TCA : les solutions pour en finir avec les troubles alimentaires

La bonne recette pour ne jamais souffrir de TCA consiste à éviter les restrictions alimentaires. Et s’ils sont déjà installés, il y a toujours moyen d’en guérir grâce aux progrès réalisés dans leur prise en charge.

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Les TCA (troubles du comportement alimentaire) surviennent chez des personnes très soucieuses de leur poids, des femmes dans plus de 90 % des cas. L’anorexie mentale, trouble le moins fréquent, se traduit par d’importantes restrictions aboutissant à une perte de poids excessive. La boulimie, par un besoin irrépressible de manger quantité de nourriture sans faim ni rassasiement. Et les compulsions, trouble le plus courant, par la consommation d’aliments apportant du plaisir, toujours en abondance. Les clés pour en venir à bout.

Renoncer aux régimes

Quand on suit un régime, on ne se fie plus à ses envies, à sa faim ou à son niveau de rassasiement : on s’en tient aux aliments et aux quantités « autorisés ». Plus le régime se prolonge, plus les sensations alimentaires peuvent se brouiller : on n’a plus faim avant les repas, on ne ressent plus de rassasiement quand on mange… Dès qu’on commence à se sentir très privée, la porte est ouverte aux compulsions. Dans le cas de l’anorexie, c’est plutôt le désir de manger sain qui est en cause, auquel ne sont pas étrangers les messages sanitaires faisant une distinction entre « bons » et « mauvais » aliments.

A savoir : les TCA ne surviennent que chez des personnes prédisposées. Des travaux de recherche récents montrent qu’ils peuvent être associés à des anomalies des neurotransmetteurs cérébraux ou du microbiote intestinal : de précieuses découvertes qui vont aider à la mise au point de nouveaux traitements.

Accepter son poids

Le point commun à toutes les femmes souffrant de TCA : vouloir être plus minces qu’elles ne le sont. Or, de même que la taille, le poids est génétiquement programmé, et pour certaines d’entre nous, à un niveau supérieur aux normes sociales ou médicales. Dans ce cas, il est possible de maigrir en se privant… mais impossible de conserver un poids bas sauf à se restreindre durablement. Quand on n’est pas à l’aise avec ses rondeurs, une solution : se mettre au sport, de façon à redessiner sa silhouette… et retrouver la satisfaction de se regarder dans un miroir.

Un conseil : manger ce qu’on aime. Mettre au menu des aliments dont la consommation n’apporte aucun plaisir – parce qu’ils sont « bons pour la santé » ou « font maigrir » – expose à des envies irrépressibles d’avaler des aliments qu’on s’interdit… Il y a moins de risque de « craquer » si on mange varié au quotidien !

Faire la paix avec la nourriture

Quand on passe une bonne partie de son temps à penser à ce que l’on a mangé ou à ce que l’on va manger, il est temps de se faire aider par un professionnel de santé spécialisé dans la prise en charge des TCA*.

L’objectif premier : s’apercevoir que la prise de poids est due à un apport calorique excessif par rapport aux dépenses, mais pas à la consommation d’aliments réputés « faire grossir ». Des exercices, basés sur la dégustation en pleine conscience et l’expérimentation des sensations de faim, de rassasiement et de satiété, permettent peu à peu de savourer à nouveau les aliments « tabous » en quantité normale, de recouvrer du bonheur à table et l’envie de varier les repas. Quand on ne craint plus d’accepter une invitation à dîner, la partie est gagnée !

Vivre avec ses émotions

Stress, colère, fatigue… De multiples émotions peuvent induire une forte envie de manger ou au contraire couper l’appétit et, par conséquent, entretenir les TCA. Si on se retrouve fréquemment dans une telle situation, on peut envisager une prise en charge psychologique. Les thérapies cognitivo-comportementales – qui visent à modifier des comportements inadaptés et se sont enrichies ces dernières années de techniques de pleine conscience – constituent un traitement de référence des TCA. Autre piste, l’hypnose médicale, qui peut aider à se débarrasser de croyances « bloquantes » à l’origine des émotions**.

A retenir : quelle que soit l’ancienneté d’un TCA et même si on a déjà connu des échecs thérapeutiques, il ne faut jamais renoncer à se soigner.

Se faire aider par les outils numériques

  • La plateforme Feeleat, développée par Morgane Soulier, qui a elle-même souffert de troubles alimentaires. L’appli (gratuite) permet de consigner repas, émotions et sensations corporelles pour mieux comprendre sa relation à la nourriture. Le site, lui, allie conseils de professionnels de santé, témoignages, suggestions de recettes.
  • Le programme Linecoaching, conçu par le psychiatre Gérard Apfeldorfer et le nutritionniste Jean-Philippe Zermati. Il combine entraînement à l’alimentation en pleine conscience et soutien psychologique pour mieux gérer les prises alimentaires émotionnelles. A partir de 19 € par mois. linecoaching.com

* Listes de diététiciens ou psychologues formés à la prise en charge des TCA auprès du Groupe de réflexion sur l’obésité et le surpoids (gros.org) ou de l’association Autrement (anorexie-et-boulimie.fr).

** Pour trouver un professionnel de santé formé à l’hypnose, se renseigner auprès de l’Association française pour l’étude de l’hypnose médicale (hypnose-medicale.com).

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