Spectacle surprise incarnant « la mort du théâtre » à Besançon

Tout en espérant des lendemains qui chantent, une soixantaine d’artistes et d’étudiants en théâtre ont réalisé, ce samedi matin à l’aube dans une rue de
Besançon, un spectacle symbolisant « la mort du théâtre » pendant
l’épidémie de coronavirus, a constaté un photographe.

Une soixantaine d’artistes vêtus de noir ont entamé, à 6 heures, heure de levée du couvre-feu, une lente déambulation portant, tel un cercueil, un fauteuil rouge de théâtre, suivi d’une coupe de feu, devant de rares spectateurs.

« Une sorte d’enterrement du théâtre tel qu’on l’a connu »

« L’heure a été choisie pour rappeler les contraintes actuelles, et la lenteur (de la déambulation) pour évoquer la lenteur du renouveau qui ne vient pas », a expliqué Stéphanie Ruffier, enseignante de théâtre ayant participé à la performance. « C’est une sorte d’enterrement du théâtre tel qu’on l’a connu, ce qui n’est pas forcément négatif, c’est aussi une volonté de passer à autre chose », a poursuivi Stéphanie Ruffier, soulignant « la sensation de vide » que ressentent actuellement les artistes.

Cet « acte poétique », basé sur un extrait du poème « Adieu » d’Arthur Rimbaud, a duré moins d’une heure, sous le regard de la police. Dans le sillage de la marche, des artistes traçaient au sol une phrase dérivée d’un vers de Rimbaud « Et à l’Aurore, nous… » danserons, chanterons, jouerons, etc. Cette performance s’inscrivait comme un « acte II », après une performance réalisée en mai à la sortie du premier confinement, par 200 artistes ayant réalisé un spectacle surprise à Besançon pour « réveiller les vivants ».

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