Terrorisme : comment protéger nos écoles ?

Le récent assassinat d’un professeur de français dans un lycée d’Arras relance le dossier, sensible, de la protection de nos établissements scolaires, de leurs élèves comme de leurs enseignants…

Trois ans après la décapitation de Samuel Paty, à Conflans-Sainte-Honorine (78), Dominique Bernard, professeur de français au lycée Gambetta d’Arras (62) a été poignardé par Mohammed Mogouchkov, 20 ans, immigré russe radicalisé.

Les images prises par les élèves avec leurs téléphones portables, lors de cette terrible agression survenue le vendredi 13 octobre, ont aussi montré combien il a été facile au terroriste de pénétrer dans l’enceinte de l’établissement armé d’un couteau.

En urgence

L’école, qui selon Emmanuel Macron doit « rester un sanctuaire et un rempart contre l’obscurantisme » se révèle en vérité un lieu vulnérable, où n’importe quel fou radicalisé peut venir perpétrer les pires massacres. On savait déjà qu’en France, les intrusions de délinquants dans les collèges et lycées étaient monnaie courante. Et l’on découvre, effarés, que les terroristes peuvent aussi pénétrer au cœur des écoles de la République pour agresser et tuer.

Le ministre de l’Éducation, Gabriel Attal, a beau avoir déployé en urgence 1 000 personnels de prévention et de sécurité aux abords de 500 établissements, en ajoutant « que l’école ne se laissera pas terroriser« , on peut légitimement craindre que ces mesures ne suffisent pas. Qu’en pensez-vous commissaire ?

59 650 : c’est le nombre d’établissements scolaires (publics et privés) en France (source : ministère de l’Éducation nationale).

Mon avis : des moyens financiers !

Je recommande de suivre l’exemple de la région Auvergne-Rhône-Alpes, présidée par Laurent Wauquiez (LR), qui a débloqué des crédits dès 2017 pour installer des portiques devant la majorité de ses lycées publics, afin de mieux contrôler les entrées et les sorties. Ces systèmes de sécurisation anti-intrusion ont une réelle efficacité.

Mais dans la région des Hauts-de-France où s’est produite cette tragédie, ou en Île-de-France, combien d’établissements ne disposent que de clôtures dégradées, voire d’aucune enceinte ? Il faut instaurer un Grenelle de la sécurité scolaire : pourquoi ne pas créer une brigade de police dédiée à la surveillance des écoles et des lycées qui communiquerait avec les professeurs, le personnel administratif, les directeurs d’établissement et les élèves comme aux États-Unis ?

L’avenir ne nous laisse guère le choix. Avant de se défendre, il faut savoir se protéger. Et garantir ce qu’Emmanuel Macron appelle le « dernier sanctuaire contre l’obscurantisme », c’est se donner les moyens de mettre en œuvre cette protection : détecteurs de métaux, portiques, badges, présence à l’entrée et à la sortie des établissements scolaires de gardiens de la paix ou d’agents de sécurité armés, installation de systèmes de vidéosurveillance… Car aucun effet de manche ne suffira à protéger nos enfants et leurs professeurs.

Commissaire Vénère

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