"Soumission", "crainte de lui déplaire" : Anne Sinclair revient avec pudeur sur son couple avec DSK

Dans une interview accordée au magazine Elle, publiée mardi 25 mai, l’ex-femme de Dominique Strauss-Kahn revient les cicatrices laissées par son divorce et l’affaire Nafissatou Diallo.

Il y a dix ans, la vie privée d’Anne Sinclair a été chamboulée par un cataclysme planétaire. En avril 2011, son époux Dominique Strauss-Kahn, alors directeur du FMI, est arrêté et accusé d’avoir violé Nafissatou Diallo, une femme de chambre de l’hôtel Sofitel à Manhattan. Si cette affaire s’est finalement soldée par une transaction financière confidentielle, elle a coûté sa carrière politique à DSK et a laissé des bleus à l’âme d’Anne Sinclair. À l’occasion de la parution de ses mémoires, Passé composé, chez Grasset, l’ancienne journaliste livre son «ressenti» et «uniquement (son) ressenti» dans les colonnes du site Elle, publié mardi 25 mai.

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En proie à la « soumission et à l’acceptation »

Après l’arrestation de son mari à New York, la septuagénaire a en effet essuyé bon nombre de critiques pour l’avoir soutenu bec et ongles. «Au fond, je suis connue pour deux raisons, résume Anne Sinclair, une émission qui reste encore dans les mémoires – tous les chauffeurs de taxi s’en souviennent ! – et 150.000 Unes de journaux dont j’ai fait l’objet à mon corps défendant… Or, je ne suis pas complètement l’une ni tout à fait l’autre, de sorte que j’ai eu envie de dire, avec pudeur et réserve, qui je suis.»

«Cela tient peut-être à lui, mais peut-être aussi à moi, j’ai reproduit le schéma de dépendance qui me liait à ma mère. (…) J’étais avec lui dans la hantise du désaccord et la crainte de lui déplaire. Alors, était-ce de l’emprise, je ne sais pas, mais en tous les cas, de la soumission et de l’acceptation », confie la présentatrice iconique de l’émission 7 sur 7 à la journaliste Olivia de Lamberterie.

« J’avoue que moi-même, si on me racontait cela, je ne le croirais pas »

Au cours de cet entretien, Anne Sinclair insiste également sur «deux choses qui (lui) importent». Premièrement, «contrairement à tout ce qu’on a dit, je n’avais pas envie d’aller à l’Elysée, lui non plus n’avait pas très envie d’ailleurs, c’était un enchaînement de circonstances…», souligne-t-elle. La journaliste refusera par ailleurs ensuite la proposition de François Hollande, qui souhaitait la nommer ministre de la Culture en fin de quinquennat.

Enfin, dans un second temps, l’ex-journaliste l’assure, elle n’était pas au courant des agissements de son partenaire. «Je veux que l’on comprenne que je ne savais rien des comportements de mon mari, poursuit-elle. Je sais que c’est très difficile à admettre, j’avoue que moi-même, si on me racontait cela, je ne le croirais pas, mais pourtant, c’est vrai.» Selon elle, Dominique Strauss-Kahn exerçait à l’époque «un pouvoir de persuasion très fort». Lequel est parti ensuite en fumée au moment où l’affaire du Carlton de Lille a éclaté et lui a fait ouvrir les yeux sur son mariage.

S’en suit une séparation en 2012 et un divorce un an plus tard. «On ne laisse pas tomber un homme qui est à terre. Je pense que j’ai compté pour lui, mais j’étais au bout, conclut celle qui partage désormais la vie de l’historien Pierre Nora. Avant d’ajouter : «Nous n’avons jamais eu d’explication de fond.»

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