« The Offer » relate le tumultueux et périlleux tournage du « Parrain »
- The Offer est disponible ce jeudi sur la nouvelle plateforme de streaming Paramount +.
- Cette minisérie en 10 épisodes revient sur la genèse et le tournage rocambolesque du film oscarisé de Francis Ford Coppola Le Parrain.
- Une plongée savoureuse dans les coulisses du Nouvel Hollywood.
De quoi ravir les fans et donner envie à ceux qui n’ont pas encore vu le chef-d’œuvre de Francis Ford Coppola de le regarder ! Créée par Michael Tolkin (à qui l’on doit le scénario de The Player de Robert Altman), The Offer, disponible ce jeudi sur la nouvelle plateforme de streaming Paramount +, relate en 10 épisodes la folle histoire de la création d’un des classiques les plus acclamés du cinéma mondial, Le Parrain, sorti en 1972. Une savoureuse plongée dans les coulisses du Nouvel Hollywood au prisme d’un tournage aussi tumultueux que dangereux.
Un producteur prêt à tout pour faire son film
Racontée du point de vue du producteur Al Ruddy (Miles Teller, vu dans Top Gun Maverick et choisi comme remplaçant d’Armie Hammer, congédié en raison des accusations de viol dont il a fait l’objet), The Offer montre comment ce dernier a bataillé pour préserver l’intégrité artistique du film contre vents et marées.
« Al Ruddy était un outsider, à qui l’on a confié ce qui est devenu le plus grand film de tous les temps. Ce qui est unique, c’est qu’il ne s’est pas battu seulement contre le système des studios, mais aussi contre la vraie mafia. Ces enjeux de vie et de mort peuvent être saisis par le public, même s’il n’a pas vu Le Parrain », se réjouit Nikki Toscano, la productrice de la minisérie, que 20 Minutes a rencontré lors d’une table ronde au Festival de Télévision Monte-Carlo.
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Un gros travail de recherche documentaire
« Michael Tolkin a passé deux semaines à interviewer Al Ruddy et a recueilli quelque 140 pages d’anecdotes sur le tournage du Parrain », raconte Nikki Toscano. Nikki Toscano a travaillé avec Al Pacino sur la série Hunters : « Notre série est en grande partie le résultat d’anecdotes racontées à la première personne par Al Pacino », relate-t-elle, saluant un « conteur merveilleusement sincère ».
« Comme Le Parrain est sans doute le meilleur film jamais réalisé, il y a différentes versions sur qui s’attribue le mérite de quoi, qui était impliqué… C’était un des challenges, parce que la vérité n’est pas la même pour tout le monde », explique la productrice.
Pour démêler le vrai du faux, les scénaristes se sont appuyés sur des interviews de l’époque ou encore le documentaire sur Robert Evans, The Kid Stays in the Picture. « Il ne s’agit pas d’un documentaire, mais d’une fiction », martèle Nikki Toscano
Un portrait de Los Angeles en plein Nouvel Hollywood
La minisérie capte l’atmosphère électrique qui régnait au sein d’une industrie au moment où le Nouvel Hollywood poussait son estocade contre le cinéma formaté des studios. « The Offer raconte la difficulté de faire quelque chose à Hollywood, et encore plus quelque chose de bien », résume la productrice.
The Offer raconte comment le légendaire directeur de production Robert Evans (Matthew Goode vu dans Downton Abbey) a sauvé du désastre les studios Paramount en donnant son feu vert à des projets audacieux tels que Rosemary’s Baby, Chinatown, ou encore Le Parrain. La série donne aussi un aperçu de son mode de vie trépidant, marqué par les excès, la cocaïne et les frasques comme la liaison très médiatisée de son épouse Ali McGraw (Meredith Garretson) avec Steve McQueen lors du tournage de Guet-apens.
« C’était incroyablement méta de tourner sur un plateau de la Paramount où Le Parrain a été tourné. C’était une expérience incroyable pour tout le monde et honnêtement, c’était un peu trippant », s’amuse Nikki Toscano.
Deux femmes de l’ombre mises en lumière
La série met également en lumière deux femmes de l’ombre : Françoise Glazer, la future femme d’Al Ruddy (Nora Arnezeder vu dans Army of the Dead) et la secrétaire devenue agente Bettye McCartt (Juno Temple vue dans Ted Lasso).
Une manière de pointer la misogynie de l’industrie cinématographique : « On s’est senti incroyablement responsable par rapport à Betty, parce que c’était une femme, et qu’elle naviguait dans la sphère sexuelle de l’époque. Elle était en contact direct avec son patron, mais aussi avec Charles Bluhdorn. Quel genre de femme pouvait avoir une telle influence sur le patron de Gulf + Western en étant une secrétaire ? Nous avons décidé de ne pas compromettre sa relation avec Al Ruddy ou toute autre protagoniste de la série par une relation romantique », confie la productrice.
Un tournage particulièrement mouvementé
La minisérie suit l’achat des droits du best-seller de Mario Puzo (Patrick Gallo vu dans The Irishman), la lutte de Francis Ford Coppola (Dan Fogler vu dans Les Animaux fantastiques) pour imposer sa vision artistique et Al Pacino (Anthony Ippolito vu dans Nos coeurs meurtris) et Marlon Brando (Justin Chambers, Alex Karev de Grey’s Anatomy, au sommet de son art) à la distribution.
« Nous avons eu très tôt des discussions sur le casting d’acteurs pour incarner des figures aussi emblématiques. On a décidé de rester à l’écart de l’imitation et de trouver des acteurs qui capturent l’essence du personnage. Nous avons vu une tonne de personnes, en particulier pour les rôles de Marlon Brando et Al Pacino », détaille Nikki Toscano.
La série montre aussi comment l’usine à rêves a failli virer au cauchemar. Avant le début du tournage, la Ligue de défense des droits civiques des Italo-Américains, un groupe de pression, a lancé une campagne pour entraver la production du film. Ironie du sort, le président de cette organisation était Joseph Colombo, le parrain de la famille Colombo, l’une des cinq familles de la pègre new-yorkaise. « Al Ruddy avait plein d’anecdotes sur divers membres de la mafia de Vegas et de New York. Sa relation avec Joe Colombo [Giovanni Ribisi] a été la base de notre intrigue sur la mafia », explique la productrice, qui rappelle que le producteur du Parrain « aurait pu avoir à tout moment une balle entre les deux yeux ». C’est pourquoi les mots « mafia » et « cosa nostra » ne sont jamais prononcés dans Le Parrain.
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