TEMOIGNAGE. Thalia Breton : "Ce qui m’anime, c’est le désir de servir l’intérêt général"

Diplômée de l’ENA en 2020, Thalia Breton a rejoint le Conseil d’État et entend bien, en tant qu’agent public, répondre aux attentes des citoyens. A retrouver dans le reportage L’énarque est un humain (presque) comme les autres pour Infrarouge, lundi 24 mai à 23 h 05 sur France 2.

Pourquoi êtes-vous entrée à l’ENA, l’École nationale d’administration ?

Thalia Breton : Je travaillais déjà dans l’administration quand j’ai passé le concours et j’avais travaillé en ministère et en préfecture. J’ai eu envie de me diversifier et de progresser dans la fonction publique à des postes avec de plus hautes responsabilités. Je savais que l’ENA me permettrait d’acquérir de nouvelles compétences en matière de droit, de gestion ou encore de management.

Que vous a apporté l’ENA d’un point de vue plus personnel ?

J’ai appris une forme de résilience et d’investissement dans le travail, une capacité à m’adapter à des situations très diverses. J’ai découvert que j’étais endurante et persévérante face aux obstacles.

Que signifie pour vous "servir l’État" ? Ces dernières années, cela semble être synonyme de "servir le pouvoir".

Cela fait partie des stéréotypes qui touchent les énarques. Ceux ayant exercé des fonctions de pouvoir dans la sphère politique sont pourtant extrêmement minoritaires. Ce qui m’anime, et ce qui animait les personnes de ma promotion, c’est le désir de servir l’intérêt général dans l’État. L’État est un des outils au service de l’intérêt général. L’ENA n’est pas remplie de cyniques qui passeraient ce concours dans l’espoir de servir le pouvoir ou comme un tremplin pour une carrière politique. J’ai au contraire observé l’inverse. On fait tous le choix de servir dans la fonction publique pour répondre aux attentes des citoyens.

Avec tout le bien que vous pensez de l’ENA, comment réagissez-vous à sa disparition annoncée ?

Joker !

Vous êtes sortie dans les quinze premiers de votre promotion et avez ainsi pu choisir un poste au Conseil d’État. Dans le reportage, vous sembliez pourtant vous destiner à un poste en préfecture.

Je n’imaginais pas obtenir un tel classement et pouvoir choisir le Conseil d’État. J’ai fait des études de droit, j’aime énormément les questions juridiques. Le poste proposé à la section du contentieux était donc un choix évident. Mais il n’y a pas d’obligation de rester durant toute sa carrière au Conseil d’État. Au contraire, il y a des possibilités d’aller par la suite servir d’autres administrations. La fonction publique permet la mobilité et des carrières très diverses. Je n’ai pas du tout abandonné l’idée de travailler en préfecture.

Vous dites également ne pas vouloir "entrer dans le moule". Comment pensez-vous faire la différence ?

En gardant une certaine indépendance d’analyse, de pensée. En conservant un œil critique sur notre environnement et une connexion avec la vie réelle. Les dossiers que je traite actuellement sont en lien avec les préoccupations des citoyens et concernent par exemple l’éducation, les licenciements ou encore les professions médicales. Je reste donc très connectée à des sujets du quotidien.

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