Tout savoir sur le manchot empereur
Ce seigneur de l’Antarctique a développé des capacités étonnantes pour survivre dans l’environnement le plus hostile du globe.
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Une colonie bien organisée
Pendant une partie de l’année, ce palmipède passe ses journées dans l’eau glacée à la recherche de nourriture. Lorsque la période de reproduction arrive, il rejoint la banquise où il vit en colonies. Elles sont une trentaine à cohabiter sur la banquise côtière de l’Antarctique. Chacune compte en moyenne entre 2 000 et 3 000 individus, mais la plus importante regroupe près de 100 000 spécimens.
Un oiseau nageur
Plus grand que son cousin le manchot royal, d’où son épithète d’empereur, cet oiseau altier, au dos gris foncé et au ventre d’un blanc immaculé, mesure jusqu’à 1,20 mètre. Ses membres antérieurs, plats et rigides, le rendent inaptes au vol. Ces ailes réduites ont poussé l’ornithologue Brisson à lui attribuer le nom de « manchot » en 1760. Rappelant les nageoires des cétacés, elles en font un excellent nageur.
Une vie de privations
Entre le moment où il rejoint le site de reproduction et l’émancipation de son poussin, l’empereur ne s’alimente pas. De ce fait, il passe près de la moitié de l’année à jeûner ! A la fin de la couvaison, le mâle a ainsi perdu 40 % de son poids. Cette résistance au jeûne est rendue possible par sa capacité à se constituer d’importantes réserves de graisse. Alors qu’il ne dispose d’aucun moyen de subsistance sur la banquise, la mer libre offre au manchot krill, poissons, céphalopodes…
Une parade en musique
Le chant nuptial, caractérisé par une alternance de sons et de silences, est primordial dans la parade des couples qui se forment pendant le cycle de reproduction. Il s’agit moins d’un moyen de séduction que de reconnaissance. Chaque chant étant unique, il permet, en effet, à l’oiseau de retrouver facilement son partenaire parmi les milliers d’individus peuplant la colonie.
Paré pour affronter les grands froids
Vivant exclusivement sur la banquise, le manchot empereur est tout à fait adapté à la rigueur du climat polaire. Il possède le plumage le plus dense de tous les oiseaux. Rigides et imbriquées entre elles, ses plumes n’offrent aucune prise au vent. A leur base, un duvet complète l’isolation thermique de l’animal ainsi qu’une épaisse couche de graisse. Son système vasculaire particulier lui permet, en outre, de maintenir sa température corporelle à 38 °C, même lorsqu’il fait -40 °C.
Maman pond et papa couve
La terre recouverte de glace représente un danger pour l’œuf unique du manchot. Ne construisant pas de nid, il doit déployer des trésors d’habileté pour le préserver d’un contact prolongé avec le sol gelé, qui leur serait fatal. Au printemps, après avoir pondu, la femelle place sa progéniture sur ses pattes et va la déposer à petits pas sur celles du mâle. Pendant soixante-cinq jours, c’est lui seul qui va assumer la couvaison. Il cale l’œuf dans un repli de peau sous son abdomen qui le protège parfaitement du froid.
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Article paru dans le numéro Femme Actuelle Jeux Animo n°4 novembre-décembre 2020
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