"Terrible two" : 4 astuces pour gérer la crise des deux ans

La crise d’adolescence est souvent redoutée par les parents. Cependant, avant d’arriver à cette période de contestation, ils vont devoir faire face à une situation légèrement similaire. Cette dernière est appelée le « terrible two » ou la crise des deux ans. Mais que peut-on faire pour la gérer au mieux ? La psychologue spécialisée dans l’enfance, Julie Scouppe, donne des conseils pour surmonter cette étape.

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Si certains enfants sont sages comme des images, d’autres peuvent être décrits comme « difficiles ». Dans ce cas, les parents ont l’habitude de faire face à des cris, des pleurs, des bêtises ou encore des caprices. Mais à un certain âge, les crises peuvent être plus compliquées à gérer pour les parents. Un phénomène qui peut notamment se produire lorsque l’enfant a deux ans. À cet âge, il traverse une période appelée le « terrible two ». Cette étape, comparable à une sorte de petite crise d’adolescence, peut donner du fil à retordre aux parents.

« Terrible two » : de quoi s’agit-il réellement ?

Le « terrible two » correspond à la crise des deux ans. Cette dernière se caractérise par « un stade d’opposition » durant lequel l’enfant se met en colère, fait des crises et refuse d’écouter les parents. Selon la psychologue spécialisée dans l’enfance Julie Scouppe, le « terrible two » est une période charnière du développement de l’enfant.

En général, à deux ans, un tout-petit maîtrise la marche et commence à parler. Cette crise des deux ans, pendant laquelle l’enfant a besoin de s’affirmer, est « une continuité de son autonomisation », précise-t-elle.

« Il est important que l’enfant vive cette étape. La raison est simple : elle structure le développement de sa personnalité. Durant cette phase, il expérimente son individualité. Il se rend compte que c’est un individu à part entière, qu’il est différent des autres et qu’il a le droit et la possibilité de dire ce qu’il souhaite et ce qu’il ne veut pas », ajoute-t-elle.

« Terrible two » : à quel moment les crises se présentent-elles ?

Julie Scouppe explique que certains moments sont particulièrement propices à des crises. Ces dernières surviennent lorsque que les parents « demandent, exigent ou attendent quelque chose de l’enfant. »

Les repas peuvent par exemple provoquer ces crises car, dans ce cas, ce n’est pas l’enfant qui choisit de manger. Il exprime ainsi le fait qu’il n’est pas d’accord et qu’il refuse de manger en faisant une crise. Cela peut également se produire au moment du coucher ou du bain.

« Les transitions, à savoir les moments où l’on arrête une activité pour en faire une autre, sont souvent des sources de conflits. Néanmoins, les sorties, notamment les courses, peuvent aussi causer des crises car l’enfant est stimulé par des bruits et des odeurs, ce qui peut le perturber », développe la psychologue.

Crise des deux ans : comment se manifeste le « terrible two » ?

Le « terrible two » se manifeste par des refus et des oppositions, c’est-à-dire des « non » à répétition « pour tout et n’importe quoi », mais également par des colères. Ces manifestations permettent à l’enfant de montrer qu’il ne va pas bien ou d’exprimer son opposition ou son individualité. « Un enfant ne peut pas gérer ses émotions avant l’âge de 3 ans. Il les ressent mais ne les comprend pas, ce qui entraîne des crises », indique Julie Scouppe.

« Terrible two » : comment gérer la crise des deux ans ?

La crise des deux ans n’est pas évidente pour les parents qui ne comprennent pas « cette période assez nouvelle ». La psychologue spécialisée dans l’enfance donne quatre astuces pour la surmonter. Face à cette situation, elle conseille aux parents de :

  • Rester calme. « S’ils crient et surenchérissent, cela va alimenter la détresse de l’enfant. Lorsque le tout-petit est en pleurs ou en colère, il est perturbé. Il a ainsi besoin d’être rassuré », spécifie-t-elle. En clair, se mettre en colère contre son enfant peut être contre-productif.
  • Aider son enfant à mettre des mots sur ses émotions. Dans ce cas, on doit lui apprendre à identifier ce qu’il ressent car, durant les crises, il est submergé par ses émotions et ne saura pas les déterminer de lui-même. « C’est un apprentissage qui passe nécessairement par des adultes, à savoir les parents, qui sont ses modèles », précise la psychologue. Pour lui prêter main forte, on crée un moment apaisant et on peut lui dire : « Je vois que tu es énervé, je comprends ta colère mais il ne faut pas réagir comme ça ». Julie Scouppe recommande aussi de miser sur des cartes ou une roue des émotions. L’enfant pourra identifier et comprendre ce qu’il a ressenti grâce à des images.
  • Proposer à son enfant des solutions alternatives. On l’aide à réagir autrement. Pour cela, on lui propose plusieurs réactions. Lorsqu’il est en colère, par exemple, on lui suggère de souffler, de respirer ou de boire un verre d’eau au lieu de hurler.
  • Sanctionner un comportement intolérable. « On ne punit pas un enfant pour les émotions qu’il ressent mais pour un comportement qui n’est pas acceptable. Mais attention, il ne faut pas que la sanction soit humiliante ou rejetante. Il convient de toujours punir l’enfant avec une sécurité affective pour qu’il la comprenne. Cela permet aussi de préserver son estime de lui et de lui éviter de remettre en question sa valeur individuelle », déclare la psychologue. Elle explique qu’un tout-petit a besoin de limites car cela le rassure et lui permet de connaître « sa marge de manœuvre. »

Julie Scouppe conseille aux parents de toujours réagir de la même manière car un enfant a besoin de répétitions pour être rassuré.

Merci à Julie Scouppe, psychologue spécialisée dans l’enfance

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