privées, comme les certificats d’économie d’énergie (CEE) versé par les fournisseurs d’énergie, ainsi qu’avec les aides d’Action Logement et les aides des collectivités locales. Sans oublier l’éco-prêt à taux zéro (éco- PTZ) bien sûr. Tous les travaux de rénovation énergétiques éligibles bénéficient aussi de la TVA à taux réduit à 5,5 % (au lieu de 10 % pour les autres travaux), à la fois sur le coût du matériel mais aussi sur celui de la main d’oeuvre.
Revenus annuels à ne pas dépasser pour prétendre aux aides*
L’avis de l’experte
Le montage de dossier s’effectue sur maprimerenov. gouv.fr, avec l’engagement que l’aide sera versée sous quatre mois après la fin des travaux (hors demande d’acompte). Le ministère prévoyait avant le confinement le traitement des dossiers déposés depuis janvier dès début avril et promettait des délais raccourcis pour ceux déposés plus tard dans l’année. Il suffit de créer son compte sur le portail à l’aide d’une adresse mail et de ses informations fiscales, d’y enregistrer sa demande de prime avec le ou les devis de professionnels certifiés RGE. Si la demande est acceptée, vous recevez une confirmation d’attribution de l’aide et son montant, et pouvez commencer les travaux. Dès ceux-ci réalisés, il suffit de transmettre facture et RIB sur son compte en ligne pour recevoir le versement de la prime.
Merci à Ann-Gaël Beard, vice-présidente de l’association de consommateurs CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) et conseillère Espace Info Energie du réseau Faire.
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