Stress post-traumatique, anxiété, troubles du sommeil… La santé mentale des enfants durement impactée par le confinement
Alors que le débat sur le maintien de l’enseignement en présentiel fait couler beaucoup d’encre en France, les experts semblent unanimes : fermer les écoles aurait un effet délétère sur la santé mentale des plus jeunes.
Selon une étude menée par Isabelle Claudet, cheffe du service des urgences de l’hôpital des enfants de Toulouse, un enfant sur cinq aurait développé un syndrome de stress post-traumatique à cause du premier confinement.
Une hausse des hospitalisations pour troubles psychologiques
Par le biais de son étude E-COCCON, le CHU de Toulouse a analysé les effets du premier confinement sur 380 enfants âgés de 8 à 15 ans.
Si les conclusions de l’étude ne sont pas encore totalement validées, il en ressort pourtant des données particulièrement inquiétantes. Troubles du sommeil, changement de comportement, colère, repli sur soi pour se protéger de l’extérieur, font partie des principaux symptômes évoqués.
Cela pourrait avoir pour conséquence d’entraîner d’autres troubles psychologiques, tels que l’anorexie mentale ou encore l’anxiété aiguë.
« Nous avons beaucoup d’enfants hospitalisés, qui décompensent aujourd’hui. Il y a 40 à 70 % d’admissions supplémentaires. Au lieu d’avoir trois à quatre hospitalisations par jour pour ces raisons, nous en avons douze à quatorze… Et ça nous inquiète énormément », souligne la Pr Claudet auprès de 20 Minutes.
Une étude similaire menée en Italie sur les enfants de soignants a indiqué qu’un enfant sur trois était atteint d’un stress post-traumatique à cause de la Covid-19, note le quotidien.
« Les services d’hospitalisation habituellement surchargés à cette période d’enfants atteints de pathologies infectieuses (bronchiolites, gastro-entérite) le sont encore cette année, mais aussi d’enfants maltraités, déprimés, anxieux et suicidaires », alertait déjà la Société Française de Pédiatrie le 25 janvier.
Garder les écoles ouvertes pour préserver la santé mentale des enfants
Pour Isabelle Claudet, le gouvernement à tout intérêt à continuer sur sa volonté de garder les écoles ouvertes, car les effets pourraient s’avérer dévastateurs à plus ou moins long terme sur la santé psychologique des enfants.
« Ce n’est pas légitime pour la santé mentale des enfants », explique-t-elle à 20 Minutes. D’autant que les plus jeunes « sont peu transmetteurs du virus, car ils n’ont pas de forme respiratoire importante », insiste-t-elle.
Bien entendu, en cas de cluster dans un établissement, Isabelle Claudet reste favorable à la fermeture pour limiter le risque sanitaire. Elle met également en garde contre un relâchement sur les gestes barrières ces dernières semaines, en particulier sur le lavage des mains ou l’utilisation du gel hydroalcoolique. Cela se traduit notamment par des signes de circulation virale plus importante, comme un retour des cas de gastro-entérite.
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