« The Handmaid’s Tale » est-elle pertinente dans l’ère post-Trump ?
- Les trois premiers épisodes de la saison 4 de The Handmaid’s Tale sont disponibles ce mercredi sur OCS.
- Les trois premières saisons ont été perçues comme le miroir du mandat Trump.
- La série est-elle encore pertinente dans l’Amérique post-Trump toujours aux prises avec la pandémie ?
En trois saisons seulement, l’adaptation télévisée de The Handmaid’s Tale, le roman dystopique de Margaret Atwood, est devenue un phénomène culturel. Lancée en 2017 au début du mandat de
Donald Trump, la série de Hulu a été perçue par de nombreux commentateurs comme une métaphore des angoisses de l’Amérique. En plein mouvement
#MeToo, les costumes des servantes écarlates sont devenus le symbole de la lutte des féministes contre le système patriarcal. Mais le monde de 2021 est différent de celui qu’il était en 2017. Alors que les trois premiers épisodes de cette quatrième saison sont mis en ligne sur
OCS ce mercredi et diffusés ce jeudi à 20h45 sur OCS Max, The Handmaid’s Tale est-elle toujours pertinente dans l’Amérique post-Trump toujours aux prises avec la pandémie ?
La saison 3 de The Handmaid’s Tale s’est achevée sur une lueur d’espoir. June et d’autres servantes parvenaient à faire s’évader 86 enfants de Gilead vers le Canada. Un final qui avait fait naître chez le spectateur l’espoir d’une saison 4, sous le signe de la rébellion.
« Nous abordons maintenant les choses qui se présentent dans l’ère post-Trump »
« Une grande partie de cette saison consiste à attendre que les choses reviennent à la normale et à se demander : “pourquoi elles ne reviennent pas à la normale ?” », avait annoncé le créateur et showrunner de la série, Bruce Miller, lors d’un panel TCA, relayé par The Hollywood Reporter. Et d’ajouter : « Nous abordons maintenant les choses qui se présentent dans l’ère post-Trump. »
Au début de cette saison 4, on retrouve June (Elisabeth Moss), grièvement blessée, et les autres servantes renégates dans une ferme isolée, tenue par Mrs Keyes (Mckenna Grace), l’« épouse » d’un vieux commandant dépassé, qui a déjà subi à 14 ans de nombreux sévices sexuels.
De son côté, Tante Lydia doit rendre des comptes après l’évasion. Les Waterford (Joseph Fiennes, Yvonne Strahovski) sont toujours en détention à Toronto. Au Canada, l’ex-Martha Rita (Amanda Brugel), Emily (Alexis Bledel), Luke (O.T. Fagbenle) et Moira (Samira Wiley) œuvrent pour que les enfants sauvés par June trouvent un foyer et tentent de soigner leur profond traumatisme. « Gilead est en vous », semble dire en écho Tante Lydia (Ann Dowd).
« Nous semblons refléter les problèmes mêmes de la vie »
Une fois rétablie, June se lance avec l’aide de Mrs Keyes, douée pour l’empoisonnement, et d’une Jezebel (une prostituée) dans une opération de résistance, qui va tourner au fiasco. Plusieurs commandants sont morts et June, devenue l’ennemie publique n°1, ne va pas tarder à être capturée, et se retrouver, une nouvelle fois, dans les geôles de Gilead.
« Nous semblons refléter les problèmes mêmes de la vie, de la sécurité et des droits de l’homme avec lesquels nous luttons chaque jour dans les rues de ce pays », avait promis Warren Littlefield, le producteur de The Handmaid’s Tale.
A la lumière de ces trois premiers épisodes, cette saison 4 s’annonce une fois encore plus sanglante, plus violente et plus sombre que les précédentes. La série ferait-elle du surplace ?
« Gilead se soucie du pouvoir »
Pas exactement. L’Amérique post-Trump n’est pas celle dont rêvaient les Démocrates. L’ère Trump a laissé une Amérique plus que jamais divisée et la série capture les fractures de la société américaine. « Gilead ne se soucie pas des enfants, Gilead se soucie du pouvoir », reconnaît le commandant Lawrence (Bradley Whitford). Nouveauté, la dure réalité de Gilead apparaît désormais sans artifice.
Frontières fermées entre les États-Unis, où se trouve la République de Gilead, et le Canada, port du masque, surveillance policière, violences envers les femmes encore accrues… Si les trois premières saisons de The Handmaid’s Tale résonnaient avec l’Amérique de Trump, cette quatrième saison résonne aussi tristement avec notre triste époque de pandémie. Et si cette saison apparaît encore plus cruelle encore, c’est parce qu’elle montre un monde d’après où les lendemains sont loin de chanter.
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