Torturé, séducteur… « The Crown » donne une autre image du prince Philip
- Deux pas en retrait, il a fidèlement accompagné la reine Elisabeth pendant plus de 73 ans.
- Loin de s’effacer, le prince Philip, décédé ce vendredi peu avant son centième anniversaire, était resté impétueux, malgré le sacrifice de sa carrière et les lourdeurs du protocole.
- Sur quatre saisons, la série The Crown a réussi à donner de l’épaisseur à ce personnage central de la famille royale britannique.
La série à succès The Crown a permis au grand public international de découvrir l’homme derrière le titre. Membre senior de la famille royale britannique,
le prince Philip est mort ce vendredi à l’âge de 99 ans au château de Windsor, trois semaines après avoir passé un séjour à l’hôpital pour
une infection puis un problème cardiaque, a annoncé le palais de Buckingham. S’il a passé sa vie au second plan, éclipsé par son épouse la reine Elisabeth II, la série
Netflix a su rendre hommage à ce personnage pourtant central de la famille royale.
Retour sur cinq faits marquants que les téléspectateurs ont pu découvrir en visionnant la série devenue culte.
Abandonné dans son enfance
Né à Corfou le 10 juin 1921 avec les titres de prince de Grèce et du Danemark, le prince Philip n’a pas eu une enfance heureuse. Abandonné par ses parents, il est envoyé dans une école anglaise avant d’être recueilli chez une de ses sœurs, puis envoyé dans le pensionnat écossais Gordonstoun où il a reçu une éducation à la dure. La saison 3 de The Crown consacre un épisode à sa mère, la princesse Alice de Battenberg, sourde de naissance, qui tombe dans le mysticisme. Diagnostiquée schizophrène, elle est internée avant de consacrer sa vie à dieu en se convertissant à la religion orthodoxe. Une abnégation qui rappelle celle du prince Philip pour Elisabeth II.
Pour pouvoir épouser la princesse en 1947, il renonce à son titre de prince de Grèce et du Danemark pour prendre la nationalité britannique et devenir duc d’Edimbourg peu avant son mariage, puis prince du Royaume Uni en 1957. Lorsqu’elle devient reine, il renonce également à sa carrière d’officier dans la Royal Navy. Orthodoxe, il accepte d’adhérer à l’anglicanisme et, pour faire plaisir à sa fiancée, arrête de fumer, rappelle l’AFP. La série décrit parfaitement combien il a été difficile pour lui d’accepter tous ces renoncements et le temps qu’il lui a fallu pour faire la paix avec le rôle qui lui a été attribué.
Un mari aimant (à défaut d’être fidèle)
L’amour du couple royal transpire de saison en saison. A croire que la reine Elisabeth II est l’une des seules de sa famille à avoir été réellement heureuse en amour, en comparaison à sa sœur la princesse Margaret et son fils le prince Charles, sommé d’épouser Lady Diana qu’il n’aimait pas. Des marques de tendresse aux sacrifices personnels, le prince Philip n’a jamais cessé de soutenir la reine. Il la surnomme « Lilibeth » quand il ne l’appelle pas carrément « mon chou », comme le révèle Stephen Frears dans une scène de The Queen. On voit le prince Philip dire à son épouse en entrant dans son lit, « pousse-toi, chou ! » (move over, cabbage !). Ce terme affectueux proviendrait d’une traduction littérale du « mon chou » français, pays où le prince Philip a vécu pendant son enfance. Grand amour de la reine, elle l’a décrit à plusieurs reprises comme son « roc ».
Un prince charmeur
The Crown évoque à de nombreuses reprises les rumeurs d’infidélités du prince Philip. Alors qu’il s’apprête à partir en Australie pour un « Commonwealth Tour », la reine Elisabeth II découvre dans ses valises un médaillon sur lequel apparaît une ballerine. La tournée elle-même est auréolée de rumeurs sur ses écarts de conduite. « On racontait beaucoup de choses, explique Stéphane Bern dans un article de Madame Figaro publié en 2017. On disait surtout que son meilleur ami et secrétaire particulier, Michael Parker, lui amenait des show girls. Il y a certainement eu une duchesse ou deux… Je crois que tout le monde lui prêtait beaucoup, sans doute plus qu’il n’en a fait. » Sur plus de soixante-dix ans, aucune épreuve n’est parvenue à séparer le couple.
Un pilote d’avion assoiffé de liberté
Amateur de sensations fortes, le prince Philip apprend dès le début du règne à piloter, pour s’offrir quelques heures loin des contraintes. The Crown le décrit comme une tête brûlée lorsqu’il prend ses leçons de vol avec Peter Townsend, le premier amour -contrarié- de la princesse Margaret, la sœur d’Elisabeth II. Selon Point de vue, « son carnet de vol témoigne qu’il a piloté près de 6.000 heures, sur 59 machines différentes jusqu’au 11 août 1997, date de son dernier vol aux commandes d’un appareil, en Écosse, entre Carlisle et Islay ». Il se passionnait aussi pour l’équitation, le polo et les compétitions d’attelages.
Un père froid avec Charles
Les relations avec son fils aîné, Charles, sont peu chaleureuses. Philip, généralement décrit comme un père froid, décide d’envoyer le jeune Charles à Gordonstoun, austère pensionnat écossais où il fut lui-même élevé. « Un Colditz en kilts », a commenté Charles ultérieurement, en référence à la forteresse allemande pour prisonniers de guerre. The Crown se risque même à décrire une rivalité entre père et fils au moment de la mort de Louis Mountbatten -oncle maternel du prince Philip- dans un attentat de l’IRA. Ce dernier, qui avait pris le prince Philip sous son aile, a également joué un rôle de mentor pour le prince Charles, qui a un mal fou à trouver grâce aux yeux de son père. Une proximité que le prince Philip aurait reprochée à son fils, à en croire la série Netflix.
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