Traitement de la Covid-19 : ces 5 antidépresseurs réduiraient significativement le risque de forme grave
Des chercheurs de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ont récemment suggéré que cinq antidépresseurs pourraient avoir un rôle protecteur contre les formes sévères de coronavirus. On fait le point.
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La Covid-19 peut entraîner des symptômes bénins comme de la toux, de la fièvre, des maux de gorge, une perte du goût et de l’odorat ou de la diarrhée, mais certains patients développent des formes sévères de la maladie. Les individus dits à risque sont les personnes âgées de plus de 65 ans ainsi que celles avec des comorbidités (diabète, cancers, maladies chroniques).
Les antidépresseurs ont-ils un effet protecteur sur les formes graves de coronavirus ?
Une récente étude de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a suggéré que certains traitements par antidépresseurs pourraient prévenir des formes graves de Covid-19. Les travaux ont été publiés dans la revue Nature Molecular Psychiatry. Cette recherche est née d’un constat de Nicolas Hoertel, psychiatre, enseignant, chercheur à l’AP-HP, à l’Université de Paris et à l’Inserm. Le médecin travaille au service psychiatrie de l’hôpital Corentin Celton qui comptabilise 80 lits. Pour l’heure, seulement quatre de ses patients ont développé des symptômes sévères du coronavirus.
« Et le nombre de patients présentant un Covid-19 reste inférieur aux soignants du service infectés. Cette observation est confirmée par les données d’un hôpital à New York et d’autres services de psychiatrie en France », a souligné le chercheur à nos confrères de 20 minutes. Le spécialiste a également précisé que « les patients hospitalisés en psy ont souvent d’autres comorbidités par exemple des troubles cardiaques. Par ailleurs, notre service de psychiatrie reçoit beaucoup de personnes âgées. On ne comprenait pas… Mais une hypothèse a émergé : une protection de certains psychotropes vis-à-vis du Covid-19″.
Une diminution de 40% des risques d’intubation et décès
Pour les besoins des recherches, les scientifiques ont observé 7.230 patients touchés par le virus. Ces derniers ont été admis dans des centres hospitaliers dès le début de l’épidémie, le 24 janvier jusqu’au 1er avril 2020. 345 malades étaient déjà sous antidépresseurs.
Les chercheurs ont donc constaté que les risques d’intubation et de décès ont diminué de 40% chez les patients qui étaient sous antidépresseurs par rapport aux autres malades. « Avec des analyses complémentaires, on a remarqué que l’effet n’était pas le même selon les molécules. Pour cinq antidépresseurs – fluoxétine (Prozac), paroxétine, escitalopra, venlafaxine et mirtazapine – la réduction du risque oscille entre 42 % et 78 %. Pour d’autres antidépresseurs en revanche, il n’y a pas d’effet protecteur », a expliqué Nicolas Hoertel à 20 minutes.
Selon le psychiatre, les antidépresseurs pourraient être utilisés sur une courte durée allant de 10 à 15 jours afin d’éviter les formes graves de coronavirus. « Nous connaissons ces molécules depuis des décennies. Et on sait qu’elles sont très bien tolérées sur des sujets assez âgés. Les effets indésirables existent, mais ils sont légers pour l’immense majorité des patients », a rassuré Nicolas Hoertel. Pour l’heure, d’autres essais sont menés afin de vérifier leurs conclusions.
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